Georges Moustaki par L'équipe de CritiquesLibres.com, le 16 février 2001

Georges Moustaki est né " Giuseppe Mustacchi ", de parents grecs, à Alexandrie (Egypte) le 3 mai 1934. Instrumentiste, auteur-compositeur-interprète, poète, ses oeuvres seront souvent chantées par les plus grands : Piaf, Reggiani, Barbara, Dalida, Montand, Salvador entre autres...

Georges Moustaki se révèle comme interprète en 1969 avec " le Métèque ". Il compose pour le cinéma, aime également écrire, dessiner et peindre. Il parcourt la France et la planète (parfois à bord de sa moto) pour rencontrer ses amis, en découvrir de nouveaux et chanter partout sa révolution permanente.

Un homme simple, naturel, vif et amusant, piquant parfois... Barbara dit un jour : "Moustaki, c'est ma tendresse". Un mot qui lui va à ravir.


Vous avez vécu quelques mois à Bruxelles, il y a déjà bien longtemps. Pourquoi écrire ce livre aujourd'hui ?
J'y ai vécu deux mois exactement. Pourquoi maintenant ? C'est parce que c'était le bon moment, qu'avant je n’ai jamais eu le temps…

Bruxelles, pouvez-vous dire en quelques mots ce que cette ville représente pour vous ?
Comme je dis dans le livre, c'est une ville au féminin et au pluriel. C'est une ville chaleureuse, familière et en même temps surprenante.

Comment trouvez-vous le Bruxelles d’aujourd’hui ?
C’est une ville où j'aime beaucoup venir, pour son architecture, son ambiance.

Et les gens ?
Les gens, ce sont les amis que je vois, alors fatalement, je les aime bien.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie, un jour, d’écrire ?
Depuis tout petit, j'avais envie d'écrire. J'étais bon à l'école, et puis je lisais beaucoup. J’aimais donc la littérature, mais je ne sais pas ce qui m'a vraiment décidé à écrire. C'est venu par petites touches… C'était en moi.

J’ai eu envie un moment de mettre sur papier des moments forts, des personnalités fortes qui m'avaient marqué.

écrire des chansons et un roman, ce n’est pas la même chose, et apparemment, ce n’est pas incompatible, quelle sont les grandes différences au point de vue préparation ?
Ce n’est pas si différent. Il y a de la musique dans mon livre. J'y ai mis la musique que je joue, que j’entends. C'est comme quand j'écris une chanson : ça vient spontanément, ça vient du cœur.

Y a-t-il un chanteur (chanteuse) actuel(le) pour lequel (laquelle) vous aimeriez écrire une chanson ?
Vous allez rire – comme tout le monde – mais j’aimerais bien écrire pour Lara Fabian. Il y a des choses chez elle que j'aime bien, d’autres que je n’aime pas. J’aime son tempérament, sa force. Elle pourrait faire beaucoup mieux que ce qu'elle fait, qui est parfois un peu artificiel. Sinon, elle est vraiment douée.

Si vous pouviez passer une soirée avec une personnalité quelle serait-elle ?
Mandela. Dans le monde politique, c’est peut-être le seul que je respecte. Il n’a pas de concurrent.

Quel est votre écrivain préféré ?
Je ne peux pas me limiter à un seul choix. J’en ai connu beaucoup, que j’aime, que j’ai approchés. Mais dans les écrivains du passé, je dirais Alexandre Dumas. C'est celui que je préfère.

Quel genre de lecture préférez-vous ?
J'aime les romans et j’aime que l'Histoire soit traitée en roman.

Quand vous lisez, y a-t-il un moment (vacances, soir, week-end, .) et un lieu (bain, fauteuil, tapis, plage, …) que vous favorisez particulièrement ?
Dans mon lit, je dors, dans mon bain. je fais des mots croisés, mais je ne lis pas sinon, je ne sortirais jamais ! Pour lire, j’aime me préparer un coin, sur un tapis ou dans un bistrot, et me mettre à lire. Sans limite de temps, ça, c’est important. Je n’aime pas devoir m’arrêter alors que je n'en ai pas envie.

Vous voyagez beaucoup, y a-t-il un livre qui vous ait donné un jour l'envie de visiter un pays ?
Très souvent, des livres m'ont donné envie de voyager, ce que j’ai fait. Mes voyages sont souvent liés à des livres. Par exemple le Brésil, c’était Jorge Amado ; la côte ouest des états-Unis et la Grèce, c’était Henry Miller. Parfois, je lis un livre et je me dis : " quand j’ai fini, je pars ! "

Quel est le dernier livre que vous avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ?
Stefan Sweig : l’Ivresse de la Métamorphose, qui est un livre posthume, non terminé, mais très fort. Arnold Sweig : Meurtre à Jérusalem.

Quels sont les " ingrédients " indispensables selon vous pour qu’un livre vous séduise ?
Un livre bien écrit sans histoire, ce n’est pas intéressant, et une belle histoire mal écrite, ce n’est pas bien non plus, donc je pense qu’il faut les deux.

Est-ce qu'il y a un ou plusieurs livres qui vont ont marqué ?
Alexis Zorba de Nikos Kazantzakis et le Colosse de Marrousi de Henri Miller. Les deux m'ont ramené un peu en Grèce.

Donnez le titre d’un livre qu’on devrait critiquer sur le site ?
Agota Kristof et sa trilogie : le Grand Cahier, la Preuve, le Troisième Mensonge. J'aimerais avoir l’avis d'un autre lecteur… On n’en parle pas beaucoup.


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