critiquesLibres.com : On ira voir la mer Olivier Adam

On ira voir la mer de Olivier Adam

On ira voir la mer de Olivier Adam

Catégorie(s) : Enfants => 12-15 ans

Critiqué par Clarabel, le 16 décembre 2004 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)

La note : 8 étoiles

Moyenne des notes : 6 étoiles

(basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles

(41 814ème position).
Visites : 8 634 (depuis Novembre 2007)

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Des écorchés, encore une fois

Ce roman jeunesse d'Olivier Adam n'est pas à remettre entre toutes les mains : il relate la violence des adolescents en mal d'être. Un garçon solitaire, Olivier, rencontre une jeune fille désoeuvrée, Lorette. Cette dernière porte la meurtrissure d'un deuil jamais accompli depuis la mort de son frère jumeau quelques mois après leur naissance. Par un étrange hasard, ce frère s'appelait aussi Olivier, d'où l'étrange et ambiguë relation entre les deux nouveaux amis qui se rencontrent au CM2, deviennent des frère et soeur et ne se quitteront plus. Au collège, Lorette devient de plus en plus révoltée, rebelle, violente et coupée du système. A quatorze ans, les cernes sous ses yeux se creusent de plus en plus, l'alcool commence à la détruire mais son amitié avec Olivier se teinte toujours de ce rapport de soumission / initiation. Lorette entreprend, Olivier suit. Tous deux dépassent les limites, de renvois d'école aux éclats de violence dans "la cité", ils mettent en péril leur histoire. D'emblée, on sent Olivier très fragilisé par ce passé très proche. Il est désormais au lycée, devient ami avec Romain qui lui parle de Lorette, qui n'est plus là. Disparue ou partie, bref la jeune fille continue de hanter Olivier qui se décharge du récit d'un ton très plombant pour le moral. Le style est fluide, sensible, touchant et délicat. Mais le contenu est lourd, poignant et à manipuler avec précaution. C'est un roman qui traite de la détresse des adolescents, de leurs dérives, de leurs traumatismes et des limites qu'on dépasse, qui finissent souvent mal. Et tout ça fait mal, très mal.

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Les éditions

On ira voir la mer [Texte imprimé] Olivier Adam
de Adam, Olivier
l'École des loisirs / Médium (Paris. 1986).
ISBN : 9782211065535 ; 4,31 € ; 28/02/2002 ; 152 p. ; Broché

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Frère et soeur

Critique de Emira17 (/, Inscrite le 9 juillet 2010, 27 ans) - 19 février 2012

Olivier et Lorette ne sont, a priori, pas très semblables, voire complètement opposés. Cela ne les empêche de devenir plus proches que des frères et soeurs jumeaux d'où une certaine ambiguïté car le frère jumeau de Lorette s'appelait également Olivier et est mort quelques mois après leur naissance. Olivier relate la naissance de son amitié avec Lorette tout en sentiments et émotion... enfin c'est le message qui devait, normalement, passer auprès du lecteur.
Pour autant, je n'ai pas vraiment "accroché" au style de l'auteur que j'ai trouvé dénué de toute émotion, et trop familier par moments. Certes, ce livre devrait attirer bon nombre d'adolescents car il relate de sujets qui leur parlent, mais moi j'ai eu du mal à le finir, même s'il est très court.
Bref, c'est un petit roman à lire, non pour se divertir car il est assez noir, mais plutôt pour connaître et comprendre la nature de Lorette qui est celle de nombreux autres adolescents.

L’obscur n’est que poésie

Critique de Critikgaet (, Inscrit le 19 juin 2011, 36 ans) - 26 août 2011

Olivier rencontre Lorette au CM2. Très vite, les deux adolescents vont se lier, comme si c’était inévitable. Mais la fillette porte un fardeau beaucoup trop lourd pour elle : son frère jumeau est décédé quelques mois après leur naissance. Puis un jour, elle disparait. Olivier est désemparé. Leurs souvenirs, leur promesse continuent à le hanter. Son histoire va pourtant se poursuivre avec deux nouveaux compagnons.
L’ambiance est une fois encore fort sombre. Mais tout amateur d’Olivier Adam sait qu’il manie cet art du roman ‘noir’ en toute agilité. Les thèmes abordés semblent sensiblement toujours les mêmes et pourtant, on ne s’en lasse pas. Ce livre a une force incroyable et indestructible : il est unique ! Qui d’autre que l’auteur parisien pour réussir une telle œuvre ? Toujours en jouant sur les frontières de ce qu’on aime lire et de ce qu’on déteste, en alternant des passages d’une puissance inégalable et des moments aussi creux que le Grand Canyon, en jonglant, et en y témoignant une facilité déconcertante, avec des sujets macabres et une poésie raffinée… Olivier Adam se moque nonchalamment des extrêmes au point qu’on se dit qu’il finira par en payer le prix. Mais pour l’instant, il vole bien au-dessus de la mêlée et parait intouchable.

Pour la jeunesse ?

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 22 février 2009

Agréable univers que celui de ce roman. En revanche, je ne vois pas en quoi il est destiné à la littérature jeunesse, car il ne dresse aucune morale, n'apporte aucune résolution.

Adolescents en souffrance

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 15 juillet 2005

C’est le troisième roman que je lis d’Olivier Adam, après « Je vais bien ne t’en fais pas » et « la messe anniversaire », et je retrouve dans celui-ci les mêmes thèmes qui semblent chers à l’auteur : la perte d’un frère, la mort, l’absence, l’adolescence. « On ira voir la mer » est publié dans la collection Medium de l’école des loisirs, il s’adresse donc aux adolescents. Je l’ai lu en une heure, le temps d’un voyage en train et j’en suis encore comme « assommée », il va me falloir du temps pour le digérer et passer à autre chose. Plombant mais pas triste pourtant. Lorette et Olivier ont 14 ans, et sont amis depuis longtemps, une amitié profonde « à la vie à la mort », un rapport proche de la gémellité. Mais Lorette est violente, destructrice, elle en veut à la terre entière. Olivier la suit dans ses colères et l’admire sans vraiment comprendre son acharnement. C’est que Lorette a perdu un frère jumeau à l’âge de trois mois, qui s’appelait aussi Olivier. Mais ceci ne justifie pas cela, du moins je ne m’en satisfais pas. Un roman qui aborde des thèmes courants donc, et quand la mort fauche l’adolescence, comment survivre ensuite avec l’absence ? Beaucoup de questions sans réponses dans ce texte, mais l’essentiel n’est pas là, il est dans la voix magnifique que traduit l’auteur, celle de l’adolescence en souffrance, solitaire mais qui crie sa soif d’amour. Une réussite, même si on en ressort étourdi !