Chantier de Richard Bachman, Stephen King
( Roadwork)
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
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L'héritage de Dostoïevsky
Qu'on le veuille ou non, King est un grand. Sous son vrai nom, il se veut le prolongement logique de l'oeuvre de H.P Lovecraft et de Edgar Allen Poe. King est le maître de l'horreur contemporain.
Cependant sous son pseudonyme de Richard Bachman, sa perspective du récit change. Il s'attaque beaucoup plus au côté psychologique du personnage, essayant de mettre des mots sur des états d'esprits qui nous semblent a première vue complètement barjos. J'avais adoré l'impénétrabilité adolescente de Garraty dans "Marche Ou Crève" Cette impénétrabilité qui cache souvent cette angoisse face au vide.
Dans "Chantier" ou "Roadwork" en anglais, le personnage y est tout le contraire. De manière similaire et non identique au souterrain de Dostoïevsky, Bart Dawes se confie peu à peu, dévoile sa vie et ses traumatismes à un auditeur absent. La marche solitaire de Dawes vers le néant est poignante, voire terrifiante. King réussit à faire voir le point de vue de celui qui va contre la société , contre son "progrès".
En fait, Barton Georges Dawes travaille dans une blanchisserie depuis très longtemps. Cette entreprise est toute sa vie, son voisinage et ses amis forment la totalité de son univers. Mais un jour, lorsque la ville met a jour le projet de rallonger la route 784 au prix de démolir sa maison et son usine, Dawes se met au travers de leur chemin. Refusant d'être relocalisé et de changer de bâtiment dans son usine, Bart Dawes se bat pour son idéal et ses points de repères dans la vie... plus il les perd, plus il sombre.
Coup de maître mésestimé de King qui, tel le grand Dostoïevsky, nous donne un aperçu du point de vue du différent dans une foule homogène.
À lire!
Les éditions
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Chantier [Texte imprimé], roman Richard Bachman trad. de l'anglais par Frank Strashitz
de Bachman, Richard Straschitz, Frank (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253151388 ; 8,20 € ; 04/11/2002 ; 382 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (6)
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Au pays de l’apitoiement sur soi-même
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 6 juin 2022
C’est le 2ème livre de Stephen King que je lis. Il a tellement de succès que je ne voulais pas passer à côté d’un auteur tellement connu, le 2ème écrivain le mieux payé du monde avec un salaire approchant les 100 millions de dollars.
Son succès tient à ce que ses livres deviennent des films, inclus celui-ci. Un écrivain argentin, Pablo Tapero, connu pour être une des figures du nouveau cinéma argentin dont les films décrivent sans complaisance la vie en Argentine avec son lot d’injustices, de pauvreté et de corruption, s’est même attelé à la tâche et je me suis demandé pourquoi.
En fait on apprend que ce chantier dont parle Stephen King est une extension d’une autoroute qui n’aurait aucun rapport avec les besoins de la circulation ni le confort de l’usager mais que simplement la ville aurait décidé de la construire juste pour pouvoir justifier les subventions importantes. Pour ce faire, on démolira allègrement toutes les maisons qui se trouvent sur le chemin ainsi que la blanchisserie, gagne-pain du héros du livre qui tout au long de l’ouvrage cherchera à se venger jusqu’à le conduire à sa propre mort.
Dans ce livre il y a du bon surtout à la fin, et du mauvais surtout au début, car j’ai failli abandonner la lecture. On sent que l’auteur écrit pour en faire un scénario de film américain à succès, notamment lorsqu’il rencontre les tenants de la pègre et que les dialogues fusent dans tous les sens et n’ont d’ailleurs aucun sens.
La seule chose touchante dans ce livre sont les évocations de son fils Charlie, mort beaucoup trop tôt d’une tumeur au cerveau et dont on ignore toujours comment il en est arrivé là. Les courts instants où le héros du livre évoque son fils sont très touchants et on a l’impression que l’auteur a vécu la même chose. C’est diffusé çà et là dans le livre et rien que cette histoire pourrait être l’objet d’un livre au complet. Sa femme Mary semble bien moins touchée que lui par le décès et l’absence de leur fils alors qu’elle avait déjà perdu leur premier enfant mort-né.
Oui, c'est vrai, comme le signale un commentateur, il y a de la psychologie dans ce livre, surtout dans la description des sentiments du héros du livre et de sa femme Mary.
Des longueurs préjudiciables
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 14 octobre 2020
L'histoire de cet homme qui n'accepte pas des décisions arbitraires impactant, il est vrai, de manière brutale sa vie personnelle est un bon moyen de dénoncer ce que des changements radicaux, considérés utiles pour la communauté, entraînent comme drames domestiques.
L'œuvre se veut introspective, et montre avec précision la mécanique destructrice qu'un esprit humain peut engendrer face à une décision d'importance qu'il est incapable d'accepter.
Sans fantastique
Critique de Marlène (Tours, Inscrite le 15 mars 2011, 47 ans) - 17 décembre 2011
Une histoire en apparence simple, un lieu et un homme. Pas de fantastique mais une histoire humaine. J'ai beaucoup aimé
La goutte de trop
Critique de Kalie (Sarthe, Inscrit le 4 juillet 2010, 54 ans) - 5 décembre 2010
Puissant
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 30 mars 2008
Bachman
Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 14 septembre 2004
Mes deux Stephen King préférés sont « Chantier » et « Marche ou crève ». Ils sont vraiment excellents tous les deux bien que sans points communs apparents. Pourtant, des points communs, plus discrets donc, il doit bien y en avoir puisque Fightingintellectual lui non plus, ne peut pas parler de l’un sans évoquer l’autre… De l’excellent Richard Bachman, donc. A conseiller sans réserve.
4 étoiles polar
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