Trotski de Nicolas Tandler
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Démythification d'un terroriste de masse : Trotski !
Le système Totalitaire Communiste grouille de personnages plus mythiques les uns que les autres et ayant su, qui plus est, cultiver leur « Culte de la Personnalité », avec parmi les plus tristement connus : Lénine, Staline, Mao, Che Guevara, Kim Il-sung. Mais le mythe le plus puissant de toute l’Histoire du Communisme qui perdure depuis presque 100 ans et encore aujourd’hui, tout particulièrement en France, est certainement celui de : Lev Davidovitch Bronstein, surnommé…, LEON TROTSKI !
Curieusement, peu d’ouvrages ont été écrits sur Trotski.
Ou plus exactement, la plupart du temps, ce sont des hagiographies écrites par des écrivains, ou des pseudo-« historiens »…, Pro-Trotskistes.
Pour une fois, cette excellente biographie, courte mais extrêmement dense en informations, de Nicolas Tandler, relève d’un rare réalisme sur le personnage que fut : Trotski.
Au préalable, voici deux précisions factuelles :
– Les dates exprimées dans ce commentaire, sont celles du calendrier grégorien en avance de 13 jours sur l’ancien calendrier julien, usité en Russie jusqu’en janvier 1918 ;
– Et, le Bolchevisme signifiant majoritaire, était le nom du Communisme avant mars 1918.
Lev Davidovitch Bronstein, de son pseudonyme le plus connu, Léon Trotski, est né le 7 novembre 1879 en Ukraine, issu d’une famille Juive.
Contrairement à la classique propagande (toujours aussi vivace de nos jours) Communiste Trotskiste et de Trotski lui-même à travers ses écrits, il n’était absolument pas issu d’une famille modeste. Il pouvait être plutôt considéré, dans le milieu social de l’époque, en tant que « nantis », comme en témoigne Nicolas Tandler en présentant le père de Trotski, page 11 :
« David Leontevitch, riche exploitant, relevait de ceux que les bolcheviques anéantirent après leur prise du pouvoir, les « koulaks ». »
Dès l’adolescence, à 16 ans en 1896, il se persuada qu’il fallait renverser le régime tsariste de la famille des Romanov, qui régnait depuis 300 ans sur la Russie, de manière autocratique.
Il étudia alors à fond tous les ouvrages dont il disposait, consacrés à la Révolution Française et fut subjugué par les évènements qui la composèrent, ainsi que par ses « grands » personnages. Il découvrit également le célèbre ouvrage sur « L’origine des espèces » de Darwin, et se présentait comme athée.
Du fait de ses activités d’agitateur Révolutionnaire, il fut emprisonné plusieurs fois et ce à partir de 1898.
Il profita de ses séjours en prison, pour élargir son champ culturel en lisant énormément.
En 1902, il fit la connaissance de Vladimir Ilitch Oulianov, surnommé…, Lénine. Il publia son premier article en novembre, dans le journal dirigé par Lénine : l’Iskra (l’Étincelle).
En juillet 1903, lors du Congrès du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie (le P.O.S.D.R.), Lénine et Trotski divergèrent politiquement. Et jusqu’en 1917, Trotski critiqua régulièrement et publiquement, Lénine.
Le P.O.S.D.R. se scinda alors en deux factions, avec d’un côté les Mencheviques (signifiant minoritaires) et de l’autre, le Parti de Lénine : les Bolcheviques (signifiant majoritaires).
Jusqu’en 1917, Trotski fut toujours plus proche des Mencheviques que des Bolcheviques.
En 1904, Trotski s’installa à Munich en Allemagne pour y rencontrer son mentor, Alexandre Helphand surnommé Parvus, un Marxiste Juif Ukrainien. Cette période fut très importante dans l’existence de Trotski, car Parvus lui inculqua le Marxisme et le concept de « mondialisation » par la « Révolution permanente ». Ce dogme devint rapidement, pour Trotski, la colonne vertébrale de l’Idéologie Communiste.
Fin 1904, il partit pour Genève afin de perfectionner ses théories.
le 22 janvier 1905, une manifestation pacifique fut organisée en Russie. Mais le Tsar Nicolas II fit tragiquement tirer sur la foule de manifestants. Cette effroyable journée fut désormais appelée : le « Dimanche Rouge ». Ce drame déboucha sur une Révolution, qui échoua.
Trotski apprit alors qu’une Révolution se déroulait en Russie.
En 1906, comme pour Lénine, Trotski se sépara également politiquement de Parvus. Un syndrome détestable dans la personnalité de Trotski, fort bien explicité par Nicolas Tandler, page 28 :
« Trotski tient à se singulariser : il prend ce qui lui est utile chez les autres, puis leur tourne le dos. »
Fin avril 1907, eut lieu le 5ème Congrès du P.O.S.D.R. (en exil à Londres) comprenant les deux factions Marxistes : Menchevique et Bolchevique.
Parmi les 350 Congressistes figurait un proche de Lénine, un Bolchevique également, qui était spécialiste des attaques de banques et de transports de fonds (actes criminels nommés également « expropriations ») servant, entre autres, à financer le Parti Bolchevique de Lénine. Un certain donc : Ivanovitch, mais dont le nom réel était Joseph Vissarionovitch Djougachvili, un Géorgien plus connu sous le pseudonyme de…, Staline. Et ce dernier n’avait pas du tout apprécié le violent discours de Trotski contre les « ex », c’est-à-dire ceux qui effectuaient, comme Staline, ces actes de « banditisme révolutionnaire ».
Trotski et Staline se recroisèrent en 1913, lors d’une réunion à Vienne. Trotski ressentit un certain malaise lorsqu’il aperçut un « homme aux yeux jaunes ». C’était Staline qui venait récemment de le traiter de « champion bruyant aux muscles fabriqués », dans un journal Bolchevique Social-Démocrate. Leurs relations futures ne laissaient présager alors rien de bon…, et pour cause.
Le 28 juin 1914, à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine, l’assassinat de François-Ferdinand l’Archiduc d’Autriche, déclencha la Première Guerre Mondiale.
La Russie, elle aussi fut engagée dans le conflit, et Trotski réclama une paix « sans annexion ni indemnités ». Ce même Trotski qui signa, en mars 1918, la fameuse paix « honteuse » avec l’Allemagne, sacrifiant d’immenses territoires Russes à l’adversaire.
En 1914, il s’installa en France comme correspondant de guerre à Paris, et noua des liens étroits avec des dirigeants et des syndicalistes de la C.G.T., comme Merrheim (dirigeant de la Fédération de la Métallurgie), Alfred Rosmer, Pierre Monatte, Bourderon, etc..
L’ambassade Russe à Paris s’indigna et réclama l’expulsion de Trotski. Malgré le refus des députés socialistes Français de l’expulser, le ministre de l’Intérieur Malvy l’expulsa tout de même, courant octobre 1916.
Mais comme il était déjà persona non grata : en Suisse, en Italie et en Espagne, il se retrouva, ironie de l’histoire, dans l’antre du pays Capitaliste par excellence : à New-York aux Etats-Unis, le 13 janvier 1917 !
Puis, le premier plus grand bouleversement inespéré de son existence, intervint au mois de mars 1917 : la Révolution Populaire à Petrograd en Russie réussit et le tsar Nicolas II fut obligé d’abdiquer.
Après de nombreuses péripéties, Trotski parvint à rejoindre Petrograd le 18 mai 1917.
Entre temps, le 16 avril Lénine, lui, était rentré de son exil à Zurich en traversant l’Allemagne, et avait galvanisé les Bolcheviques.
Pour trouver sa place dans le cours de la Révolution, Trotski proféra des discours mobilisateurs avec des slogans, tels que : « Tout le pouvoir aux Soviets ! », « Vive la Révolution Russe, prélude à la Révolution mondiale ! ».
Lénine souhaita alors que Trotski s’associe à lui.
Au mois de juillet, il y eut une tentative d’insurrection contre le nouveau Gouvernement Provisoire de Kerenski, mais qui avorta, car les Bolcheviques n’étaient pas encore prêts. Du coup, Kerenski décida l’incarcération, entre autres, de Trotski et Kamenev, alors que Lénine et Zinoviev eurent le temps de fuir à nouveau, cette fois-ci en Finlande.
En août, Kerenski était en désaccord profond avec le général Kornilov et craignait même que celui-ci ne tenta un coup d’État. Kerenski prit alors une décision qui devait s’avérer fatale pour lui-même et le Gouvernement Provisoire, en novembre 1917 : à savoir, de faire libérer les Bolcheviques de prison, dont Trotski et Kamenev le 17 septembre, afin de les faire revenir dans l' »arène » politique, espérant ainsi pouvoir contrecarrer les éventuels plans insurrectionnels de Kornilov.
Évidemment, Trotski dès sa sortie de prison se lança promptement dans de violents discours à l’encontre du Gouvernement Provisoire de Kerenski.
Les talents d’orateur de Trotski lui permirent de rentrer dans la direction du Parti Bolchevique, le 19 septembre. Il y resta jusqu’à ce que Staline l’en fasse exclure le 9 novembre 1927.
Et le 6 octobre 1917, il fut élu Président du Soviet (Conseil) de Petrograd.
Plus que jamais déterminé à perpétrer un coup d’État, le 22 octobre, il créa le Comité Militaire Révolutionnaire (C.M.R.) de Petrograd, l’organe militaire indispensable pour organiser le Putsch.
Le 23 octobre, le Comité Central du Parti Bolchevique se réunit pour prendre LA décision dramatiquement historique : à savoir de décider ou non, de déclencher un coup d’État militaire.
La décision soumise au vote des dirigeants, donna 10 voix pour et deux voix contre (Zinoviev et Kamenev).
Le premier Bureau Politique fut alors constitué, de : Lénine, Trotski, Staline, Sokolnikov, Boudnov, Kamenev et Zinoviev.
A quelques jours du coup d’État, Trotski ordonna de faire livrer 5 000 fusils aux Gardes Rouges. Le 5 novembre, il mobilisa la forteresse Pierre-et-Paul. Petrograd fut alors encerclée par les Gardes Rouges du C.M.R. de Trotski, prêts à intervenir. Tous les points stratégiques furent pris d’assaut : les gares, les centraux téléphoniques, les ponts, les postes, les usines électriques, etc..
Et le 7 novembre ce fut le coup d’État militaire Bolchevique. Ce Putsch fut si bien préparé, qu’il se réalisa sans presque d’effusion de sang, contrairement au mythe de la propagande Communiste.
Malgré le fait (comme nous avons commencé à le voir) que Staline n’appréciait pas Trotski et réciproquement (il s’agit même d’un doux euphémisme), à ce moment-là, Staline déclara tout de même, page 43 :
« Tout le travail d’organisation pratique de l’insurrection s’effectua sous la direction immédiate de Trotski, président du Soviet de Petrograd (…) en ce qui concerne le rapide passage de la garnison du côté des Soviets et l’habile organisation du travail du Comité militaire révolutionnaire, le Parti est avant tout et surtout redevable au camarade Trotski… ».
Le Gouvernement Provisoire fut alors destitué et les ministres arrêtés, mais Kerenski avait réussi à prendre la fuite quelques heures auparavant.
Et le soir du 7 novembre, au Congrès du Soviet, Trotski prononça cette célèbre phrase à l’encontre des Mencheviques, ses anciens « camarades » politiques, pages 43 et 44 :
« Votre rôle est fini. Allez donc à la place qui est la vôtre : dans les poubelles de l’Histoire ! ».
Le lendemain, le 8 novembre, le nouveau Gouvernement Bolchevique Soviétique fut constitué et composé immédiatement, de Commissaires du Peuple (ministres). Ce fut Trotski en personne qui trouva cet intitulé en se remémorant, à travers ses lectures : les Commissaires de la Révolution Française.
Lénine était donc Président, et Trotski fut nommé Commissaire des Affaires Étrangères.
La Russie étant toujours plongée dans la Première Guerre Mondiale, l’une des premières grandes missions de Trotski fut de négocier la paix avec l’Allemagne. Le 3 décembre, il se rendit donc à Brest-Litovsk au quartier général des armées Allemandes, sur le front Russe.
Un Armistice fut alors conclu le 15 décembre, et prévu pour durer jusqu’au 14 janvier 1918, en attendant l’ouverture des pourparlers de paix.
Après de très longues négociations avec les Allemands ainsi qu’au sein du Parti Bolchevique, Trotski signa, ou plus exactement fit signer à Sokolnikov et Joffé, une paix le 3 mars 1918, qui sera qualifiée de « honteuse », compte tenu des conditions extrêmement défavorables pour la Russie, comme le précise Nicolas Tandler, page 52 :
« La Russie perdait 46 millions d’habitants, le tiers de son potentiel industriel, les trois quarts de son charbon, et l’Ukraine, les États baltes, se séparaient de la Russie. Les Turcs étaient à Tiflis, les Autrichiens à Odessa. La roue de l’Histoire tournait à l’envers. »
Le 2 mars 1918, Trotski créa l’Armée Rouge. Une Armée principalement composée de paysans et d’ouvriers, qui pour nombres d’entre eux, s’enrôlaient afin d’être mieux nourris que dans leurs villages ou leurs campagnes ; ainsi que des milliers d’ex-officiers et sous-officiers de l’Armée tsariste.
Quelle extraordinaire capacité d’adaptation de Trotski, lui qui soi-disant voulait faire la « Révolution » pour justement rejeter et détruire tout ce qui pouvait toucher de prêt ou de loin à l’État tsariste !
En revanche, son « pragmatisme » à caractère Terroriste, lui, ne le quittait pas d’une semelle, car afin de s’assurer de la « fidélité » de ces ex-officiers tsaristes, il instaura une ignominieuse « loi des otages ». Cette dernière consistait à prendre en « otages » les familles (enfants, femmes, vieillards) des officiers et s’ils étaient amenés à faire défection, les familles étaient alors déportées en camps de concentration, en camps de travail, voire…, exécutées.
Trotski se déplaçait sans cesse sur le front de la Guerre Civile, dans son train blindé dans lequel il passait beaucoup de temps et qui était richement doté.
Il était respecté parce qu’extrêmement craint : en effet, il laissait dans son sillage à travers toute la Russie, d’innombrables exécutions sommaires, en plus de la foultitude de victimes qu’il faisait tuer avec son Armée Rouge dans le cadre de la Guerre Civile et du Communisme de Guerre (la Collectivisation forcée des récoltes agricoles chez les paysans et les « koulaks » ou petits propriétaires terriens).
Il savait avoir des formules cinglantes, telle que celle-ci, page 56 :
« Tant que les méchants singes sans queue, qui s’appellent des hommes et qui sont fiers de leur technique, formeront des armées et batailleront, le commandement placera les soldats devant l’éventualité d’une mort possible en avant ou d’une mort certaine à l’arrière. »
« En août 1918, il ordonne 27 mises à mort, ce qui est en apparence un incident comme beaucoup d’autres (Trotski multiplia les liquidations de Blancs). Or, dans ce cas, il fait fusiller des communistes rétifs à ses ordres. C’est la première fois qu’un communiste envoie au supplice d’autres communistes en Russie soviétique. Ce précédent ouvrira la voie à d’autres tueries entre « camarades ». »
Durant la Guerre civile, l’inimitié croissante entre Trotski et Staline se transforma en une haine viscérale, surtout de la part de Staline envers Trotski. Ce dernier traitant Staline de « charlatan prétentieux et ridicule » et de « nouveau bureaucrate soviétique ».
Trotski menait donc de front : une Guerre Civile acharnée contre son propre Peuple, mais de plus, il appliqua sa théorie de la « Révolution permanente mondiale » en tentant de « communiser » d’autres pays comme : la Pologne, l’Ukraine, la Géorgie, etc..
En 1919, Lénine fonda la IIIème Internationale, l’Internationale Communiste ou encore le Komintern. Trotski joua un rôle important dans l’élaboration du Manifeste. Lors du IIème Congrès en 1920, « 21 conditions » furent adoptées, pour que les États dans le monde aient le droit d’adhérer à l’Internationale Communiste.
En mars 1921, ce fut l’insurrection des marins de Cronstadt, la forteresse de la marine Russe. Ils se révoltèrent face à la Terreur Rouge Bolchevique. Ce sont ces mêmes marins de Cronstadt qui avaient aidé les Bolcheviques à mettre en place le coup d’État du 7 novembre 1917. Leur tour était désormais venu, d’être exterminés par Trotski.
En effet, le 5 Mars, Trotski leur lança comme ultimatum de se rendre sans condition. Puis, il chargea le général Toukhatchevski d’écraser la rébellion. Cela fit plusieurs milliers de morts et 900 exécutions sommaires de prisonniers.
Durant la Guerre Civile, Trotski s’occupa donc de tout et surtout de tous les modes de persécution possibles. Il présida la Commission pour la confiscation et l’enlèvement des trésors ecclésiastiques, et en tant que Président de la Société des Athées, il ne supportait pas une autre « croyance » que le Communisme. D’ailleurs, les prêtres orthodoxes et les moines furent persécutés par l’Armée Rouge et la Tcheka (la sadique Police Politique de Felix Dzerjinski).
L’extrême paranoïa de Trotski, le conduisit également à faire exiler des intellectuels : écrivains, philosophes, poètes…, bref, plus de 200 intellectuels Russe furent bannis d’U.R.S.S., car considérés comme des dangers potentiels pour le régime Soviétique. A ce sujet voici ce qu’il déclarait dans la Pravda (journal de propagande des Communistes), le 30 août 1922, page 66 :
« Ces éléments que nous expédions, ou que nous expédierons, à l’étranger, n’ont aucune valeur politique par eux-mêmes. Mais ce sont des armes potentielles dans les mains de nos ennemis probables. Tous ces éléments incorrigibles et irréconciliables se transformeront en agents militaro-politiques de l’ennemi. »
Le bateau qui servait à cet exil forcé était nommé : « le vapeur des philosophes ».
Dans une Russie à feu et à sang, Trotski possédait ses propres solutions pour redresser le pays. Des méthodes qui relevaient plus de la notion d’esclavagisme que du Droit du travail.
Il fallait refaire les routes, remettre les voies ferrées en état, reconstruire l’agriculture que ces mêmes Bolcheviques avaient contribué à asphyxier et à anéantir par le Communisme de Guerre, provoquant pour une grande partie, la gigantesque famine de 1921 – 1922, faisant 5 000 000 de morts.
Voici, par quelques exemples significatifs, les méthodes radicales qu’il employa :
– Utiliser la contrainte sur le personnel afin de remettre en marche les usines ;
– Organiser le travail des ouvriers par la discipline militaire à l’instar de son Armée Rouge, avec comme slogan célèbre chez les Bolcheviques : « Qui ne travaille pas, ne mange pas ». Nicolas Tandler résume parfaitement les méthodes répressives utilisées, page 67 :
« Le 12 janvier 1920, Lénine et Trotski défendent la militarisation des ouvriers devant les dirigeants syndicaux. Le résultat est pitoyable : ils n’obtiennent que 2 voix sur 60 sur leur motion. Peu importe, Trotski, passe aux actes, en transformant la 3ème armée de l’Oural en unités de travaux agricoles. Les livrets militaires sont modifiés en livrets « professionnels ». Les ex-militaires boycottent la nouveauté. Le régime persiste, et même Staline se retrouve à la tête d’une armée du travail en Ukraine. »
Et pour finir en apothéose dans le domaine du Travail : pour ceux qui désertaient leur travail, Trotski préconisait de les envoyer dans des bataillons disciplinaires, voire carrément de les déporter en camps de concentration. Il prôna également l’adoption du Taylorisme américain : l’organisation scientifique du travail.
Nicolas Tandler synthétise parfaitement l’incroyable vision despotique de Trotski, toujours page 67 :
« Là, Trotski se surpasse en recommandant le travail forcé, lequel, selon lui, n’est pas improductif, car le « servage lui-même était productif ». La loi martiale est proclamée dans les chemins de fer, les dirigeants syndicaux sont destitués. De fait, les syndicats sont militarisés, et Trotski entend voir l’affirmer officiellement. Lénine, à ce moment, renâcle, approuvé par le C.C.. Il est interdit à Trotski d’évoquer en public la question syndicale. En décembre 1920, Trotski énonce qu’il n’y a pas d’excès bureaucratiques en Russie soviétique, mais un absence de bureaucrates efficaces. Bien des années plus tard, Staline, se référant à cette période, pourra dire, sans contradiction, que « Trotski a été le patriarche des bureaucrates ». »
Après l’écrasement de l’insurrection des marins de Cronstadt, en mars 1921, Lénine mit en place sa Nouvelle Politique Economique (N.E.P.), mais comme il le dit lui-même, en faisant provisoirement « un pas en arrière pour mieux avancer ».
Le système Totalitaire, que l’Etat-Parti-Unique Communiste avait commencé à mettre en place depuis 1917, avait déjà engendré la mort de MILLIONS d’innocents, en si peu de temps…
Mais il s’agissait donc d’un recul temporaire, uniquement sur le plan économique, car la Terreur Rouge Bolchevique instaurée, elle, par le décret du 5 septembre 1918 continua d’être ignominieusement appliquée, jusqu’à la mort de Lénine en janvier 1924 (confer le témoignage de Sergueï Melgounov La terreur rouge en Russie : (1918-1924)) ; pour être immédiatement perpétuée par Staline et ses successeurs despotes…, pour des décennies.
Toujours en 1921, le Parti Communiste Soviétique entama déjà sa première grande purge, engendrant 200 000 exclusions au sein même du Parti. Cette spécificité Léniniste deviendra par la suite un grand classique des États Totalitaires Communistes dans le monde.
En 1922, Lénine nomma Staline Secrétaire Général du Comité Central du Parti Communiste d’Union Soviétique.
Trotski qui se prenait pour un pseudo-scientifique dans tous les domaines de l’existence, avait aussi son propre point de vue tout autant intransigeant, dans des domaines aussi spécialisés que la psychologie et la nature de l’être humain. Dans son délire Idéologique, il était également persuadé de pouvoir transformer l’Homme biologiquement, afin de le rendre intrinsèquement Communiste, comme il l’exprimait lui-même, page 73 :
« … l’homme se hissera à une nouvelle grandeur, atteindra un type biologique et social supérieur, il deviendra, si l’on veut, un surhomme. »
Après la mort de Lénine le 21 janvier 1924, s’engagea alors un combat effréné dans la course au Pouvoir Absolu, entre Trotski et Staline.
Après une foultitude d’intrigues et de complots machiavéliques de la part de ces deux protagonistes, Staline sortit « vainqueur » de ce combat acharné.
Le 9 novembre 1927, Trotski fut exclu du P.C.U.S. et le 20 janvier 1929, il se vit signifier une interdiction de résidence sur « tout le Territoire de l’Union Soviétique ». Il se vit donc appliquer le même exil à caractère despotique, qu’il avait lui-même infligé à l’intelligentsia Russe, expulsée via le « vapeur des philosophes ».
Trivialement, j’appelle cela se prendre un « retour de boomerang ». Et à partir de cette période, il allait en recevoir fort logiquement un nombre incalculable…, jusqu’à son assassinat en 1940.
Son exil commença alors en Turquie, puis Trotski sollicita de nombreux pays Européens dont la plupart rejetèrent ses demandes d’asile. Son anti-Capitalisme viscéralement primaire se retourna contre lui. Winston Churchill le qualifia même d' »ogre de l’Europe », expression que les Anglais avaient déjà prononcé à l’encontre de Napoléon.
Suite à l’affaire Kirov en 1934 qui conduisit aux faux « Procès de Moscou » Staliniens en 1936, dans lesquels toute l’ancienne garde Bolchevique de la première heure, allait être exécutée : Zinoviev, Kamenev, etc., Trotski fut lui aussi condamné, par contumace (étant en exil), à la peine de mort.
Ces faux « Procès de Moscou » servirent de prétexte à l’effroyable et sanglante « Grande Terreur » ou « Grande Purge » de 1937 – 1938.
Hormis ces « Procès de Moscou » truqués, que Trotski dénonça (et pour cause, étant le premier menacé !). Globalement, il soutint, durant toute la durée de son exil, la politique Totalitaire de Staline, même s’il lui arrivait d’en critiquer parfois la forme ; en revanche, il ne remettait jamais en cause : ni la politique Stalinienne et encore moins la « sacro-sainte » Idéologie Communiste.
D’ailleurs, lors d’un voyage à Copenhague le 23 novembre 1932, il fit une déclaration devant la presse, stipulant qu’il était toujours prêt à collaborer avec Staline si la « défense de l’U.R.S.S. le rendait nécessaire. » Car comme il aimait à le répéter « le Parti a toujours raison ».
Repassant par la France en août 1934, Trotski inaugura la méthode de l' »entrisme », consistant à infiltrer une organisation qui n’a pas les mêmes objectifs, pour tenter de l’influencer en la manipulant. A cette époque, le Parti Communiste Français (P.C.F.) étant en pleine phase Stalinienne, il dut se rabattre sur la Section Française de l’Internationale Ouvrière (S.F.I.O.). Et cela fonctionna puisque, avec les Trotskistes Français, il prit le contrôle des Jeunesses Socialistes.
Fin 1936, Trotski et sa famille arrivèrent à leur destination finale, à Tampico au Mexique.
Puis en septembre 1938, en Congrès dans la maison d’Alfred Rosmer en Seine-et-Oise, 21 délégués Trotskistes fondèrent la IV Internationale, malgré l’absence de Trotski contraint de rester au Mexique.
Le 20 août 1940, après avoir été espionné et traqué durant 10 années par son ennemi juré, Staline ; Ramon Mercader, un agent du N.K.V.D. (la Police Politique Stalinienne descendante de la monstrueuse Tcheka) assassina Trotski en lui plantant un piolet de montagne dans le crâne.
Pour conclure (enfin !) :
Les différences Idéologiques entre : Lénine, Trotski, et Staline (le « parfait » disciple de Lénine), étaient insignifiantes. La seule différence entre Trotski et Staline résidait dans la « Révolution permanente mondiale » pour Trotski et le « Communisme dans un seul pays » pour Staline. Différence qui s’avéra en réalité totalement inexistante, puisque Staline continua de développer le système Totalitaire Communiste qu’il avait contribué à mettre en place avec ses deux acolytes, et ceci justement dans le cadre de l’Internationale Communiste, donc dans celui d’une « Révolution permanente Mondiale » du Communisme. D’ailleurs, sur cet unique point, Trotski avait parfaitement raison : en effet, le système Communiste étant tellement Totalitaire et intrinsèquement criminogène, qu’il ne pouvait qu’être amené à se développer mondialement, sinon son autarcie Nationale aurait fini par l' »étouffer » beaucoup plus rapidement que ce ne fut le cas réellement, 74 ans plus tard…, en 1991, lors de l’effondrement de l’U.R.S.S..
En revanche, le point commun fondamental entre ces trois sinistres personnages, résidait dans leur détermination exterminatrice en êtres humains, pour appliquer leur fanatique Idéologie Communiste. D’où le leitmotiv Communiste si cher à Trotski : « La fin justifie les moyens » !
Ce que confirme l’intuition de Nicolas Tandler, dans le cas où Trotski aurait remporté la « victoire » sur Staline, après la mort de Lénine, page 115 :
« Sur le plan de la vie humaine en tant que matériau politique, il eut tué, s’il en avait eu la possibilité, autant, sinon plus, que Staline. »
Le personnage de Trotski représente la parfaite démonstration qu’un être humain peut être à la fois :
– Puissamment intelligent et posséder une grande culture générale ;
– Écrire excellemment bien ;
– Être un orateur hors pair, lié indissociablement (dans son cas) à une capacité de manipulation, par le mensonge et la propagande, encore plus grande ;
– Et dans le même temps, être un criminel de masse totalement paranoïaque, car voyant PARTOUT : des « ennemis du peuple », des « contre-révolutionnaires », des « suspects », etc., à exterminer ; qui plus est, complètement fanatique, car d’une détermination Idéologique : infernalement tyrannique, hallucinante et au final totalement…, barbare et Inhumaine !
Confer également l’excellent ouvrage qui vient d’être publié, de Robert Service, « Trotski », certainement le plus complet sur ce personnage.
Les éditions
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Trotski [Texte imprimé] Nicolas Tandler
de Tandler, Nicolas
Pardès / Qui suis-je ? (Puiseaux)
ISBN : 9782867144325 ; 12,00 € ; 25/05/2009 ; 128 p. ; Broché
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