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Forums  :  Musique & Cinéma  :  Chanson du jour

Monique 01/09/2004 @ 11:08:48
Non, non, on peut être un immense artiste tout en connaissant la valeur du mot modestie, ou du mot discrétion. Bref, brisons là, veux-tu ? (dit-elle avec emphase, grandiloquence et pompe)

Yali 01/09/2004 @ 11:20:26
Un artiste modest ? Un seul nom s'il te plait, un seul ?

Polochon 01/09/2004 @ 12:04:38
Chatenay Malabry de Vincent DELERM

Très juste et étonnant pour quelqu’un de son âge. L’inanité de la vie après l’activité dans notre Occident, ce vide qui s’installe, l’angoisse de voir partir les enfants, …


Pourquoi "pour quelqu'un de son âge? Je n'ai pas encore d'enfants et pourtant cette détresse de mes parents, je la vis à chaque fois que je m'en vais à nouveau de la maison familiale après une brève visite. Je ne pense pas que ce soit une question d'âge mais plutôt de personnalité.

Yali 01/09/2004 @ 12:11:30
Non, non, on peut être un immense artiste tout en connaissant la valeur du mot modestie, ou du mot discrétion. Bref, brisons là, veux-tu ? (dit-elle avec emphase, grandiloquence et pompe)

DISCRETION un type qui file une interview par décennie et dont on ne sait trop la tête qu’il a, manquerait de discrétion ? Ça me la coupe, Mo.

Monique 01/09/2004 @ 12:45:42
Un artiste modeste ? Un seul nom s'il te plait, un seul ?
Brassens. Oups ! merde, un chanteur, excuse-moi, c'est pas un artiste...

Monique 01/09/2004 @ 13:33:48
Bon, un vrai artiste modeste : Cartier-Bresson.
Alors maintenant arrête de t'enferrer... (Subtil celui-là, non ?? Parce que comme exemple de modestie avec ce dernier, ça se posait là !)

Yali 01/09/2004 @ 13:39:08
Trompettes de la Renommée,

Je vivais à l'écart de la place publique,
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique...
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir.
Les gens de bon conseil ont su me fair' comprendre
Qu'à l'homme de la ru' j'avais des compt's à rendre
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet,
J' devais mettre au grand jour tous mes petits secrets.

{Refrain:}
Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !

Manquant à la pudeur la plus élémentaire,
Dois-je, pour les besoins d' la caus' publicitaire,
Divulguer avec qui, et dans quell' position
Je plonge dans le stupre et la fornication ?
Si je publi' des noms, combien de Pénélopes
Passeront illico pour de fieffé's salopes,
Combien de bons amis me r'gard'ront de travers,
Combien je recevrai de coups de revolver !

A toute exhibition, ma nature est rétive,
Souffrant d'un' modesti' quasiment maladive,
Je ne fais voir mes organes procréateurs
A personne, excepté mes femm's et mes docteurs.
Dois-je, pour défrayer la chroniqu' des scandales,
Battre l' tambour avec mes parti's génitales,
Dois-je les arborer plus ostensiblement,
Comme un enfant de chœur porte un saint sacrement ?

Une femme du monde, et qui souvent me laisse
Fair' mes quat' voluptés dans ses quartiers d' noblesse,
M'a sournois'ment passé, sur son divan de soi',
Des parasit's du plus bas étage qui soit...
Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame,
Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame
En criant sur les toits, et sur l'air des lampions :
" Madame la marquis' m'a foutu des morpions ! " ?

Le ciel en soit loué, je vis en bonne entente
Avec le Pèr' Duval, la calotte chantante,
Lui, le catéchumène, et moi, l'énergumèn',
Il me laisse dire merd', je lui laiss' dire amen,
En accord avec lui, dois-je écrir' dans la presse
Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maîtresse,
Chantant la mélopé' d'une voix qui susurre,
Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure ?

Avec qui, ventrebleu ! faut-il que je couche
Pour fair' parler un peu la déesse aux cent bouches ?
Faut-il qu'un' femme célèbre, une étoile, une star,
Vienn' prendre entre mes bras la plac' de ma guitar' ?
Pour exciter le peuple et les folliculaires,
Qui'est-c' qui veut me prêter sa croupe populaire,
Qui'est-c' qui veut m' laisser faire, in naturalibus,
Un p'tit peu d'alpinism' sur son mont de Vénus ?

Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ?
Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
Qu'ça confère à ma gloire un' onc' de plus-valu',
Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne pai' plus.

Après c'tour d'horizon des mille et un' recettes
Qui vous val'nt à coup sûr les honneurs des gazettes,
J'aime mieux m'en tenir à ma premièr' façon
Et me gratter le ventre en chantant des chansons.
Si le public en veut, je les sors dare-dare,
S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare.
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir.

Mo,
Oui un artiste car il ne se contentait pas de chanter, et aussi : un artiste d’un autre temps, qui oserait aujourd’hui écrire et chanter l’avant dernière strophe ?
Mais vraiment je ne comprends pas ta réaction Mo face à l'interview de Manset , voici un type qui en trente ans de carrière se sera comporté de bel manière, aura signé des textes d'une rare beauté, des arrangements itou, aura démontré que le système parallèle peut fonctionner et pour quelques phrases que pour ma part, tout comme Tistou, je crois sincères, et tu fous tous ça à la benne. Mais alors, à part les morts, pour qui faut-il avoir du respect ?

Tiens ça me fait penser à autre chose de Brassens :


Le temps passé

Dans les comptes d'apothicaire
Vingt ans, c'est un' somm' de bonheur
Mes vingt ans sont morts à la guerre
De l'autr' côté du champ d'honneur
Si j'connus un temps de chien, certes
C'est bien le temps de mes vingt ans
Cependant, je pleure sa perte
Il est mort, c'était le bon temps

Il est toujours joli, le temps passé
Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
Les morts sont tous des braves types

Dans ta petit' mémoire de lièvre
Bécassine, il t'est souvenu
De notre amour du coin des lèvres
Amour nul et non avenu
Amour d'un sou qui n'allait, certes
Guèr' plus loin que le bout d'son lit
Cependant, nous pleurons sa perte
Il est mort, il est embelli

Il est toujours joli, le temps passé
Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
Les morts sont tous des braves types

J'ai mis ma tenue la plus sombre
Et mon masque d'enterrement
Pour conduire au royaum' des ombres
Un paquet de vieux ossements
La terr' n'a jamais produit, certes
De canaille plus consommée
Cependant, nous pleurons sa perte
Elle est morte, elle est embaumée

Il est toujours joli, le temps passé
Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
Les morts sont tous des braves types

Tiens c'est décidé, je réponds désormais en chanson !

Monique 01/09/2004 @ 13:44:42
Tiens c'est décidé, je réponds désormais en chanson !
Tu feras bien car tu apportes de l'eau à mon moulin et pas au tien avec Brassens. Non seulement en admettant que je t'ai bien trouvé, à ta demande, un artiste modeste, mais en me balançant une chanson qui renforce mon point de vue...
Quant à Cartier-Bresson, je suppose que tu reconnaîtras aussi le bien fondé de mon choix ?

Yali 01/09/2004 @ 14:59:10
Autre époque, autres mœurs.
Des vivants, des vivants, des…

Monique 01/09/2004 @ 15:35:04
Tu veux rire ? Manset il a quel âge, hein ? Plus de la première jeunesse ! 4 ans de plus qu'aurait mon père !...

Yali 01/09/2004 @ 15:40:16
Tu veux rire ? Manset il a quel âge, hein ? Plus de la première jeunesse ! 4 ans de plus qu'aurait mon père !...

Sans blague Mo, je vais me faire mal à rigoler comme ça, c'est un argument ? Attends, faut que je reprenne mon souffle…Pfttttttttt ahhhahahah…

Monique 01/09/2004 @ 15:53:42
Tu veux rire ? Manset il a quel âge, hein ? Plus de la première jeunesse ! 4 ans de plus qu'aurait mon père !...
Sans blague Mo, je vais me faire mal à rigoler comme ça, c'est un argument ? Attends, faut que je reprenne mon souffle…Pfttttttttt ahhhahahah…
NON !! Justement ! C'est pas un argument ! C'était une réaction à ta réflexion idiote :
"Autre époque, autres mœurs.
Des vivants, des vivants, des…"
Ok, "idiote" est trop fort, légère, légère.

Tistou 01/09/2004 @ 16:22:52
Pourquoi "pour quelqu'un de son âge?

Mais Polochon, tout simplement parce que j'ai eu ton âge, il y a longtemps à mon grand regret, que je sais ce que je pouvais ressentir à l'époque, et que je sais ce que je peux ressentir maintenant. Je sais, ce sont des propos de vieux con, mais que Vincent DELERM les exprime avec cette justesse à son âge me sidère, car il n'a pas pu le vivre de l'intérieur et le vivre de l'autre côté de la barrière, ça n'est pas pareil.

Tistou 01/09/2004 @ 16:24:10
Je pressens que Yali risque de réagir au terme de "fat".

C'était un euphémisme, Monique!

Tistou 01/09/2004 @ 16:33:05
Je crois sincèrement Monique que le terme de "fat" pour MANSET n'était pas approprié. Je crois qu'à un certain âge, quand on est plus sûr de ce qu'on pressentait, on peut avoir des barrières de pudeur qui sautent et revendiquer sa valeur. De la valeur, dans le cas de MANSET, ça crève les yeux. De la modestie? Jusqu'ici, il était muet, introuvable, inphotographiable, seuls ses disques parlaient pour lui. Là il s'exprime. Tu trouves qu'il en fait trop! Tu peux trouver ça, pas moi en tous cas. C'est un mec bien et il doit avoir raison.
Et puis, je ne serai pas impartial sur le sujet, je l'aime. Alors de toutes façons, bonjour la mauvaise foi.
(sauf que là ça n'en est pas!)

Polochon 01/09/2004 @ 16:36:20
Pourquoi "pour quelqu'un de son âge?

Mais Polochon, tout simplement parce que j'ai eu ton âge, il y a longtemps à mon grand regret, que je sais ce que je pouvais ressentir à l'époque, et que je sais ce que je peux ressentir maintenant. Je sais, ce sont des propos de vieux con, mais que Vincent DELERM les exprime avec cette justesse à son âge me sidère, car il n'a pas pu le vivre de l'intérieur et le vivre de l'autre côté de la barrière, ça n'est pas pareil.


Je me doute que ce n'est pas pareil et, loin de moi l'idée de te traiter de vieux con.

Cette chanson, je sais que je ne peux l'écouter quand je fais les 250 km qui me séparent de ma terre d'enfance. Elle me poignarde presque à ce moment là...

Mon âge me définit-il vraiment? J'ai toujours osé croire que seul notre vécu nous définissait et pas le nombre des années. Le poids des ans a aussi son rôle à jouer mais est-il prépondérant?

Polochon 01/09/2004 @ 16:43:43
IL NEIGE DES EMAILS…. (Maurane)

Dans ma petite boîte à messages
Tombent des flocons virtuels
Des mots d'amitié qui voyagent
Du bout du monde jusqu'à Bruxelles…(bis)
Que tu sois un homme, une femme,
Je peux te lire entre les lignes
Je te devine entre les signes,
Les reflets de tes états d'âme

On voudrait tant être anonyme
Dans cet infiniment béant
Besoin de se sentir infime
Au coin du feu de nos écrans
On pianote, on imagine -REFRAIN-
Des visages, des voix pêle-mêle
Traits d'humour, paroles divines
Il neige…des E MAILS…..

Découcher du cocon de…soi
Pour s'infiltrer sous d'autres peaux
Pour s'inviter sous d'autres toits
Et se connaître…incognito
Faut-il vraiment se rencontrer ?
Déposer le point sur le i
Pousser le secret au défi
De se dévoiler sans filet

On voudrait tant être anonyme…


Je voulais caser Maurane ici entre ces lignes mais quelle chanson choisir?

Pour éviter le débat, chanteur / interprète / auteur, j'ai sélectionné cette chanson particulière qui colle si bien aux lieux virtuels que nous fréquentons. Ce n'est sans doute pas ma chanson favorite de Maurane en tant que chanteuse mais celle-ci a été écrite par elle.

Maurane pour moi c'est avant tout un timbre, une émotion, des textes (que parfois elle écrit), une présence, une femme magnifique, fragile, drôle, tellement humaine.

Tistou 01/09/2004 @ 17:33:34
Le poids des ans a aussi son rôle à jouer mais est-il prépondérant?

Non Polochon, il n'est pas prépondérant, mais il joue son rôle.
Je sais bien que tu ne m'as pas traiter de vieux con! C'est moi qui le dis!

Tistou 01/09/2004 @ 17:35:03
tu ne m'as pas traiter

Horreur absolue! traité évidemment!!!!

Tistou 01/09/2004 @ 17:37:41
Maurane pour moi c'est avant tout un timbre, une émotion, des textes (que parfois elle écrit), une présence, une femme magnifique, fragile, drôle, tellement humaine.

Eh bien il fallait que ce soit dit, c'est dit. A ma courte honte, je n'ai jamais écouté Maurane.
Mais je ne vois pas pourquoi tu ne mettrais pas ta chanson préférée?

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