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Ayant tout juste achevé la lecture des "biographies" d'Alexandre le Grand par Maurice Druon et Jacques Benoist-Méchin, je voudrais évoquer deux points qui me paraissent intéressants, concernant les deux ouvrages et les auteurs.
Concernant les deux ouvrages : il est toujours amusant de relever chez deux auteurs les différences de traitement qu’ils peuvent faire sur un même sujet. Pour le coup, si les contenus historiques des ouvrages de Benoist-Méchin et Druon concernant Alexandre le Grand sont globalement identiques (les sources antiques étant de toute façon à priori assez limitées), j’ai quand même relevé ici ou là quelques points qui divergent. Je vous en livre deux à titre d’exemple :
- Alexandre face à la dépouille mortel de Darius.
Après une traque effréné, Alexandre parvient à rejoindre Darius, mais trop tard pour le capturer vivant. Le conquérant macédonien montre beaucoup d’égard face à la dépouille de l’empereur Perse. Cet épisode fait l’objet d’un beau récit chez les deux auteurs, récit qui diffère cependant légèrement, sans être forcément contradictoire. Chez Druon, Alexandre ôte de la main de Darius le sceau impérial, et le fait glisser sur sa propre main tandis que Chez Benoist-Méchin, Alexandre dégrafe son manteau de pourpre et l’étend sur le corps de Darius. Les deux gestes sont différents mais remarquez que la symbolique reste la même: la volonté d’’Alexandre de s’identifier à Darius, de se poser en continuateur.
- La fin de Parménion.
Parménion, le vieux et fidèle général d’Alexandre, est compromis dans un complot contre le conquérant. Alexandre le fera assassiner.
Pour Druon, la présomption de l’innocence de Parménion est très forte puisqu’il affirme que rien ne prouve qu’il eût été l’organisateur de ce complot, ni même qu’il en fût informé. Benoist-Méchin avance au contraire que des preuves écrites (la correspondance entre Parménion et son fils) montre que c’est bien Parménion qui était à la tête de ce complot.
Concernant les deux auteurs: ce qui est assez incroyable chez Druon et Benoist-Méchin, c’est que c’est deux hommes, ces deux intellectuels brillants qui furent tous les deux fascinés par Alexandre le Grand au point d’écrire chacun un ouvrage, à peu près au même moment (1974 pour l’un, 1976 pour l’autre) ont eu par contre un parcours complètement opposé pendant la seconde guerre mondiale, puisque Druon a quitté la France en 1942, pour rejoindre les rangs des Forces françaises libres, alors que Benoist-Méchin pris des responsabilités importantes au sein du Gouvernement de Vichy.
Concernant les deux ouvrages : il est toujours amusant de relever chez deux auteurs les différences de traitement qu’ils peuvent faire sur un même sujet. Pour le coup, si les contenus historiques des ouvrages de Benoist-Méchin et Druon concernant Alexandre le Grand sont globalement identiques (les sources antiques étant de toute façon à priori assez limitées), j’ai quand même relevé ici ou là quelques points qui divergent. Je vous en livre deux à titre d’exemple :
- Alexandre face à la dépouille mortel de Darius.
Après une traque effréné, Alexandre parvient à rejoindre Darius, mais trop tard pour le capturer vivant. Le conquérant macédonien montre beaucoup d’égard face à la dépouille de l’empereur Perse. Cet épisode fait l’objet d’un beau récit chez les deux auteurs, récit qui diffère cependant légèrement, sans être forcément contradictoire. Chez Druon, Alexandre ôte de la main de Darius le sceau impérial, et le fait glisser sur sa propre main tandis que Chez Benoist-Méchin, Alexandre dégrafe son manteau de pourpre et l’étend sur le corps de Darius. Les deux gestes sont différents mais remarquez que la symbolique reste la même: la volonté d’’Alexandre de s’identifier à Darius, de se poser en continuateur.
- La fin de Parménion.
Parménion, le vieux et fidèle général d’Alexandre, est compromis dans un complot contre le conquérant. Alexandre le fera assassiner.
Pour Druon, la présomption de l’innocence de Parménion est très forte puisqu’il affirme que rien ne prouve qu’il eût été l’organisateur de ce complot, ni même qu’il en fût informé. Benoist-Méchin avance au contraire que des preuves écrites (la correspondance entre Parménion et son fils) montre que c’est bien Parménion qui était à la tête de ce complot.
Concernant les deux auteurs: ce qui est assez incroyable chez Druon et Benoist-Méchin, c’est que c’est deux hommes, ces deux intellectuels brillants qui furent tous les deux fascinés par Alexandre le Grand au point d’écrire chacun un ouvrage, à peu près au même moment (1974 pour l’un, 1976 pour l’autre) ont eu par contre un parcours complètement opposé pendant la seconde guerre mondiale, puisque Druon a quitté la France en 1942, pour rejoindre les rangs des Forces françaises libres, alors que Benoist-Méchin pris des responsabilités importantes au sein du Gouvernement de Vichy.
Le livre de Benoist-Méchin, si je ne me trompe, fait partie de la série « Le plus long rêve de l'Histoire » qui est d'unir l'Occident et l'Orient.
Avec Alexandre le Grand, Cléopâtre, Frédéric de Hohenstaufen, Bonaparte, Lyautey et Lawrence d'Arabie.
Ce sont des biographies excellentes qui se lisent comme des romans mais, comme tu dis très bien dans ta critique, il faudrait avoir lu une biographie complète pour bien comprendre le personnage ; c'est à dire une biographie dans les règles de l'art, plus classique en quelque sorte.
Parce que je crois me souvenir que le but de celle de Benoist-Méchin est de montrer quel a été le rêve du conquérant. (Il y a longtemps que je l'ai lue).
Tu dis dans ta critique qu'il n'y a pas de bibliographie dans ton édition.
Je ne retombe plus sur mon spécimen, (j'ai dû le passer à quelqu'un qui ne me l'a pas rendu). Mais les autres de la série ont toute une bibliographie, au moins réduite à l'essentiel, qui fait quand même deux ou trois pages, notamment dans les éditions Librairie Académie Perrin. Mais ces livres sont sortis dans beaucoup d'éditions.
J'ai lu une autre biographie d'Alexandre le Grand par Roger Peyrefitte, qui était épouvantablement mauvaise mais celle de Druon je ne l'ai pas lue et pourtant j'aime énormément Druon ...Encore de plus sur ma liste de L A L . ;-))
Avec Alexandre le Grand, Cléopâtre, Frédéric de Hohenstaufen, Bonaparte, Lyautey et Lawrence d'Arabie.
Ce sont des biographies excellentes qui se lisent comme des romans mais, comme tu dis très bien dans ta critique, il faudrait avoir lu une biographie complète pour bien comprendre le personnage ; c'est à dire une biographie dans les règles de l'art, plus classique en quelque sorte.
Parce que je crois me souvenir que le but de celle de Benoist-Méchin est de montrer quel a été le rêve du conquérant. (Il y a longtemps que je l'ai lue).
Tu dis dans ta critique qu'il n'y a pas de bibliographie dans ton édition.
Je ne retombe plus sur mon spécimen, (j'ai dû le passer à quelqu'un qui ne me l'a pas rendu). Mais les autres de la série ont toute une bibliographie, au moins réduite à l'essentiel, qui fait quand même deux ou trois pages, notamment dans les éditions Librairie Académie Perrin. Mais ces livres sont sortis dans beaucoup d'éditions.
J'ai lu une autre biographie d'Alexandre le Grand par Roger Peyrefitte, qui était épouvantablement mauvaise mais celle de Druon je ne l'ai pas lue et pourtant j'aime énormément Druon ...Encore de plus sur ma liste de L A L . ;-))
Le livre de Benoist-Méchin, si je ne me trompe, fait partie de la série « Le plus long rêve de l'Histoire » qui est d'unir l'Occident et l'Orient.
Oui, tout à fait, et c'est effectivement ce qui explique sans doute le choix de Benoist-Méchin de commencer sa biographie d'Alexandre à ce moment là, choix tout à fait logique dans le cadre du thème développé par l'auteur.
Mais c'est vrai que pour le lecteur novice (je l'ai vécu quand j'ai lu cette biographie il y a deux ans) c'est un peu rude, et c'est une source totale d'incompréhension. Je me souviens avoir tourné et retourné le bouquin dans tous les sens pour chercher une hypothétique "première partie" qui en fait n'existe pas. Par contre, à la lumière de la "biographie" de Druon qui livre un récit très complet de la vie du conquérant , le livre de Benoist-Méchin, que j'ai relu pour l'occasion, s'est avéré d'une très grande limpidité et d'une parfaite clarté. Les deux livres pour le coup ont été pour moi très complémentaires.
Concernant la bibliographie inexistante dans mon exemplaire (édition Perrin, collection tempus, 2009), il s'agit alors sans doute, d'après ce que tu me dis, d'une particularité, bien dommageable, de cette édition (dans le doute je vais quand même y rejeté un coup d’œil).
Perrin 2009, il doit s'agir d'une ré-ré-ré édition. C'est relativement récent.
Mon édition Perrin pour Frédéric de Hohenstaufen date de 1980 et c'est déjà une réédition.
C'est décidé, je mets le Druon sur ma liste des livres à acheter ! Mais après ça, j'arrête.
;-))
Et tiens, dans la liste, j'avais oublié l'Empereur Julien qui, à mon avis est le meilleur.
Enfin, c'est surtout le personnage qui est terriblement intéressant, un peu mystique, je crois.
Je l'avais repris il y a quelques années parce que, avec Débézed, on se demandait si il était bien passé par Besançon et, du coup, je l'avais relu de bout en bout. Et maintenant je ne sais plus où je l'ai rangé dans mon capharnaüm...
Mon édition Perrin pour Frédéric de Hohenstaufen date de 1980 et c'est déjà une réédition.
C'est décidé, je mets le Druon sur ma liste des livres à acheter ! Mais après ça, j'arrête.
;-))
Et tiens, dans la liste, j'avais oublié l'Empereur Julien qui, à mon avis est le meilleur.
Enfin, c'est surtout le personnage qui est terriblement intéressant, un peu mystique, je crois.
Je l'avais repris il y a quelques années parce que, avec Débézed, on se demandait si il était bien passé par Besançon et, du coup, je l'avais relu de bout en bout. Et maintenant je ne sais plus où je l'ai rangé dans mon capharnaüm...
Si je peux ajouter mon grain de sel, "Cléopâtre ou le rêve évanoui" est le meilleur de la série (je l'ai lu deux fois à 10 ans d'intervalle). Grandiose est aussi le "Bonaparte en Égypte ou le rêve inassouvi.
Benoist-Méchin est un auteur immense. Un écrivain de grand talent. Son engagement auprès de Vichy est une autre histoire....C'est aussi de l'histoire...
Benoist-Méchin est un auteur immense. Un écrivain de grand talent. Son engagement auprès de Vichy est une autre histoire....C'est aussi de l'histoire...
De Benoist-Mechin, j'ai lu, il y a de nombreuses annees, "Ibn Seoud- La naissance d'un royaume"- recit de la "naissance del'Arabie Saoudite qui, en fait, comportait 3 volumes et ce fut une lecture passionnante.
On doit lui reconnaitre son grand talent malgre ses "faits" danq l'Histoire.
On doit lui reconnaitre son grand talent malgre ses "faits" danq l'Histoire.
- "naissance del'Arabie Saoudite qui, en fait, comportait 3 volumesTiens, quel est le troisième ?
Concernant la bibliographie inexistante dans mon exemplaire (édition Perrin, collection tempus, 2009), il s'agit alors sans doute, d'après ce que tu me dis, d'une particularité, bien dommageable, de cette édition (dans le doute je vais quand même y rejeté un coup d’œil).
Je confirme, je n'ai pas rencontré de biblio dans cette édition. Bizarre.
Benoist-Méchin est un auteur immense. Un écrivain de grand talent. Son engagement auprès de Vichy est une autre histoire....C'est aussi de l'histoire...
Tout à fait d'accord. D'ailleurs pour l'anecdote je ne m'étais jamais renseigné sur la "vie" de Benoist-Méchin, jusqu'à ce que je rencontre son nom dans un ouvrage sur le Service du Travail Obligatoire pendant la seconde guerre mondiale, ouvrage lu juste après sa biographie d'Alexandre. J'avoue que cela m'a troublé sur le coup.
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