... les libéraux sont farouchement anti-écologie,
Non, Saule, les libéraux ne sont pas farouchement anti-écologistes. Mais ils veulent la prospérité parce qu'il faut vivre. Après, les partis de gauche pourront partager cette prospérité comme il se doit.
Les dispositions écologiques sont des entravent à la bonne marche des affaires. Si tous les pays les appliquaient, ce serait encore supportable. Mais les pays émergents ne les appliquent pas. Alors, comme en plus, ils n'ont pas de sécurité sociale, la concurrence devient insupportable et la courbe du chômage atteint des sommets.
Si les écologistes continuent on va mourir de faim mais, en bonne santé !
... du moment, c'est le gaz de schiste : quelques centièmes de croissance pour pas cher, on bousille juste le sous-sol pour les générations à venir.
Guigomas, on doit extraire le gaz de schiste là où on a renoncé au nucléaire, comme en Allemagne. Et on pourri la terre, pas pour nous, mais pour nos descendants ! Belle victoire des écolos !
Mon sentiment, à force de lire des papiers sur les énergies renouvelables issues de la biologie, c'est que nous avons de quoi changer le monde en peu de temps (quelques années), mais que politiquement et socialement, ça coince:
- acceptation des OGMs : qu'on le veuille ou non, l'avenir est aux organismes génétiquement modifiés, c'est inévitable et déjà largement en route ; il faut que le grand public cesse de penser que tous les OGMs se valent : leur risque potentiel dépend de la manière dont ils sont construits et de leur finalité ; aujourd'hui, on peut faire fabriquer du plastique par des bactéries ou des levures, sans utiliser du pétrole, la chimie devient plus verte et avec beaucoup moins d'émission de GES (et moins de risques chimiques!);
- investissement dans la recherche: primordiale. Il faut une vraie politique de recherche, avec des sous ! Ce que nous ne faisons pas par manque de volonté politique et d'argent, les autres le font, et nous serons dépendants d'eux à l'avenir...
- lobby des sociétés du pétrole ? je me demande si cette frilosité à ne pas investir dans le développement de sources d'énergie non pétrolières n'est pas le résultat d'accointances entre nos politiques, les grands de ce monde, et les pays pétroliers et producteurs de gaz... L'indépendance face au pétrole va inévitablement changer la géopolitique, au détriments de certains qui vont se retrouver dépourvus de moyens de pressions...
L'avenir est au "mix énergétique", c'est à dire à plusieurs sources d'énergies renouvelables : l'éolien (projets intéressant de cerfs-volants pour les vents permanents en Allemagne et en Italie), le solaire (photovoltaïque, photolyse de l'eau pour la production d'hydrogène...), la biomasse (limitations toutefois), le recyclage des déchets (organiques, métaux précieux, CO2...)... mais surtout c'est la volonté politique qui manque, cette volonté elle se traduit par des sous, un virage à 180° que peine à être pris...
- acceptation des OGMs : qu'on le veuille ou non, l'avenir est aux organismes génétiquement modifiés, c'est inévitable et déjà largement en route ; il faut que le grand public cesse de penser que tous les OGMs se valent : leur risque potentiel dépend de la manière dont ils sont construits et de leur finalité ; aujourd'hui, on peut faire fabriquer du plastique par des bactéries ou des levures, sans utiliser du pétrole, la chimie devient plus verte et avec beaucoup moins d'émission de GES (et moins de risques chimiques!);
- investissement dans la recherche: primordiale. Il faut une vraie politique de recherche, avec des sous ! Ce que nous ne faisons pas par manque de volonté politique et d'argent, les autres le font, et nous serons dépendants d'eux à l'avenir...
- lobby des sociétés du pétrole ? je me demande si cette frilosité à ne pas investir dans le développement de sources d'énergie non pétrolières n'est pas le résultat d'accointances entre nos politiques, les grands de ce monde, et les pays pétroliers et producteurs de gaz... L'indépendance face au pétrole va inévitablement changer la géopolitique, au détriments de certains qui vont se retrouver dépourvus de moyens de pressions...
L'avenir est au "mix énergétique", c'est à dire à plusieurs sources d'énergies renouvelables : l'éolien (projets intéressant de cerfs-volants pour les vents permanents en Allemagne et en Italie), le solaire (photovoltaïque, photolyse de l'eau pour la production d'hydrogène...), la biomasse (limitations toutefois), le recyclage des déchets (organiques, métaux précieux, CO2...)... mais surtout c'est la volonté politique qui manque, cette volonté elle se traduit par des sous, un virage à 180° que peine à être pris...
J'aime beaucoup ce que tu dis et la façon dont tu présentes les choses Antinea.
Au passage, aurais-tu des lectures à conseiller (plutôt ouvrages papiers, à défaut pdf en français) sur les OGM, qui présentent clairement ce que c'est et qui battent en brèche les idées reçues ? Je n'ai pas réussi à trouver de livres sérieux sur le sujet, sans position de principe.
Plantes et aliments transgéniques de Jean-Marie Pelt
Plantes et aliments transgéniques de Jean-Marie Pelt
Justement... si l'on se concentre sur les OGMs pour l'alimentation, les gens vont faire bloc (à tort ou à raison). Parlons plutôt des OGMs pour fabriquer des produits chimiques...
J'entends bien Antinea et le chimiste que je suis peut comprendre... mais cet ouvrage a le mérite de bien reposer les bases du questionnement : de quoi s'agit-il ? Dans quel but ? Avec quelles conséquences ? Avec quel recul ? Avec quels risques ?
Le livre a été présenté sur le site :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28252
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28252
Dans l'exemplaire du mois de mars de la revue Pour la science, il y a une série d'articles intéressants sur l'adaptation au changement climatique dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage, des forêts et des milieux aquatiques.
Au niveau de l'agriculture (20% des émissions françaises de gaz à effet de serre), une division par deux des émissions est décrits comme un objectif réaliste, atteignable via des ajustements techniques (moins de fertilisants et de labours) et des mesures agronomiques (par exemple accroissement de la part des légumineuses dans les cultures et culture de haies pour fixer l'azote).
Curieusement, a génétique n'est pas mentionnée sur ce plan. (Elle a peut-être un plus grand rôle à jouer dans la diminution de recours au pesticides.) Elle l'est par contre dans la partie sur l'adaptation au réchauffement, en complément de mesures agronomiques (révision du calendrier des semis par exemple), pour faciliter le développement des plantes dans des conditions défavorables. Les auteurs parlent d'utilisation de "la variété génétique naturelle des espèces cultivées, les ressources génétiques des espèces conservées dans les collection et les possibilités offertes par les biotechnologies". Je ne sais pas dans quelle mesure il s'agit d'OGM à strictement parler (je crois que le concept de biotechnologies est plus large).
Au niveau de l'agriculture (20% des émissions françaises de gaz à effet de serre), une division par deux des émissions est décrits comme un objectif réaliste, atteignable via des ajustements techniques (moins de fertilisants et de labours) et des mesures agronomiques (par exemple accroissement de la part des légumineuses dans les cultures et culture de haies pour fixer l'azote).
Curieusement, a génétique n'est pas mentionnée sur ce plan. (Elle a peut-être un plus grand rôle à jouer dans la diminution de recours au pesticides.) Elle l'est par contre dans la partie sur l'adaptation au réchauffement, en complément de mesures agronomiques (révision du calendrier des semis par exemple), pour faciliter le développement des plantes dans des conditions défavorables. Les auteurs parlent d'utilisation de "la variété génétique naturelle des espèces cultivées, les ressources génétiques des espèces conservées dans les collection et les possibilités offertes par les biotechnologies". Je ne sais pas dans quelle mesure il s'agit d'OGM à strictement parler (je crois que le concept de biotechnologies est plus large).
Désolé pour les fautes...
Au niveau de l'agriculture (20% des émissions françaises de gaz à effet de serre), une division par deux des émissions est décrits comme un objectif réaliste, atteignable via des ajustements techniques (moins de fertilisants et de labours) et des mesures agronomiques (par exemple accroissement de la part des légumineuses dans les cultures et culture de haies pour fixer l'azote).
Oui, mais il est impossible de les réduire de beaucoup plus dans ce domaine. Parce que le labour par essence émet des GES, les vaches émettent des GES (les ruminants en général...)...
La réduction de l'émission de GES par les ruminants fait l'objet de programmes mondiaux. Je suis toujours effarée de voir qu'on tente de mettre au point des aliments destinés aux vaches pour qu'elles rotent moins de méthane alors que zut, la vache, elle rumine et émet du méthane, c'est naturel... pourquoi plutôt ne pas réduire notre consommation de viande !? Je trouve cela délirant...
Les auteurs parlent d'utilisation de "la variété génétique naturelle des espèces cultivées, les ressources génétiques des espèces conservées dans les collection et les possibilités offertes par les biotechnologies". Je ne sais pas dans quelle mesure il s'agit d'OGM à strictement parler (je crois que le concept de biotechnologies est plus large).
Je pense qu'ils parlent essentiellement de plantes hybrides, c'est à dire des plantes croisées pour donner lieu à une génération de plantes rassemblant des caractères agronomiques d'intérêts (ex: meilleur résistance à la sécheresse tout en gardant un rendement optimal). Rien d'OGM donc, apparemment...
J'entends bien Antinea et le chimiste que je suis peut comprendre... mais cet ouvrage a le mérite de bien reposer les bases du questionnement : de quoi s'agit-il ? Dans quel but ? Avec quelles conséquences ? Avec quel recul ? Avec quels risques ?
Le livre a été présenté sur le site :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28252
La critique est intéressante.
Sans connaître le livre, et je reprends tes questionnements, je pense qu'il faut effectivement réfléchir sur le plan de la finalité (dans quels buts faire un OGM, pour quoi faire ? tous les buts ne sont pas louables à mon avis) et des risques (avant de le fabriquer, afin de le construire proprement).
Les bactéries, les levures transgéniques produisent déjà, et depuis de nombreuses années, certains de nos médicaments (ex: l'insuline). De même les thérapies géniques ne sont ni plus, ni moins que de la transformation génétique de cellules du patient. Les OGMs pour les médicaments, cela passe au niveau du public.
Avant de crier au loup, il faut savoir comment l'organisme modifié a été créé, ce qu'il contient. Car tous les OGMs ne se valent pas : je comprends parfaitement que les OGMs truffés de gènes rapporteurs, comme des gènes de résistance aux antibiotiques, ne devraient pas passer le seuil du laboratoire. Mais pour le reste ?
Enfin, la révolution génétique est inévitable, tout comme internet, ce qu'il faut c'est s'assurer que cela soit bien fait et dans des buts légitimes (ex: faire produire des médicaments, faire produire des composés chimiques en substitution du pétrole, faire recycler les déchets...).
Ce qui me fait très peur, par contre, c'est cette montée des "do it yourself" : la biotech se démocratise, et des "labos" clandestins de "hackers" du vivant" se montent "dans les garages". On y fait de l'organisme génétiquement modifié (bactéries, levures, champignons) mais qui contrôle que le bouillon de culture n'a pas été simplement versé dans l'évier ? qui peut assurer que ces OGMs ne se retrouvent pas dans les stations d'épurations, dans les rivières, porteurs de gènes rapporteurs tels que des gènes de résistance aux antibiotiques ?
De même on peut commander son morceau d'ADN sur internet à des sociétés de synthèse d'ADN. Qui peut s'assurer que personne ne commande le gène qui code pour une toxine qui pourrait être utilisée comme arme de guerre ? Qui contrôle si, dans ces laboratoires clandestins, on n'est pas en train de préparer le super virus, ou la super bactérie pour une attaque bactériologique ? Il y a un consortium aux US, de sociétés qui synthétisent l'ADN et qui a pour but de vérifier que dans les commandes de ces sociétés de telles séquences ne soient pas demandées... mais est-ce que cela suffira ?
Sinon, pour détendre l'atmosphère, il y a aussi des projets un peu fous, comme celui d'une société californienne qui veut remplacer les lampadaires urbains par des arbres fluorescents... Un autre groupe s'intéresse aux pigeons de nos villes, la finalité de ce projet serait de faire produire du détergent dans les fientes de ces oiseaux... pour nettoyer les trottoirs... vastes programmes...
C'est bien intéressant tout ce que tu dis là Antinéa ! Quelquefois on aime bien entendre les sons des cloches sonner autrement !:-))
Plantes et aliments transgéniques de Jean-Marie Pelt
Ok, merci pour la recommandation.
Je n'ai pas trop aimé les deux livres de lui que j'ai lu (je ne les trouvais pas très rigoureux alors qu'ils se voulaient "scientifiques"), mais je peux faire une troisième tentative.
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