J'avais lu la trilogie d' A la croisée des mondes adolescent et cela fut un de mes plus gros coup de cœur littéraire. Les aventures de Lyra, Will et Pantalaimon m'ont fortement marqué si bien que j'ai eu du mal à me remettre de la fin, d'autant plus que j'étais convaincu que je les laisserai pour de bon et que je ne les reverrai jamais. Ainsi, quand j'ai su que l'auteur prévoyait d'écrire une nouvelle saga se déroulant dans le même univers, j'étais à la fois ravi et craintif car même si retrouver Lyra est un immense plaisir, il faut bien dire que Les Royaumes du Nord et les tomes suivants avaient mis la barre tellement haut qu'en écrire une suite est un pari assez risqué. De plus, comme si la tâche n'était pas assez difficile, Philip Pullman a préféré pour ce premier tome se focaliser sur les événements antérieurs à la première trilogie, lorsque Lyra n'était encore qu'un bébé, mettant ainsi en avant de nouveaux protagonistes, Malcolm et Alice.

Malgré les années, les premières pages ont totalement réussi à me ramener dans cet univers désormais familier tout en réussissant à apporter de nouveaux éléments. De plus, même si l'on revoit quelques visages familiers, c'est bien Malcolm qui porte l'intrigue à lui tout seul ou presque. Ce dernier est d'ailleurs un personnage très attachant et cela a été un réel plaisir de suivre ses péripéties. Il est par contre dommage qu'Alice ait été assez délaissée, elle ne commence à prendre de l'importance qu'à partir de la seconde partie du récit mais même là, l'auteur n'arrive jamais à exploiter tout son potentiel.

Le récit quant à lui est assez prenant permettant de mieux comprendre comment Lyra s'est retrouvée à être élevée à Oxford mais a tendance à s'éparpiller quelque peu en lançant de nombreuses pistes et de questions qui n'aboutissent pas forcément et laissant de côté le devenir de plusieurs personnages. La dernière partie traîne également un peu en longueur en partant dans une ambiance assez onirique avec des évènements que l'on a du mal à comprendre, même s'il n'est pas impossible que la suite permettra d'éclaircir tout cela. J'avoue également avoir eu du mal à comprendre comment Bonneville, le principal antagoniste du roman, soit toujours au bon endroit au bon moment alors que c'est parfois impossible au vu des circonstances.

Ainsi, malgré ma sympathie envers Malcolm, je dois donc bien reconnaître que ce livre a un peu de mal à rivaliser avec ceux composant A la croisée des mondes, il n'en reste pas moins que j'ai passé un très bon moment et que retrouver cet univers m'a vraiment fait très plaisir.