Saule

avatar 16/12/2012 @ 20:29:18
"Les arguments type « dangers de l’industrie » trouvent à mon sens assez vite leurs limites puisque la logique poussée à son terme impliquerait qu’on ne produise plus rien sur un plan industriel – ce qu’on va finir par réussir par ailleurs !"

Est-ce que tout ces gadgets ne sont de toutes façon pas produits en Asie ?

Avec la panne de la croissance, due à la panne de consommation (les gens ont peur, donc ils mettent leurs économies sur des comptes d'épargne plutôt que d'acheter et faire vivre le commerce et l'industrie), on a presque mauvaise conscience de ne pas acheter la dernière tablette ou le dernier smartphone dernier cri. Et fi de l'écologie : il faut jeter l'ancien GSM qui est obsolète après un an et acheter le nouveau modèle. C'est une logique implacable, et tant pis pour la planète. D'un autre côté, être obligé d'acheter juste pour pouvoir produire et faire tourner l'économie ? On est dans l'absurde complet, là, non ?

Bon, sans déconner, ça me convient PMO : plus d'industrie, retour au potager et à l'agriculture locale, à l'artisanat.

Eric Eliès
avatar 16/12/2012 @ 22:30:44
Eternel débat... Déjà au XIXème, les tisserands de Silésie avaient détruit les machines-outils des ateliers (qui facilitaient le travail et permettaient de réduire les dangers auxquels les ouvriers étaient exposés) pour éviter qu'elles ne détruisent le petit artisanat à domicile... C'est dommage que MPO ne complète pas son étude de ce que la technique apporte à la société pour faire un bilan équilibré du pour et du contre !

Frunny
avatar 16/12/2012 @ 22:40:47
Le téléphone portable est un outil d'abrutissement des masses , au même titre que le télévision .
Avant , le gnou agitait son neurone de 20h00 ( JT ) à 23h00 ( fin du film ) .
Aujourd'hui , il l'agite toute la journée en dévoilant à tous ( et accessoirement à son correspondant ) sa vie vide de sens.

Bolcho
avatar 16/12/2012 @ 23:02:08
Pour un regard souriant sur le sujet...et une immonde manœuvre d'autopromotion :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Je n'ai pas changé d'avis.

Saule

avatar 16/12/2012 @ 23:27:15
Ça me fait penser à un autre de tes textes : la séance de ciné et les gens qui utilisent le GSM comme lampe de poche. Ça me fait chaque fois rire.

http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…

Tistou 17/12/2012 @ 18:50:14
"Les arguments type « dangers de l’industrie » trouvent à mon sens assez vite leurs limites puisque la logique poussée à son terme impliquerait qu’on ne produise plus rien sur un plan industriel – ce qu’on va finir par réussir par ailleurs !"

Est-ce que tout ces gadgets ne sont de toutes façon pas produits en Asie ?


Pas totalement, Saule, pas totalement. Notamment au niveau de certains composants telles les puces, les micropuces, les nanopuces (je ne sais même pas comment les nommer !) dont un grand établissement de la vallée ici, de ma ville même, est un gros producteur et metteur au point. Voilà notamment pourquoi RMO appuie là-dessus, ST Micro c'est à Singapour, en Italie mais chez moi aussi. Et pas qu'une petite unité !!!

Saule

avatar 17/12/2012 @ 19:44:52
Ah, oui, STM, c'est européen et ça marche bien. La prochaine fois que j'achète un GSM, je demanderai que la puce soit fabriquée en Europe !

Mais, quand même, on devient schizophrène : pour relancer l'économie on nous demande de consommer et d'acheter le dernier smartphone, en même temps ce consumérisme conduit à détruire les ressources et ne comble aucun besoin réel. Dilemme !

Yotoga

avatar 18/12/2012 @ 10:26:40
Le téléphone portable est un outil d'abrutissement des masses , au même titre que le télévision .
Avant , le gnou agitait son neurone de 20h00 ( JT ) à 23h00 ( fin du film ) .
Aujourd'hui , il l'agite toute la journée en dévoilant à tous ( et accessoirement à son correspondant ) sa vie vide de sens.


La television n'est qu'un moyen de communication (la forme). C'est au spectateur de choisir les emissions qui l'interessent (le fond) et certaines chaines proposent des sequences tres interessantes : gratuitement, tous les dimanches soirs, je peux regarder un concert baroque sans prendre l'avion.

Les masses se laissent abrutire. Ca ne tient qu'à toi même de ne pas appartenir aux masses.

Utiliser son telephone portable consciemment et le laisser éteind quand on veut la paix : tu es le maitre de ta propre vie....

Tistou 20/12/2012 @ 14:13:02
Yotoga, s'il te plait ... J'ai mal pour ce lion ! Enlève-lui ce brushing ... Please ! J'ai mal pour lui. Quoi de plus beau qu'une crinière ébouriffée ? (personnellement je n'ai plus de crinière mais je suis ébouriffé quand même !)

Tistou 20/12/2012 @ 14:15:28
Ah, oui, STM, c'est européen et ça marche bien. La prochaine fois que j'achète un GSM, je demanderai que la puce soit fabriquée en Europe !

Mais, quand même, on devient schizophrène : pour relancer l'économie on nous demande de consommer et d'acheter le dernier smartphone, en même temps ce consumérisme conduit à détruire les ressources et ne comble aucun besoin réel. Dilemme !

Relancer l'économie en consommant ça avait du sens quand on produisait chez nous. Maintenant ça ne fait guère vivre que les distributeurs, les marchands, et ça ne relance donc pas grand chose sinon les importations.
Repenser peut-être nos réflexes de consommations et penser local. Quand on le peut, c'est un pas vers le mieux ...

Bluewitch
avatar 22/12/2012 @ 10:11:23
Je suis assez d'accord avec Yotoga pour l'utilisation des "outils" (dans le sens de la liberté qui reste la nôtre de choisir, de se rendre injoignable, etc.).

Je ne renie pas ces outils "portables" (pour en revenir à ce qui dit Bolcho dans son texte), mais je pense effectivement que tout réside avant tout dans nos habitudes de consommateurs (puisque c'est ce que nous sommes aujourd'hui). Comme dit Tistou : privilégier le local. Eviter ce qui est fabriqué en Chine dans la mesure du possible (car ça devient de plus en plus difficile). Fabriquer soi-même ce qui peut l'être, recycler, acheter en vrac plutôt qu'en conditionnements suremballés....

L'industrie locale florissante n'est plus. Les multinationales créent et dominent nos besoins sur tous les plans (agro-alimentaire, santé, technologie). Le panem et circenses moderne...
Et le fléau de la pub en devient écoeurant.

Groupes d'achat commun, artisanat, services d'échange locaux... Entraide et solidarité.

Accepter nos propres contradictions, aussi. Et en apprendre.

Bluewitch
avatar 22/12/2012 @ 10:13:51
Un concept qui me parle...

http://consoglobe.com/la-sobriete-heureuse-a-parta…

Mais que je n'applique pas encore comme je le voudrais !

Saule

avatar 22/12/2012 @ 13:23:42
C'est un concept qui m'attire, c'est évident. Mais la difficulté et que notre système ne permet pas d'avoir un mode de vie alternatif, à moins d'être un tel idéaliste qu'on soit prêt à vivre en marge. Mais sinon, pour les gens comme moi, le risque est de consommer moins pour épargner plus, ce qui est passer à côté du truc. Si c'est pour travailler moins, c'est déjà autre chose, mais je peux difficilement demander à mon employeur un 4/5, car dans notre modèle compétitif les exploités sont en position de faiblesse.

Si on vit sobrement pour vivre plus solidairement, partager l'excédent de revenu qu'on obtient en vivant sobrement, c'est encore mieux, alors on se rapproche de l'idéal évangélique de vivre au jour le jour. Mais comme notre société de compétition sécrète l'angoisse, la peur de se retrouver du jour au lendemain sans emploi, fatalement nous sommes tenté de frileusement mettre de côté.

Bon, ça ne veut pas dire que la sobriété heureuse n'est pas un concept génial, j'y souscris à fond. Mais ça n'empêche que le système doit changer aussi, pour que refuser la consommation soit un acte civique et encouragé.

Bluewitch
avatar 22/12/2012 @ 13:31:57
Je pense en tout as que ce concept doit avoir comme objectif de nous amener sur une voie de consommation consciente, de raccourcissement des chemins de production, de diminution du gaspillage, de solidarité, oui.

Voir notamment, cette initiative en développement que sont les Incroyables comestibles... Ce qui est fou, c'est que les gens sont méfiants et voient parfois dans le partage spontané quelque chose de louche (si des personnes donnent leur légumes, ça doit être "parce qu'ils ne sont pas bons").

Ce sont de petites initiatives citoyennes qui font le changement...

Je sais, pour en avoir brièvement discuté avec certains du site, qu'une forme de pessimisme envahit souvent les troupes qui, dès lors, cessent de lutter contre le système (voir même d'en prendre conscience !). Mais ce n'est pas si compliqué d'essayer...

Par exemple, au risque de paraître illuminée, j'aime bien cette théorie du centième singe... ;-) http://fr.wikipedia.org/wiki/…

Bluewitch
avatar 22/12/2012 @ 13:32:22
Je recolle le lien :

http://fr.wikipedia.org/wiki/…

Bluewitch
avatar 22/12/2012 @ 13:33:24
Bon, il faut copier-coller, les amis :-)

Saule

avatar 22/12/2012 @ 14:06:56
Là je suis d'accord, c'est au fur et à mesure des changements individuels que le comportement de plus en plus en gens va changer, et que ça finira par changer le monde. Le centième singe, légende urbaine ou pas, j'y crois aussi. C'est comme les ermites, les moines bouddhistes ou chrétiens, ils participent aussi à changer le monde avec leur prières :-)

Virgile

avatar 22/12/2012 @ 15:18:46
Eternel débat... Déjà au XIXème, les tisserands de Silésie avaient détruit les machines-outils des ateliers (qui facilitaient le travail et permettaient de réduire les dangers auxquels les ouvriers étaient exposés) pour éviter qu'elles ne détruisent le petit artisanat à domicile...


La lutte contre les machines qui volent le travail des ouvriers est une lutte pour garder un revenu, pas une lutte contre le progrès technique. Les deux semblent se confondre parce que le propriétaire des machines semble pouvoir se passer de main d'oeuvre. Semble, parce qu'en fait si la main d'oeuvre n'a plus de revenu elle ne peut plus acheter la production et donc ce qui semblait au départ gonfler les profits du propriétaire cause sa ruine au final.

C'est un combat très actuel parce que les gains de productivité n'ont jamais été aussi grand que pendant ces dernières décennies. On parle beaucoup plus des délocalisations que des gains de productivité dans les journaux, pourtant la proportion de pertes d'emplois due aux second est presque 10 fois plus importante!

La solution semble donc résider dans un plus grand partage du travail (comme Saule le souhaiterait apparemment) restant mais à salaire égal. C'est notamment ce que prône le collectif roosevelt 2012 (www.roosevelt2012.fr).

On peut aussi penser qu'à terme les gains de productivité pourront être répartis par une allocation universelle inconditionnelle.

Mais pour ça il y a du boulot, il faut soutenir ce genre d'initiative!

Yokyok
avatar 22/12/2012 @ 16:53:18

On parle beaucoup plus des délocalisations que des gains de productivité dans les journaux, pourtant la proportion de pertes d'emplois due aux second est presque 10 fois plus importante!


Tu aurais des statistiques ou plus d'information à ce sujet ? Ça m'intéresse.

Virgile

avatar 22/12/2012 @ 17:14:28
Tu peux aller voir sur le site de roosevelt 2012 dont je parle plus haut, il y a notamment des graphiques et plus d'infos à ce sujet.

Sinon ils en parlent aussi un peu dans ce vieil article du figaro: http://lefigaro.fr/conjoncture/2010/…

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