La routourne finit par tourner.

A l'époque où Lance Armstrong courait, beaucoup s'insurgeaient sur la facilité qu'avait le Texan à remporter ses sept Tour de France. Le débat alimentait les discussions autour du barbecue, au bistrot du coin ou au bord de la route du Tour. Comment pouvait-il faire pour gagner une course aussi exigeante que le Tour de France et ses trois mille kilomètres en trois semaines après avoir été victime d'un cancer ?

Le journaliste David Walsh aura toujours fait partie des détracteurs de l'Américain. Il suit le cyclisme depuis les années 80, aura connu le dopage de l'époque à base de transfusion sanguine. Il côtoie le jeune Lance Armstrong en 1993 à Grenoble lors de son premier Tour de France. Il juge le gamin intéressant avec déjà le caractère qu'on lui connaîtra plus tard. Malade en 1996-1997, il ne remontera sur un vélo qu'en 1998, année du scandale Festina sur le Tour de France, et remporte le Tour du Luxembourg la même année.

Walsh n'est pas dupe et la manière dont Armstrong a écrasé le Tour 1999 qualifié alors de Tour du Renouveau par ses organisateurs achèvera de le convaincre. Pour lui, rien n'a changé. Tout a continué. Armstrong a forcément triché. L'édition 1999 aura été plus rapide que la 1998 marquée par les affaires de dopage.

Il va alors minutieusement interroger les membres de la garde rapprochée d'Armstrong. En tout cas, ceux qui veulent bien s’exprimer : proches, masseurs, anciens équipiers. Cette quête virera presque à l'obsession. Je le soupçonne même d'y prendre un certain plaisir. Ce n'est pas tant le résultat qui compte puisqu'il est acquis qu'Armstrong se dope. Mais les moyens de faire éclater la vérité.

C'est peu de dire que l'environnement y est peu propice. Il y a l'affaire Festina que tout le monde veut oublier. L'image de Lance Armstrong. Le rescapé du cancer. Le symbole pour des millions de malades. La complicité des instances internationales. La personnalité écrasante de Lance. Forcément, comme c'est lui qui gagne tout, c'est lui qui a le plus d'argent, qui a les meilleurs conseillers, les meilleurs avocats.

Walsh aura la satisfaction de voir la belle assurance de Lance Armstrong se déliter petit à petit. Car tout finit par se savoir. Les anciens lieutenants se font pincer. Ils parlent. La science évolue. Les preuves deviennent flagrantes. L'étau se resserre et la position du coureur devient alors intenable.

Walsh ne jubile pas. C'est un amoureux du vélo. Il voulait juste que la vérité éclate et de voir Armstrong briser des carrières pour se protéger, se comporter en Parrain du peloton, provoquer comme lors de son discours final sur le Tour 2005, était tout sauf juste. Il laisse aux autres la joie de danser autour du cadavre fumant de l'ex-champion.

J'aurais aimé connaître sa position sur la domination actuelle de l’équipe Sky. Il dit à un moment être sceptique sur la performance de Wiggins vainqueur du Tour 2012 et ça veut tout dire.

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  Sept péchés capitaux : A la poursuite de Lance Armstrong

  de Walsh, David
  J'ai lu
  ISBN : 9782290119242 ; EUR 8,40 ; 09/09/2015 ; 476 p. ; Poche

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