40.000 ANS D’HISTOIRE EN… 142 PAGES!

Michel PAULY (*1952), est professeur d'histoire transnationale luxembourgeoise à l'Université du Luxembourg. Médiéviste de formation, spécialisé en histoire urbaine, notamment sociale et économique.

Se basant, - tout comme le « Que sais-je ?» de M. Jean -Marie KREINS (déjà critiqué ici sur CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/56533) -, en grande partie sur les travaux de l’historien luxembourgeois M. Gilbert TRAUSCH (1931 – 2018), plusieurs fois cité dans l’ouvrage et dans la bibliographie d’ailleurs, M. Michel PAULY, nous propose donc aussi une histoire du Luxembourg, depuis le Paléolithique jusqu’au temps modernes (cette éditions date de 2017). C’est bien écrit, cela se lit facilement, c’est instructif, et il prend aussi en compte les pays limitrophes et les régions voisines.
Il y a parfois des détails et des digressions un peu inutiles, mais rien de bien grave! Je ne comprends toutefois pas trop l’insistance de l’auteur, - notamment p. ex. dans le chapitre XVII consacré à la Deuxième Guerre mondiale -, à vouloir parler d’Alsace-Lorraine (en ce qui concerne p. ex. les «mesures de germanisation» imposés par les nazis), alors que tous les historiens s’accordent aujourd’hui à dire qu’il faut parler d’Alsace-Moselle! Mais soit, dans l’ensemble c’est un bon ouvrage.

Il m’est bien sûr impossible de résumer dans cette courte recension, une histoire qui commence il y a 350.000 ans (date des plus anciennes traces d’occupation sur le territoire du Luxembourg actuel), et qui se finit de nos jours avec un État contemporain, résolument engagé à relever les défis de l’Europe de demain…
Mais bon, je ne résiste toutefois pas à vous raconter une petite anecdote historique qui vous illustre les véritables «circonvolutions» historiques de ce petit pays… Voici donc comment les premiers seigneurs de l’époque «s’occupaient» de leur domaine royal et surtout de la population qui y vivait, n’hésitant pas à l’utiliser comme simple «lettre de change» (reconnaissance de dettes) pour «éponger» leurs dettes!...

«Si le duché de Luxembourg ne fut pour Charles IV (1316 – 1378) qu’un pion sur l’échiquier politique européen, il allait servir pour son fils Wenceslas II (1361 – 1419) surnommé «l’ivrogne», de lettre de change qu’il pourrait rembourser en fonction de ses besoins. En 1388 il donna la totalité du pays de ses ancêtres pour une créance de 64.000 florins du Rhin à son cousin Josse de Moravie (1351 – 1411), qui la céda à son tour en 1401 à Philippe le Hardi de Bourgogne et de Flandre (1342 – 1404), et un an plus tard à Louis d’Orléans (1372 – 1407).
Après l’assassinat de celui-ci, l’engagère revint à Josse. Wenceslas légua en 1408 les droits de rachat à sa nièce Elisabeth de Görlitz (1390 – 1451), à ce moment seule héritière de la maison de Luxembourg. Menant grand train et criblée de dettes, elle vendit en 1441 le Luxembourg à Philippe III le Bon de Bourgogne, (1396 – 1467), un des neveux de son premier époux. Cette vente fut cependant mal acceptée par les Luxembourgeois qui lui reprochaient d'avoir vendu le duché à un prince étranger. Les Luxembourgeois refusant de reconnaître cette cession, Philippe, pris la capitale d’assaut par un coup de main, le 23 novembre 1443.
En 1462, Louis XI (1423 – 1483), vendit à Philippe le Bon les droits d’engagère achetés par son père Charles VII (1403 – 1461). Philippe racheta aussi à Guillaume de Saxe le reste de la dette. Le duc de Bourgogne était désormais duc de Luxembourg de plein droit!».

Et voilà la boucle est bouclée! Et tout cela, sans qu’à aucun moment les habitants du Luxembourg eurent leur mot à dire! Incroyable non?

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  Histoire du Luxembourg [Texte imprimé] Michel Pauly traduction de Paul-Louis van Berg

  de Pauly, Michel Van Berg, Paul-Louis (Traducteur)
  Éditions de l'Université de Bruxelles / ULBlire Références
  ISBN : 9782800416144 ; 12,23 € ; 02/05/2017 ; 152 p. ; Broché

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