La trilogie martienne, tome 3: Mars la Bleue de Kim Stanley Robinson

La trilogie martienne, tome 3: Mars la Bleue de Kim Stanley Robinson
(Blue Mars)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Khayman, le 27 août 2005 (Chicoutimi, Inscrit le 25 février 2004, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 4 422  (depuis Novembre 2007)

Point final d'un pilier de la Science-Fiction

La deuxième révolution martienne(1) est presque terminée maintenant. Seule Sheffield résiste encore avec des membres de l’UNTA retranchés au sommet de l’ascenseur spatial, sur l’astéroïde New Clarke. Après une intervention d’Ann, une négociation de l’UNTA avec les « greens » (menée par Nadia) et une réunion de l’ensemble des groupes martiens, Mars se dote d’un gouvernement et solidifie ainsi sa position politique envers les autres systèmes habités, particulièrement la Terre. Nirgal, Sax, Michel et Maya s’y rendent comme ambassadeur de Mars et, avec l’influence de Praxis, ils changeront drastiquement les visions politiques terrestres en rendant, entre autre, accessible à tous le traitement de longévité. La « forte » gravité fait tomber malade Nirgal et les ambassadeurs écourtent conséquemment leur visite. L’exemple de Mars mène à des changements politiques dans l’ensemble du système solaire qui est presque totalement colonisé maintenant. L’invention du moteur à fusion rend les voyages interplanétaires beaucoup plus courts et les liens entre les différentes colonies sont plus présents. Plusieurs des « issei » meurent et, des cent un premiers sur Mars, il demeure 14 survivants à la fin, plus peut-être Hiroko que tous disent voir un peu partout.

Le premier livre de cette trilogie comportait huit parties. Le deuxième, dix. C’est quatorze parties que contient ce dernier livre. On commence avec Anne qui nous parle des derniers moments de la révolution. On apprend l’existence des deux principaux groupes politiques, les « reds » (que nous connaissions déjà) et les « greens ». Un sous-groupe extrémiste des reds, les Kakazes, dirigé par Kasei et Dao, veulent détruire l’ascenseur spatial. La deuxième partie, décrite par Sax, tourne autour de l’hiver meurtrier attendu suite à l’enlèvement de la « soletta ». Une nouvelle réunion de l’ensemble des groupes martiens se tiens dans la troisième partie afin d’établir une nouvelle constitution, ce qui aiderait à solidifier la position des martiens envers les terriens. C’est à ce moment qu’on voit que les organisations martiennes sont loin de former un tout homogène. Petit voyage sur Terre, en tant qu’ambassadeurs, de Nirgal, Sax, Maya et Michel dans la quatrième partie. La cinquième marque la fin (ou plutôt la transformation) du mal du pays de Michel. Ann se promène dans la sixième partie et échappe de justesse à sa rencontre avec un ours polaire [!]. Dans la septième partie, on nous décrit les constants combats politiques de Nadia qui, en tant que présidente du conseil exécutif (composé de sept conseillés) du nouveau gouvernement global martien, tente de passer ses idées plus « greens ». Sa principale adversaire : Jackie Boone. Retour de Nirgal sur Mars et exploration de cette dernière par ce dernier dans la huitième partie. Dans la neuvième partie, Sax rencontre une théoricienne des supercordes, Bao Shuyo, très en vue dans cette branche. Elle lui parle de cette discipline et nous profitons de la très bonne vulgarisation que Shuyo en fait. Dixième partie avec l’invention du moteur à fusion qui rendra les voyages dans le système solaire ridiculeusement courts et les voyages interstellaires possibles. Nirgal participe à des genres de « courses autour du monde » à pied. Il rencontre des chasseurs vivants tels les premiers humains nomades le faisaient. Il rencontre Zoya, fille de Jackie, qui nous fait littéralement voyager au travers le système solaire dans la onzième partie. Ambassadrice sur Mercure, passage près de Vénus, halte sur Terre et Mars, saut sur les lunes de Jupiter et visite, avec Ann, des lunes d’Uranus. Douzième partie avec Maya et Michel. Mort de Zoya et de Michel. Départ de Jackie pour une planète semblable à Mars sur une orbite semblable à la Terre autour d’une étoile semblable au Soleil près d’Aldebaran dans la treizième partie. Sax tente de comprendre ce qui fait en sorte que la mémoire finit par faillir. Après quelques recherches, Sax propose de réunir ceux qui restent des « cent premiers » à Underhill afin de voir si la réunion dans un endroit où ils ont vécu il y a plus de cent ans aidera à la remémoration. Des cent un premier qui sont arrivés sur Mars, les quatorze derniers se réunissent à « Underhill » afin d’essayer de recouvrer la mémoire. Finalement, le livre se termine avec la troisième révolution martienne (qui se distingue des deux autres par son absence de violence). Anne, maintenant en couple avec Sax [!], se trouve chez Art et Nadia et s’occupe, avec Maya, des petits enfants de ces derniers. Nirgal et Bao les rejoignent par la suite dans une sereine atmosphère de « Shikata ga nai ».

Énormément de contenu dans ce livre. La forme de mes résumés des œuvres, que je fais normalement en un paragraphe au début de mes critiques, est inadaptée pour les écrits de Robinson. Même en faisant des paragraphes deux fois plus long et deux fois plus nombreux pour le résumé, je n’arrive toujours pas à synthétiser de manière satisfaisante l’histoire. C’est un univers très riche que nous décrit Robinson. De la progression de la vie dans l’environnement aride martien en passant par l’élaboration d’avions à peine plus imposant qu’un habit, de la ville « Terminator » sur Mercure aux débuts de colonies sur Pluton et Charon, il est impossible de donner une vue satisfaisante de ces trois œuvres de Robinson.

Ceci dit, malgré la longueur parfois décourageante des livres, longueur nécessaire pour la mise en contexte par des descriptions interminables, Robinson nous a fait une très bonne œuvre, un pilier, de science-fiction, plus proche de la science que de la fiction. Ses idées, du traitement de longévité au moteur à fusion en passant par les modifications génétiques afin de ne pas s’empoisonner au CO2 encore trop présent dans l’atmosphère raréfiée de Mars, sont des prévisions crédibles des possibles innovations technologiques qui pourraient avoir lieu dans un avenir plus ou moins lointain. Contrairement à d’autres œuvres de Science-fiction, la pertinence et, surtout, l’actualité des sujets abordés par Robinson demeurent et ce, malgré l’âge moyen (1996) de l’œuvre.

Citations :

“Sax shook his head. It was amazing how floridly elaborated a pseudoscience could get. A compensation technique, perhaps; a desperate attempt to be more like physics. But what they did not understand was that physics, while admittedly complicated, was always trying very hard to become simpler.”

“ “Yes. Afterward, you feel better about things. But, well, it’s said to usually come only if one achieves a certain…”
“Serenity?”
“No, well…yes. Stillness of mind, you might say.”

(1)Voir la critique de Red Mars et Green Mars.

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