Les carnets de Cerise Tome 4 : La déesse sans visage de Joris Chamblain (Scénario), Aurélie Neyret (Dessin)

Les carnets de Cerise Tome 4 : La déesse sans visage de Joris Chamblain (Scénario), Aurélie Neyret (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Enfants

Critiqué par Blue Boy, le 21 mai 2016 (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 3 304 

Elle assure, Cerise…

Cerise a 12 ans et un seul rêve : devenir romancière. En attendant, elle tient scrupuleusement son journal intime. Ce printemps, sa maman a eu une idée originale : elle a réservé un petit chalet au bord de l’océan à proximité d’un mystérieux manoir, où elle devra résoudre des énigmes… que d’aventures en perspective !

« Les carnets de Cerise » fait un tabac auprès du jeune public – il serait réducteur de dire « auprès des fillettes » - et on comprend pourquoi au vu des nombreux ingrédients réunis pour cette excellente série. Tout d’abord, le dessin comme le scénario de ce tome 4 tiennent fort bien la route.

D’emblée, le récit joue sur le mystère avec pour décor un vieux manoir – le Manoir aux cent mystères - sur une falaise surplombant l’océan et battue par les vagues. Une fois qu’on a dit ça, on s’imagine que les fantômes vont très vite faire leur apparition en faisant tinter leurs chaînes, et pourtant... Les auteurs au contraire évitent la facilité se tiennent à distance d’un fantastique vu et revu mille fois, et encore moins d’un lugubre, conservant une tournure avenante jusqu’à la fin. Ici donc, pas de cadavres dans les placards ou sous les lits, c’est à peine si l’on y aperçoit une tête de mort – celle du cabinet des curiosités. En revanche, l’ambiance de vieux manoir victorien est préservée : feu dans la cheminée, bibliothèque, escaliers immenses et planchers grinçants, avec pour seule concession quelques éclairs zébrant le ciel au dehors…

Conçue par Joris Chamblain, l’histoire est servie avec brio par le dessin d’Aurélie Neyret qui sait insuffler de la grâce et du naturel dans ses personnages aux visages d’aspect « cartoon ». De même, le travail sur la couleur est chiadé, ce qui rend cette BD très vivante, chaleureuse et pétillante, à tel point qu’on aurait envie d’y rentrer. Enfin, même la mise en page ne souffre d’aucune fausse note, avec des inserts du journal intime de Cerise ponctuant chacune des scènes.

Quant à l’histoire elle-même, si elle commence comme un jeu de piste, elle prend au fur et à mesure une tournure plus profonde, avec des thèmes très adultes. Ici, il sera question d’un amour de jeunesse brisé par les circonstances de la vie, avec en filigrane l’homosexualité, abordée de façon intelligente et très respectueuse, sans en faire des caisses, comme si l’amour entre deux êtres du même sexe allait de soi. On voit que le mariage pour tous est passé par là, et ça fait du bien.

Tout cela fait beaucoup d’arguments en faveur de cette BD extrêmement attachante qui fait la part belle à l’humanisme et à la tolérance. Les plus jeunes ne s’y sont pas trompés en plébiscitant ces carnets.

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