Fouché de Stefan Zweig

Fouché de Stefan Zweig
(Joseph Fouché. Bildnis eines politischen Menschen)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Drclic, le 2 avril 2004 (Paris, Inscrit le 13 mars 2004, 48 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 457ème position).
Visites : 8 780  (depuis Novembre 2007)

La biographie d'un homme énigmatique

Comment un homme politique a-t-il pu rester au pouvoir sous les différents régimes de la révolution et de l'empire napoléonien ? Régicide (par le vote) de Louis XVI, il sera un des ministres de Louis XVIII.
Napoléon fut obligé de compter sur lui malgré ses craintes du personnage.
Comment un homme discret, froid, et intelligent connu comme un opportuniste traversa tant de tempêtes ?
Simplement par sa compétence, ses relations et sans doute aussi pour quelques bonnes décisions dans l'intérêt du pays.

Un personnage à découvrir dans ce bon roman biographique de Zweig.
Comme souvent, Zweig n'écrit pas un roman historique mais réalise plus un travail d'historien. Un livre pour les vrais amateurs de Zweig et d'histoire.

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Génial !

9 étoiles

Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 21 mai 2017

Une plongée dans ce temps si trouble de la révolution française à travers ce personnage non moins troublant qu'est Joseph Fouché, sous la plume d'un génie littéraire : un vrai régal pour tout lecteur et curieux d'Histoire !

A lire également, en parallèle avec Fouché, Marie-Antoinette du même auteur. Ces deux biographies me semblent complémentaires.

Du grand talent

9 étoiles

Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 5 octobre 2011

Tout a été dit sur Fouché. Personnage ambitieux qui a su se hisser en se reniant lui même, en défiant les hommes et les évènements par le jeu obscur de ses talents indéniables. Tantôt servant l'église en dispensant son instruction, il en a brûlé les crucifix en pleine révolution. Auteur d'écrits que ne renierait aucun communiste, il se fit boucher sanguinaire à Lyon. Humaniste, il envoya à la guillotine son ami Robespierre. Envisageant la veille la clémence pour le roi, il prononça sa mort le lendemain. Il se mit au service du Consulat, de la Convention, puis de l'Empire et enfin fit allégeance au roi. Jamais homme n'aura été plus sournois, plus multipolaire. Fouché n'était en fin qu'un arriviste, mais de grand talent.
Les plus grands l'ont craint. Napoléon lui même se retrouva humilié par celui dont il n'avait aucune confiance mais il ne sut s'en séparer facilement.
Cette histoire est amorale, mais c'est celle de Fouché. Et Stefan Sweig nous permet de découvrir un homme profondément humain, dès lors que l'on suppose qu'un homme peut être capable de tant de reniements pour simplement exister.
Il n'empêche que Joseph Fouché est un personnage immense de notre histoire de France, et Stefan Zweig un auteur incontournable de la littérature.

Fouché par Stefan Zweig

8 étoiles

Critique de Haiter (, Inscrit le 13 octobre 2009, 55 ans) - 13 octobre 2009

Imaginez un homme ayant été ministre, ayant servi sous la Convention, le Directoire, le Consulat, l’Empire et enfin la Restauration, ce qui fait qu’entre 1792 et 1816 il eut à servir Robespierre, Bonaparte et Louis XVIII. Il a du surfer sur les événements, côtoyer du beau monde et eu la possibilité de s’inscrire dans l’Histoire. Je parle de Joseph Fouché, ministre de la police (l'Intérieur par la suite) de tous les régimes depuis la Révolution jusqu'à la Restauration.


Stefan Zweig le présente, dans ce livre comme un homme politique dont les multiples talents n'ont jamais été reconnus, ni par ses contemporains, ni par la postérité (d'ailleurs aucune rue, place, ruelle, impasse ou toilette publique ne porte son nom). Tout au long du livre on sent l’intérêt de Stefan Zweig pour Fouché, l’homme aux multiples facettes qualifié d’« esprit sombre, profond, extraordinaire » par Balzac. Tantôt Jacobin, tantôt Girondin, Thermidorien par la suite, Fouché est surnommé la « girouette ». Ou l’homme qui trompe plus vite que son ombre. Le secret de sa longévité c’est surtout son sang froid. Impassible, très sûr de lui, qualifié « d’animal au sang froid ». Fouché n’a pas de conviction, pas de parti politique, il ne fait confiance à personne, je ne sais pas s’il faut parler de cynisme puisque ça va au-delà. Il est capable de signer l’acte d’exécution de Louis XVI et quelques années plus tard de fomenter contre Napoléon (au bénéfice de Louis XVIII), celui-là même qui lui a permis de se remettre en selle après sa traversée du désert. Il passe du « mitrailleur de Lyon » pendant la Terreur à l’infidèle zélé pendant l’Empire. Bonaparte l’a qualifié d’ «ennemi le plus fidèle ».


Pour résumer Fouché, Zweig a eu cette expression : « Il ne choisit pas son camp pendant le combat mais à la fin ». Tout est dit, il ne se décide qu’à la fin des hostilités, il n’a pas de parti pris et ceci lui a réussi jusqu’au crépuscule de sa vie.


Le Fouché de Zweig est captivant, la narration est réaliste. Tout au long du livre il partage sa passion pour le personnage.

Désormais on associera Fouché à Zweig (en attendant de lire le Fouché de Tulard.)

Ou comment apprendre l'histoire de la Révolution française

10 étoiles

Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 17 août 2008

De mon enfance, il ne me restait qu'un vague souvenir des cours d'histoire sur la Révolution française : des histoires de "libération" du peuple et d'atrocités meurtrières commises par quelques dirigeants.
Je ne tenais pas plus que cela à m'étendre sur le sujet (adulé par certains, honni par d'autres).

Heureusement, Stefan Zweig a comblé ma lacune, en écrivant un livre juste, très bien documenté, parfaitement écrit, qui m'a subjuguée de bout en bout. Loin de vouer un culte à la Révolution française, il décrit les événements avec précision (et une certaine tristesse, parfois), mais aussi la psychologie des protagonistes, ce qui les rend plus humains et permet de mieux comprendre leurs actes.

Fouché apparaît comme un être hors du commun, d'une intelligence très fine, d'une aura impressionnante et d'une moralité quasi-inexistante. Le déroulement de l'histoire passe par la problématique psychique de cet homme.

On ne peut que rester ébahi par la capacité de Stefan Zweig à décrypter les hommes avec autant de justesse.

Des bons et mauvais usages pour durer en politique

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 3 août 2008

Machiavel n'aurait pas renié ce personnage, Mitterrand l'a certainement admiré. Avec Talleyrand, il constitue le plus important personnage politique du tournant des XVIIIème et XIXème siècles, et réussit à durer sous les différents régimes révolutionnaires, l'Empire et même le début de la Restauration.
Malgré la méfiance de Napoléon, il arrive à durer, et à même être rappelé, à son retour, pour les Cent-jours.
A ses débuts, avec avoir été enseignant ecclésiastique, puis Révolutionnaire modéré, il se transforme en sanguinaire exécuteur, pour la suite de volte-face que l'on sait par la suite.

Comme à son habitude, Stefan Zweig écrit d'un style raffiné, manie l'art de maintenir le lecteur en haleine, ce qui est d'autant plus méritoire pour une biographie dont l'intéressé épouse les époques de son temps qui ont forgé l'histoire de son pays, connues de tous les élèves qui se respectent.

Le film Le Souper, de 1993, avec Claude Brasseur, en face-à-face avec un Claude Rich-Talleyrand, est jouissif de réparties cinglantes et de raffinement formel. Mais ce Fouché-là paraît plus rustre, plus populairement roublard que l'homme fragile, osseux et sournois ici décrit.

Passionnant

9 étoiles

Critique de Araknyl (Fontenay sous Bois, Inscrit le 5 mai 2006, 54 ans) - 26 décembre 2007

Magnifique écrivain, grand biographe, Zweig nous dépeint avec brio la vie incroyable de cet homme au destin non moins incroyable. La plume, le style, l'intelligence de Zweig donnent un livre vraiment passionnant, à l'instar de ses autres biographies (Magellan et Marie Stuart notamment).

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