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Pieronnelle, j'ai lu ce livre qui est merveilleux.
Merci pour ta critique !
Difficile de passer derrière. ;)
Un livre à ne pas rater.
Merci pour ta critique !
Difficile de passer derrière. ;)
Un livre à ne pas rater.
Ah merci Aria! Difficile d'articuler une critique avec un livre comme celui là! On se sent tellement petit devant cet homme si humain! J'avais un doute sur ma perception de la construction du livre, savoir que tu as pu avoir la même me rassure...:-))
Je pense le lire, et ce très bientôt je pense.
C'est très beau de réussir à faire d'un drame une force.
C'est très beau de réussir à faire d'un drame une force.
Piero, je souhaitais faire la critique de ce livre, mais c'est vraiment difficile.
Et tu as écrit exactement ce que j'aurais souhaité écrire.
Magnifique !
Mais il y a une question que j'aurais souhaité poser à M. Cyrulnik : que lui a dit sa maman quand elle l'a déposé à la DDASS ?
C'est probablement trop personnel.
Néanmoins, cela m'aurait intéressée, car, dans ma génération, nos parents considéraient qu'il fallait cacher la vérité aux enfants.
On les laissait un mois et on leur disait : sois sage, papa et maman viennent te rechercher bientôt.
C'est ce qui m'est arrivé quand j'avais 5 ans. Ils m'ont laissée (par obligation) et sont revenus presqu'un an après. Je n'ai aucun souvenir de cette année-là, donc je n'étais pas malheureuse.
Et tu as écrit exactement ce que j'aurais souhaité écrire.
Magnifique !
Mais il y a une question que j'aurais souhaité poser à M. Cyrulnik : que lui a dit sa maman quand elle l'a déposé à la DDASS ?
C'est probablement trop personnel.
Néanmoins, cela m'aurait intéressée, car, dans ma génération, nos parents considéraient qu'il fallait cacher la vérité aux enfants.
On les laissait un mois et on leur disait : sois sage, papa et maman viennent te rechercher bientôt.
C'est ce qui m'est arrivé quand j'avais 5 ans. Ils m'ont laissée (par obligation) et sont revenus presqu'un an après. Je n'ai aucun souvenir de cette année-là, donc je n'étais pas malheureuse.
Il y a toutefois quelque chose qui me dérange chez Cyrulnik.
Il semble dire que tout le monde a cette capacité de résilience. Or c'est totalement faux : j'ai eu des amis, qui, sans aller en camp de concentration, ont eu une enfance terrible. Ils ne s'en sont jamais remis. Une de mes proches amies s'est suicidée, victime de son enfance, à 50 ans.
Ce qui est pire, c'est pour les survivants des camps de concentration.
Je crains qu'il n'y ait pas eu beaucoup de résilients parmi eux.
J'ai lu dans le Télérama du 06/02 un article sur une femme dont je n'avais jamais entendu parler, une survivante qui, à l'inverse de la plupart, a écrit ce qu'elle avait subi à Auschwitz, mais ne l'a publié que 20 ans plus tard.
Charlotte Delbo était une jeune résistante communiste, déportée en janvier 1943. Son mari avait été fusillé au Mont Valérien en 1942.
Elle est partie à 29 ans. Elle décrit la vie effroyable en camp de concentration dans "Auschwitz et après", 3 volumes aux éditions de Minuit.
Violaine Gelly et Paul Gradvohl ont écrit "Charlotte Delbo", publié aux éd. Fayard.
Un colloque sur l'engagement de Ch. Delbo aura lieu à la BNF les 1er et 2 mars, pour commémorer l'anniversaire de sa naissance en 1913.
Il semble dire que tout le monde a cette capacité de résilience. Or c'est totalement faux : j'ai eu des amis, qui, sans aller en camp de concentration, ont eu une enfance terrible. Ils ne s'en sont jamais remis. Une de mes proches amies s'est suicidée, victime de son enfance, à 50 ans.
Ce qui est pire, c'est pour les survivants des camps de concentration.
Je crains qu'il n'y ait pas eu beaucoup de résilients parmi eux.
J'ai lu dans le Télérama du 06/02 un article sur une femme dont je n'avais jamais entendu parler, une survivante qui, à l'inverse de la plupart, a écrit ce qu'elle avait subi à Auschwitz, mais ne l'a publié que 20 ans plus tard.
Charlotte Delbo était une jeune résistante communiste, déportée en janvier 1943. Son mari avait été fusillé au Mont Valérien en 1942.
Elle est partie à 29 ans. Elle décrit la vie effroyable en camp de concentration dans "Auschwitz et après", 3 volumes aux éditions de Minuit.
Violaine Gelly et Paul Gradvohl ont écrit "Charlotte Delbo", publié aux éd. Fayard.
Un colloque sur l'engagement de Ch. Delbo aura lieu à la BNF les 1er et 2 mars, pour commémorer l'anniversaire de sa naissance en 1913.
Aria :
En allant voir la critique de Ndeprez, que je remercie, je découvre ces deux longs posts que tu a écris début février; je ne sais pourquoi ils m'ont échappé et j'en suis désolée; je les trouve particulièrement intéressants surtout quand tu évoques Charlotte Delbo que je ne connaissais pas. Et j'ignorais qu'il y avait eu un témoignage aussi consistant sur la vie dans un camp. Je connaissais celui de Stella Müller-Madej dont j'ai fait une critique éclair du livre et qui m'a profondément touchée parce qu'il s'agissait d'une toute jeune fille de 11 ans qui a pu, par exception, rester dans un camp avec sa mère; oui un vrai journal de l'horreur.
Mais comme dans beaucoup de cas ces personnes ont écrit plus tard, jamais vraiment sur le moment (ce qui était d'ailleurs impossible) mais même à leur sortie des camps. Comme le "pianiste" Wladyslaw Szpilman dont le fils a trouvé les écrits des dizaines d'années après sur une étagère, qui a écrit ce journal un peu après ce qu'il a vécu seul et traqué dans le ghetto, pour se libérer lui-même, mais sans pouvoir en parler à d'autres même ses enfants. C'est pourquoi ce livre est neutre, sans aucun esprit littéraire, qui ne fait ressortir aucune émotion de la part de celui qui l'écrit et provoque ainsi une émotion encore plus intense chez celui qui le lit.
Il y a aussi les lettres de Louise Jacobson tant qu'elle a pu écrire dans son emprisonnement.
Je vais me pencher sur Charlotte Delbo ; ces témoignages sont éprouvants mais j'ai toujours pensé qu'on leur devait bien ça ; à tous ceux qui ont vécu de tels moments que sont à côté nos propres émotions même difficile à supporter!
Concernant la résilience, je crois que Cyrulnik pense que nous avons tous en nous la capacité de l'obtenir mais cette capacité ne sera peut-être jamais possible pour certains, il y a tant de choses qui entrent en jeu ; c'est comme l'histoire du libre arbitre sur un autre fil. Il suffit souvent de pas grand chose pour qu'un comportement bascule, une influence, un affaiblissement, et la capacité de se battre et d'aller au delà de ce qui semble irrémédiable n'est pas aussi évidente. Mais ce qui est important c'est de savoir que cette capacité existe et d'aller chercher au fond de soi la révolte nécessaire. Car personnellement je crois qu'il s'agit de révolte et même "d'esprit de contradiction", ne pas à priori croire qu'il n'y a rien à faire comme si ça nous etait imposé. Et surtout rebondir, rebondir sur un échec, une épreuve.
Mais c'est vrai qu'il peut y avoir quelque chose de cassé en soi comme Elisheva dans le livre "Le troisième jour" de Chochana Boukhobza, où l'énergie devient destructrice. Mais là il s'agit d'un personnage de roman c'est bien différent d'un vrai témoignage.
Merci encore Aria !
En allant voir la critique de Ndeprez, que je remercie, je découvre ces deux longs posts que tu a écris début février; je ne sais pourquoi ils m'ont échappé et j'en suis désolée; je les trouve particulièrement intéressants surtout quand tu évoques Charlotte Delbo que je ne connaissais pas. Et j'ignorais qu'il y avait eu un témoignage aussi consistant sur la vie dans un camp. Je connaissais celui de Stella Müller-Madej dont j'ai fait une critique éclair du livre et qui m'a profondément touchée parce qu'il s'agissait d'une toute jeune fille de 11 ans qui a pu, par exception, rester dans un camp avec sa mère; oui un vrai journal de l'horreur.
Mais comme dans beaucoup de cas ces personnes ont écrit plus tard, jamais vraiment sur le moment (ce qui était d'ailleurs impossible) mais même à leur sortie des camps. Comme le "pianiste" Wladyslaw Szpilman dont le fils a trouvé les écrits des dizaines d'années après sur une étagère, qui a écrit ce journal un peu après ce qu'il a vécu seul et traqué dans le ghetto, pour se libérer lui-même, mais sans pouvoir en parler à d'autres même ses enfants. C'est pourquoi ce livre est neutre, sans aucun esprit littéraire, qui ne fait ressortir aucune émotion de la part de celui qui l'écrit et provoque ainsi une émotion encore plus intense chez celui qui le lit.
Il y a aussi les lettres de Louise Jacobson tant qu'elle a pu écrire dans son emprisonnement.
Je vais me pencher sur Charlotte Delbo ; ces témoignages sont éprouvants mais j'ai toujours pensé qu'on leur devait bien ça ; à tous ceux qui ont vécu de tels moments que sont à côté nos propres émotions même difficile à supporter!
Concernant la résilience, je crois que Cyrulnik pense que nous avons tous en nous la capacité de l'obtenir mais cette capacité ne sera peut-être jamais possible pour certains, il y a tant de choses qui entrent en jeu ; c'est comme l'histoire du libre arbitre sur un autre fil. Il suffit souvent de pas grand chose pour qu'un comportement bascule, une influence, un affaiblissement, et la capacité de se battre et d'aller au delà de ce qui semble irrémédiable n'est pas aussi évidente. Mais ce qui est important c'est de savoir que cette capacité existe et d'aller chercher au fond de soi la révolte nécessaire. Car personnellement je crois qu'il s'agit de révolte et même "d'esprit de contradiction", ne pas à priori croire qu'il n'y a rien à faire comme si ça nous etait imposé. Et surtout rebondir, rebondir sur un échec, une épreuve.
Mais c'est vrai qu'il peut y avoir quelque chose de cassé en soi comme Elisheva dans le livre "Le troisième jour" de Chochana Boukhobza, où l'énergie devient destructrice. Mais là il s'agit d'un personnage de roman c'est bien différent d'un vrai témoignage.
Merci encore Aria !
Piero, je suis ravie que tu aies pu lire mes posts.;)
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