Ousmane Sonko: Diable ou messie ? de Oupa Diossine Loppy

Ousmane Sonko: Diable ou messie ? de Oupa Diossine Loppy

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Pucksimberg, le 23 septembre 2025 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans)
La note : 5 étoiles
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Ousmane Sonko, figure charismatique et messianique dans un essai intéressant malgré des problèmes de langue parfois

Ousmane Sonko est le premier ministre sénégalais actuel qui avait été emprisonné avant les élections, l’empêchant ainsi de se présenter comme candidat à la présidence du Sénégal. C’est donc un autre membre de son parti le Pastef-les Patriotes qui l’a fait à sa place. La jeunesse sénégalaise s’est soulevée en appuyant leur candidat qui se propose de rendre une dignité et sa souveraineté à son pays et de lutter contre les malhonnêtetés politiques. Ousmane Sonko est très soutenu et le peuple sénégalais attend beaucoup de cet homme charismatique. Nous avons peu d’informations sur lui en France. Cet ouvrage permet donc de comprendre l’engouement fort des Sénégalais pour cette figure politique. Oupa Diossine Loppy ira jusqu’à le comparer dans certains passages au Messie. L’auteur en toute honnêteté prévient le lecteur qu’Ousmane Sonko l’intéresse et qu’il soutient sa démarche. Sa lecture des événements sera donc subjective mais ceci est clairement dit. Le lecteur pourra garder ce point à l’esprit.

Dans cet ouvrage, Oupa Diossine Loppy dépeint l’avènement d’Ousmane Sonko et de son parti. Il dépeint l’homme et ses idées. C’est aussi un homme empêché dont il est question, une personne que l’on a voulu faire taire, que l’on a enfermé et que l’on a humilié parfois avec certaines accusations scandaleuses, peut-être montées de toutes pièces. Cet homme politique se bat totalement pour ses idées, ne baisse pas les bras et défend son point de vue. L’Histoire nous dira s’il aura su relever de nombreux défis et baisser la dette du pays. L’auteur aborde aussi la figure de Bassirou Diomaye Faye, le président actuel, et leurs prédécesseurs. Le portrait de Macky Sall sera très négatif quant à son bilan, ses magouilles et son acharnement contre Sonko qui était devenu l’homme à abattre. Senghor sera aussi plus rapidement évoqué pour ses réalisations politiques, tout comme Abdoulay Wade auquel de nombreuses pages seront consacrées.

Cet essai est structuré en plusieurs chapitres dans lesquels l’auteur prend position sans tomber dans la caricature. Il sera parfois légèrement critique envers Ousmane Sonko. Peu importe, il est intéressant de voir et de comprendre pourquoi cette figure politique est si adulée et si importante pour les Sénégalais, porteuse d’espoirs multiples. L’auteur s’adresse souvent à son lecteur, ce qui apparente parfois son essai à une conversation ou à un discours politique dans lequel certaines valeurs sont défendues. Ousmane Sonko ne peut qu’être reconnaissant à ce texte qui ne le met pas en difficulté. L’ouvrage permet au lecteur de se familiariser avec la politique sénégalaise et avec les aspirations de ce peuple en soif d’une figure tutélaire qui pourra redresser le pays. Tous ces éléments m’ont intéressé et le parti pris par l’auteur ne m’a pas dérangé. La situation et le rôle de la France sont aussi abordés et il est légitime que ce pays se pose certaines questions ou souhaite tout simplement reconstruire des relations plus égalitaires. Les réflexions sur la Russie, indulgentes, auraient mérité d’être étoffées. Chacun peut avoir son avis sur la question, mais je serais plus critique sur la question.

En revanche, des points ont parasité ma lecture ce sont les erreurs d’orthographe, de concordance des temps ( plus rares ), de syntaxe et des approximations de l’édition. C’est irrespectueux vis-à-vis du lecteur et cela peut décrédibiliser à force l’ouvrage. De plus, certaines pages reposent sur une écriture travaillée alimentée par un vocabulaire précis et riche et parfois on a l’impression que certains paragraphes ont été ajoutés au dernier moment, et sont vraiment moins soignés, comme si le style variait selon les pages ... Franchement, ce n’est pas sérieux. Que dire de ce paragraphe dont le dernier mot est un pronom « il » resté en suspens. Personne n’a-t-il relu le manuscrit ? Chaque erreur me sortait de la lecture, ce qui se révèle pénible quand on est en droit d'attendre un texte abouti et soigné.

Et cette phrase que l’on peut trouver dans l’ouvrage, à l’image de nombreuses autres : « Quand les médias français ont commencé à interviewer O.Sonko et a relayé ses activités que Macky a su qu’il était lâché par son protecteur, Emmanuel Macron. » Il est dommage qu’il n’y ait pas une correction plus rigoureuse. Ce point m’a vraiment dérangé, heureusement que le sujet m’intéressait énormément et que la réflexion menée est intéressante et défendable. Ses jugements sur la France pourront faire réagir, mais il faut accepter que d'autres personnes aient un avis différent du nôtre.

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