La lente hominisation vue sous un autre angle

Seule l’énergie permet au vivant de résister à l’entropie par un travail prélevé sur la nature. Les australopithèques herbivores et frugivores des tout débuts de la bipédie ont eu les Homo erectus pour lointains successeurs il y a un peu moins d’un million d’années. Leur maîtrise du feu de pair avec un grand bond de l’encéphalisation leur a permis de se répandre en Eurasie-pacifique. A partir de -300 000 ans en Afrique puis en rayonnant à leur tour depuis le Proche-Orient les Homo sapiens ont pris le relai. Les vestiges des chasseurs-cueilleurs du paléolithique ont laissé des preuves d’une vie plus harmonieuse et facile que celle des agriculteurs qui depuis 10 000 ans environ n’ont cessé de se tuer au travail. La suite est connue. Des villages puis des villes, enfin des empires se sont constitués, les puissants ayant justifié l’esclavage pour s’enrichir et consolider leur pouvoir.
Parallèlement la croissance démographique, l’invention de l’écriture, les récits et les mythes des origines, ont conduit au fil des millénaires à un présent inimaginable pour les groupes de chasseurs-cueillir continuant à vivre dans quelques recoins isolés de la planète. Cette organisation hyper-technologique qui est la nôtre ne sait que détruire son environnement et ses ressources vitales au profit d’une croissance sans fin pour une consommation addictive au-delà des besoins réels. En fin de compte que signifie le fait de travailler hormis la production d’énergie pour alimenter un besoin vital ? Un volet social de dignité, une incitation à plus de loisirs pour favoriser la créativité, la lubie des économistes ? Bon sujet de réflexion richement documenté à l’heure des robots auto-apprenants qui menacent une partie des emplois si l’on en croit les futurologues.
NB1 : L’option libérale encourage à travailler plus pour gagner plus, la thèse de Karl Marx à travailler moins et à vivre bien, raison pour laquelle il jugeait indigne de travailler d’où son incapacité à faire vivre sa famille.
NB2 : Un réquisitoire sur l’un des chapitres par une grande école de talents : https://hecstories.fr/fr/…

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  Travailler: La grande affaire de l'humanité

  de Suzman, James Béru, Marie-Anne de (Traducteur)
  Flammarion
  ISBN : 9782081474451 ; 23,90 € ; 15/09/2021 ; 480 p. ; Broché

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