Bernard Clavel par Étoile filante, le 4 septembre 2001

Bernard Clavel est né le 29 mai 1923 dans le Jura, au fond d'un grand jardin où peinaient son père, ancien boulanger, et sa mère, fleuriste. Enfant rêveur et peu studieux, il quitte l'école à quatorze ans pour enter en apprentissage chez un pâtissier de Dôle. Les deux années qu’il passera sous la coupe d'un patron injuste et brutal le marqueront profondément, faisant de lui un éternel révolté.

Qu’est ce qui vous a poussé à vous plonger dans cette époque et à parler d’une histoire d’amitié entre des hommes et un taureau ?

Il y a essentiellement deux choses. Tout d’abord le fait que, depuis très longtemps, j’avais envie de parler des chrétiens à Lyon, qui ont été martyrisés, et ç’a été une grande aventure tragique. Et puis le taureau, il est venu comme ça. De toute façon, il y avait le taureau de Blandine et il fallait que je l’utilise, mais dans la première version du livre il n’apparaissait qu’à ce moment-là. Et c’est ma femme, Josette Pratte, qui est ma première lectrice et également romancière, qui m’a dit qu’il fallait exploiter plus ce taureau.

Donc, on est parti en Camargue, on a parlé des taureaux. C’était formidable !

Et du coup, j’ai recommencé complètement le livre.

Je voulais vérifier si une amitié entre un taureau et un homme était possible. Ce sont les humains qui font du taureau un animal dangereux.

Vous n’êtes pas adepte de corrida ?

Non non, pas du tout. je déteste voir martyriser des bêtes, mais par contre, j’ai déjà assisté à des courses de taureaux à la cocarde, alors ça, c’est formidable, car le taureau ne risque rien du tout, c’est le toréador qui risque quelque chose, alors là c’est vraiment drôle !

Aviez-vous déjà une idée de la fin en commençant votre livre ?

Je savais comment je finirais le livre, mais ce n’est pas grand-chose de savoir la fin d’un livre, c’est le chemin pour y arriver qui importe.

J’ai rencontré en route beaucoup de personnages et d’événements qui n’étaient pas prévus au départ, et c’est ce qui fait le bonheur du romancier.

Avez-vous une hygiène d’écriture ou vous vous laissez porter par votre inspiration ?

Oui j’ai une discipline et on a la chance, ma femme et moi, d’avoir exactement la même discipline d’écriture. On se lève à 5h00 du matin, car on est moins dérangé le matin, mais elle n’a pas du tout la même technique d’écriture que moi, elle réécrit ses pages au fur et à mesure alors que moi, j’attends que le roman soit fini et je recommence tout.

Quels sont vos projets ?

Je ne parle jamais de mes projets car si je vous racontais l’histoire de mon prochain livre, je n’aurai plus envie de l’écrire.


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