Souvenirs de la maison des morts de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
(Записки из Мёртвого дома)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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Le bagne vu par Dostoïevski
Le vingt-deux décembre 1849, Dostoïevski est condamné à la peine de mort pour complot contre le Tsar.
Celui-ci commue cette peine en quatre ans de bagne et quatre ans de service militaire avec le rang de simple soldat. Le Dostoïevski qui sortira du bagne sera tout à fait différent de celui qui y était entré. Cet homme, qui n'était pas particulièrement religieux, deviendra un orthodoxe convaincu et, d’opposant au Tsar, il deviendra un défenseur acharné du pouvoir. C’est le 24 décembre qu’il part purger sa peine. Le bagne s’avérera peut-être plus difficile pour lui que pour les vrais criminels. En effet, comme intellectuel, il sera particulièrement persécuté par les autres condamnés. C'est là qu'il fera connaissance avec ce que l’on peut appeler le fond du panier de la société. Des voleurs, des criminels, des parricides, pire encore, des assassins d’enfants, expliquant le merveilleux plaisir qu’ils ont au moment où ils tuent !.
Il souffrira du travail forcé, de froid, de faim, de la brutalité, de la bêtise, de l'humiliation, mais surtout de l’impossibilité totale d'être seul, ne fut ce qu'un petit instant. Et il observe. Certains condamnés sont presque heureux d’être là et trouvent qu'on s’y fait des amis. D'autres jugent leurs crimes encore plus sévèrement que les tribunaux qui les ont condamnés. Il y a aussi ceux qui commettent des crimes avec pour but de se faire envoyer au bagne : leur existence, libre, est pire encore ! Tout au long de la lecture de ce livre, il est manifeste que Dostoïevski ne juge quasiment pas, il observe et tire des leçons.
Au moment de sa condamnation, il n'avait pas encore écrit ses grands romans tels que " L'Idiot ", " Crime et Châtiment ", " Les Démons ", " Le Double " ou " Les Frères Karamazov ". Chacun de ses livres profitera de l'expérience acquise sur l’homme pendant le bagne. Il y a disséqué la bête humaine et se servira de ses observations. Il y a évidemment de très grandes similitudes entre le bagne des Tsars et le goulag soviétique, surtout en ce qui concerne les conditions de vie et le comportement des différentes catégories humaines qui y vivent. Au bagne, le but n’est pas de tuer les gens et ce ne l’était pas plus dans les goulags. Si on y mourait, c’était de faiblesse, de manque de soins, d’un excès de travail, tué par un autre condamné, mais pas d'une volonté délibérée des autorités. La principale différence que l'on peut cependant relever c'est que, dans le cas du bagne, le prisonnier a été jugé, il a été condamné à sa peine par un tribunal. Fréquemment, dans les goulags soviétiques, on trouvait de nombreux prisonniers politiques n’ayant jamais vu un juge et n'ayant donc jamais été condamnés à une peine déterminée par aucun tribunal. Il s'ensuit que ces gens-là n’avaient aucune idée de la durée de leur peine. Il n’était pas possible de les juger, puisque leur seul crime était d'être un éventuel danger pour le pouvoir en place !
Au bout de sa peine, un nouveau Dostoïevski se révélera.
Les éditions
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Souvenirs de la maison des morts [Texte imprimé] Dostoïevski préface de Claude Roy ; traduction et notes d'Henri Mongault et Louise Desormonts
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Roy, Claude (Autre) Mongault, Henri (Autre) Desormonts, Louise (Autre)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070369256 ; 9,20 € ; 15/03/1977 ; 448 p. ; Poche -
Les carnets de la maison morte [Texte imprimé] Fédor Dostoïevski trad. du russe par André Markowicz
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Markowicz, André (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742720712 ; 10,70 € ; 09/09/1999 ; 543 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Récit de la vie d'un bagnard.
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 22 janvier 2015
Mais ici, grâce au talent de l’auteur, son art consommé du récit, le lecteur parvient parfois à se sentir emprisonné, à subir les vexations. Voici la force de la littérature, par des mots, parvenir à partager les impressions et les sentiments de l’auteur. Dostoïevski est un auteur majeur, il le prouve une fois encore au travers de ce récit, très importatn on l’imagine dans sa vie d’écCrivain. On dit que cette expérience du bagne a profondément changé son être …comment en douter à la suite de la lecture de cet ouvrage ? On le serait à moins.
Malgré quelques passages un peu plus faibles (le chapitre sur le théâtre m’a semblé moins fort), les Souvenirs de la maison des Morts est une expérience de lecture inoubliable.
A noter que l'édition de la Pleaide est tout aussi décevante que celle de Crime et châtiment
Un récit mal fichu
Critique de Anna Karénine (, Inscrit le 1 novembre 2014, 60 ans) - 1 novembre 2014
Roman-Reportage sur les bagnes Russes
Critique de Ben75011 (Paris 11e, Inscrit le 19 février 2014, 36 ans) - 24 juin 2014
C'est très bien écrit et facile à lire, mais il y a des longueurs.
On voit l'absurdité du système, où des condamnés aux verges (coups de fouets) sont surveillés par un médecin. Dès lors que les peines sont trop importantes (1000, 2000 verges), on interrompt le châtiment pour le condamné. Dès que celui-ci est guéri, on reprend les verges.
Je regrette que l'Auteur n'ait pas pris la peine de dire pour quels motifs il a été condamné.
Ce roman est dans la même veine que "une vie d'ivan denissovitch", exception faite qu'il ne s'agit pas du même siècle, que ce roman est moins condensé.
Souvenirs de la Maison des Morts, par F. M. Dostoievski
Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 27 août 2013
Mais on ne transforme pas l'homme en bagnard, il reste toujours une part de l'homme qu'il était. Peu à peu, des profils nouveaux, des caractères et des rôles se démarquent entre les pages. Le narrateur, d'origine noble, Alexandre Petrovitch Goriantchikov, exprime ses difficultés à s'intégrer et ses humiliations fréquentes en ce monde brutal et majoritairement composé de gens du bas-peuple. La camaraderie ne lui est guère accessible.
--- SPOILER ---
Puis les personnages se dessinent dans le détail. Akim Akimytch est un original, condamné militaire à qui l'ordre et la discipline sont familiers et indiscutables. Franc et honnête, il est le meilleur ami d'APG.
Ali, entraîné par ses frères au pillage, mais au coeur pur de jeune fille, est le plus touchant des personnages : son apprentissage de l'Evangile le rend très attachant.
Les Polonais (dont M...cki), exclus et haïs par la communauté russe, sont sympathiques mais davantage un moyen pour APG de combler sa solitude que de vrais camarades.
Et puis il y a les autres : Gazine, la brute sans foi ni loi. A...v, le mouchard attitré du major, individu madré et amoral. Isaïe Fomitch, le juif usurier indispensable du pénitencier. Baklouchine, le comédien au bon caractère. Chichkov, le mari honteux d'Akoulka. Le parricide sans remords qui s'avéra innocent...
Bien sûr, Souchilov, aussi ingénu que serviable. Le malheureux a dû troquer son identité avec un forçat à la lourde peine... sa candeur lui aura valu de longues années dans la maison des morts.
Enfin, le mystérieux et dangereux Petrov, ce forçat de la section spéciale, dont l'amitié avec le narrateur est clairement inexplicable.
Le livre est lancinant, il résonne la vérité, l'expérience vécue. L'action est rare mais il me plaît d'évoquer certaines scènes. Quelle bonheur lors de la scène magnifique de la pièce de théâtre. Quelle pitié lors du supplice des verges ou des baguettes, surtout quand le châtiment est déformé injustement par la barbarie du lieutenant.
Certains secrets de la vie au bagne sont dévoilés : les relations respectueuses entre forçats et chefs de travaux ; l'admiration vouée aux médecins ; l'étrange enthousiasme des détenus quand au travail imposé ; la convoitise que l'argent suscite ou encore l'attendrissement des bagnards envers les animaux de compagnie.
L'évasion avortée des trois lascars est aussi éclairante sur cette obsession de la liberté des bagnards. Et quand elle arrive, enfin, le narrateur vous submerge d'émotion.
Dostoïevski au bagne
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 4 mai 2013
Ce texte n'est ni plus ni moins que la vie au bagne de Dostoïevski. Ce dernier fait presque figure d'intrus ou de rejeté car il est un noble, un homme culturellement, spirituellement et matériellement supérieur à toutes les viles créatures qui peuplent en masse ce genre d'endroits reculés. Et pourtant, il y a un passage extraordinaire lors de la représentation théâtrale où Dostoïevski explique que ce moment de grâce, cet intermède joyeux, intense et si bref, ramène tout le monde au même niveau, qu'il n'y a plus de nobles, de criminels, de solitaires, de "taciturnes" (c'est un qualificatif qui revient souvent), de misérables, de polonais (Dostoïevski ne les aime pas) car ce court moment d'évasion permet à tout le monde de s'oublier.
Ce passage de la représentation théâtrale et la fête de la nativité qui le précède, calés en milieu de roman, marquent fortement le livre. Et ce n'est sans doute pas pour rien qu'il s'agit là de deux épisodes joyeux. C'est l'occasion pour Dostoïevski, frappé par les talents et le caractère de certains bagnard, de s'émerveiller : "que de forces et de talents disparaissent, meurent, chez nous, en Russie, presque pour rien, privés de liberté, écrasés par la vie"
Ce qu'il y a d'extraordinaire dans ce texte est que Dostoïevski ne se contente pas de décrire les terribles conditions de vie au bagne (le chapitre à l’hôpital fait froid dans le dos lorsqu'il est question des sévices infligés aux prisonniers), il s'efforce de comprendre la psychologie de ses compagnons de bagne, de ressentir même leurs souffrances, leurs états d'âme. Déjà Dostoïevski s'intéresse à ce qui sera son objet de recherche : l'homme.
Il est frappant de voir comment Dostoïevski est profondément attaché à cet homme (russe), même le plus méchant, le plus grossier, le plus abject : il est très rare, dans les descriptions qu'il fait des prisonniers, que les "forçats" comme il les appelle, soient entièrement négatifs. Il voit toujours chez chacun quelque chose de foncièrement bon, et c'est assez réconfortant en un sens. Dostoïevski affirme même dans les dernières lignes du livre: "Parce qu'il faut bien que je le dise : les gens d'ici, c'étaient des gens extraordinaires. C'étaient peut-être eux, au fond, les gens les plus doués, les plus puissants de tout notre peuple. Mais ces forces gigantesques, elles étaient mortes pour rien, mortes anormalement, illégalement, mortes à jamais. Et qui donc est coupable ? Oui, certes, oui - qui est coupable ?"
Dostoïevski ressortira du bagne profondément marqué par son expérience, et nul doute que personnellement et aussi d'un point de vue littéraire, cet épisode constitue un tournant majeur dans la carrière de l'auteur.
Parfois impressionnant, parfois décevant.
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 15 février 2013
On y découvre les conditions répugnantes des prisons de l'époque et de la région, de la nourriture infestée de cafards aux pièces étouffantes de moiteur et de promiscuité avec des détenus forcément crasseux en passant par l'injustice dans le traitement des prisonniers par le major chargé de ces derniers.
Mais Dostoïevski y révèle aussi les qualités humaines de certains prisonniers, et ce en dépit de la nature horrible de leur crime, leur humour, leur travail appliqué pour peu que la tâche soit précise et le but apparent. Comme souvent dans les œuvres traitant des conditions de vie en prison, leur auteur s'attache à humaniser leurs occupants, à les montrer sous un jour commun et non à les traiter en cas particuliers monstrueux, différents de la masse innocente, malades mentalement et séparés de l'humanité.
Pourtant Dostoïevski n'oublie pas de rappeler le comportement (involontairement ?) discriminatoire au sein de la prison, se remémorant avec tristesse le fait que les "nobles" n'étaient pas considérés comme des camarades par leurs codétenus, étaient mis à part, ne pouvant même se plaindre avec eux de la nourriture exécrable, ne pouvant réellement partager la même peine au travail que les forçats de basse condition. Une mise à l'écart pénible pour l'auteur russe et son personnage, l'impression d'être rejeté, comme pourrait l'être un enfant d'un cercle d'amis impitoyable.
Et Alexandre Petrovitch de souffrir aussi de l'impossibilité, quasi contradictoire au vu des éléments précédents, de profiter d'une solitude recherchée ; inaccessible dans un univers où l'on est tout le temps surveillé, souvent accosté et où la vue de l'être humain ne peut être esquivée au vu de l'étroitesse des lieux, de leur confinement.
Impressionnant dans son traitement psychologique sur les prisonniers russes, leur malice, leur état d'esprit changeant, évolutif au gré des conditions (voir les passages sur la plainte collective et sur l'évasion), "Souvenirs de la maison des morts" souffre toutefois de passages moins intéressants, parfois décevants (l'hôpital) comme les petites histoires des prisonniers, confuses (volontairement, certes) et finalement pas aussi drôles qu'on aurait pu l'espérer. On aurait aimé un discours plus étayé de la part de Dostoïevski, plus profond aussi et une part fictive plus développée qui aurait pu amener une dimension supplémentaire au roman.
Il n'en reste pas moins savoureux, captivant la plupart du temps et apporte un bel éclairage au monde carcéral de l'époque et surtout à la personnalité de Fédor Dostoïevski.
Le bagne ...............
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 3 novembre 2011
La Russie et l'URSS portent-elles en elles des racines de douleurs, de violences et d'intolérance inscrites dans leur Histoire ?
Et une méthode, spéciale slave, de gestion de ce (ceux) qui gêne ?
La souffrance, la solidarité, les rapports avec les matons, la coupure entre politique et droits communs... les deux ouvrages ont une approche sinistrement semblable !
L'un et l'autre, dans l'écriture sont une merveille de sobriété !
Que dire de plus, sinon : que doit-on doit espérer ou désespérer de l'être humain et de ceux qui les gouvernent ?
Je lis actuellement : Urkas ! ou l'itinéraire d'un parfait bandit sibérien, histoire qui se situe de nos jours : et c'est, dans le rapport au répressif, une reconduction des schémas précédents désastreuse !
Ca fait pour un même sujet, trois livres à lire !
Chef d'oeuvre
Critique de Perlimplim (Paris, Inscrit le 20 mars 2011, 48 ans) - 23 juin 2011
Dostoïevski fut profondément marqué par son passage au bagne (qui ne le serait pas?), et cette expérience a visiblement creusé en lui un profond sillon d'humanité. Et ce sont ces rapports entre les personnages qui frappent d'abord le lecteur: les prisonniers entre eux, face aux gardiens, face aux gens de l'extérieur. Puis ce sont les conditions extrêmes de vie, et la capacité des hommes à s'adapter même au pire. Dostoïevski insiste sur le fait que ce sont les premiers temps qui marquent le plus le bagnard, les années suivantes n'offrant que la répétition lassante de la même vie. Le livre s'étend donc davantage sur l'arrivée du narrateur au bagne, la suite étant plus construite selon un axe thématique que chronologique.
L'émotion naît chez le lecteur, car Dostoïevski sait, par son écriture, transmettre la pulsation de sa vie au bagne. En ce sens, il n'a pas écrit de livre plus épidermique, plus charnel que celui-là. La traduction d'André Markowicz m'a semblé particulièrement bien rendre le rythme de la langue de Dostoïevski, et ce je-ne-sais-quoi qui fait que ce livre n'est pas un livre parmi d'autre, mais à part et unique.
C'est les larmes aux yeux que l'on referme ce livre, alors que l'on retire les fers aux pieds du narrateur.
Un hymne à la vie et à la liberté
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 28 novembre 2007
Son arrivée au bagne est décrite d'une façon très détaillée et le premier choc passé, son adaptation lente et douloureuse se fera de peine et de misère et non sans heurts. Il a de la difficulté à se faire des amis de part son origine noble et il est souvent méprisé, envié et rejeté. Curieusement, on en vient à oublier le personnage fictif d'Alexandre et Dostoïevski prend toute la place. Ce choix de mettre en scène un personnage fictif est d'ailleurs à mon avis très discutable et inutile au récit. C'est une entrée en matière habile cependant de la part de l'auteur qui se garde une certaine pudeur et se place un peu en retrait de sa narration.
Des chapitres m'ont particulièrement émue entre autres celui de la fête de Noël, celui des bains et celui de la représentation théâtrale par des condamnés devenus soudain de grands acteurs. La description de la salle et de la réaction des spectateurs est un morceau de littérature tout simplement magnifique et inoubliable.
Les chapitres de l'hôpital sont aussi très prenants et parfois, l'auteur nous décrit des conditions d'hygiène et de soins tout à fait révoltantes. Mais dans cet enfer, il y a de courts moments de magie, de bonté et de camaraderie qui m'ont tout simplement bouleversée.
Ce qu'il y a de remarquable aussi, c'est le comportement des bagnards, des hommes qui ont tous commis des crimes à des degrés divers d'atrocité et qui sont capables de la plus grande humanité et qui au fond d'eux-mêmes, gardent toujours l'espoir de jours meilleurs même si beaucoup d'entre eux n'en sortiront jamais, devant purger des peines de vingt ans et plus. Mais on s'attache à ces hommes, on finit par carrément les aimer et vouloir leur bonheur. C'est là tout l'art de Dostoïevski de nous décrire l'humanité dans ce qu'elle a de plus laid mais aussi de plus admirable et magique. D'ailleurs, Dostoïevski avoue lui-même ne pas toujours tout comprendre du comportement complexe de chacun des détenus, ce qui les rend encore plus vivants, intrigants et attachants.
Je dois m'arrêter et je demande pardon à Jules pour cette longue critique éclair mais comment être brêve devant un tel monument de la littérature, un tel hymne à la vie et à la complexité de la nature humaine, à sa grandeur et aussi à sa monstruosité.
"La tyrannie est une habitude ; elle est douée d'un développement propre, elle finit par se développer en maladie. J'affirme que l'homme le meilleur du monde peut, par la force de l'habitude, s'abrutir, se dégrader jusqu'au rang de la dernière bête. Le sang et le pouvoir enivrent ; l'abrutissement, la débauche se développent ; (...). L'homme et le citoyen meurent pour toujours dans le tyran, et le retour à la dignité humaine, au remords, à la renaissance, lui deviennent quasiment impossibles."
Etonnant...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 décembre 2004
Il est entré là avec un mental et en est ressorti avec un autre totalement différent ! Sa vie et son oeuvre sont coupées par ces années de bagne.
On dit aussi que c'est suite à ce livre que l'on peut presque considérer que Dostoïevski était une sorte de père de Freud...
Evidemment, ce n'est pas un roman et le sujet n'est pas franchement gai, mais...
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