Pilleurs d'Etat de Philippe Pascot

Pilleurs d'Etat de Philippe Pascot

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Bernard2, le 16 juin 2016 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 204ème position).
Visites : 4 237 

On patauge dans le lisier

On savait bien sûr que certains élus (heureusement, cela reste tout de même une minorité) ont abandonné tout honneur et toute déontologie.
Députés, sénateurs, maires, l'auteur – en citant les noms la plupart du temps – nous donne des exemples, tous plus abjects les uns que les autres. Le dégoût augmente à chaque page, face à ces individus méprisables, qui osent donner des leçons aux autres, mais ont pour eux-mêmes abandonné toute dignité. Bien souvent les lois, dont ils sont les auteurs, n'ont pour but que de légaliser ce que rejette la plus élémentaire des morales.
Je ne citerai aucun de ces êtres dont l'infamie révulse. Mais la lecture d'un tel livre devrait permettre à chaque électeur de savoir s'il veut continuer à cautionner passivement ce que la plus élémentaire décence se doit de condamner.

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Les éditions

  • Pilleurs d'État [Texte imprimé] Philippe Pascot
    de Pascot, Philippe
    Max Milo / Essais et documents (Paris. 2005)
    ISBN : 9782315006366 ; 19,80 € ; 14/05/2015 ; 309 p. ; Broché
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9 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 21 juillet 2023

Peut-on vivre confortablement et fort longtemps de sa fonction d’élu de la nation ? Les fonctions de député, sénateur, conseiller départemental ou régional, maire d'une ville importante ne représentent-elles pas de plus ou moins grasses sinécures si recherchées et si intéressantes que nombre de nos politiciens s’y accrochent au point de faire de charges qui devraient relever du service dû à la population un pré carré jusqu’à devenir des professionnels toujours prêts à défendre leurs avantages acquis tant ils sont nombreux : grasses indemnités de fonction, exonération d’impôts, gratuité des trains et des avions, 13 semaines de congés payés au lieu de 5, retraites douillettes et cumulables (jusqu’à cinq !), faibles cotisations pour gain maximum, privilèges divers et variés, cumuls de mandats, reconversion simplifiée en avocat ou en préfet « hors classe », retour automatique dans la fonction publique, sans oublier les conflits d’intérêts, les activités plus ou moins bidons et nombre de petits arrangements entre amis. La liste des avantages est presque interminable et si l’on tente de faire le total de leurs gains réels, on peut en arriver à des rentrées mensuelles allant de 6000 jusqu’à 20 000 euros et parfois plus !
« Pilleurs d’Etat » est une enquête sans concession sur les avantages et privilèges de la classe politique française menée par Philippe Pascot, l’homme au petit chapeau, ancien assistant de Manuel Valls qu’il présente d’ailleurs comme une sorte de petit marquis très imbu de sa personne. La France peut se vanter d’avoir le plus grand nombre d’hommes politiques par rapport au nombre d’habitants, beaucoup plus que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne. Est-elle mieux gérée ? Que nenni. Lois prises à la va-vite, sous le coup de l’émotion, absentéisme généralisé sur les bancs de l’assemblée, commissions « Théodule », etc. De plus, ces gens nous coûtent « un pognon de dingue » ! Et même si ces politiciens ne sont pas tous pourris (ce qui n’est d’ailleurs pas le sujet du livre, les affaires Cahuzac, Thevenoud et autres n’étant qu’évoquées au passage), tous profitent largement de leur statut, tous s’exonèrent de tout contrôle et veillent jalousement sur leurs avantages et leurs privilèges. Ils peuvent parfaitement être élus sans avoir besoin de présenter un casier judiciaire vierge et ne déclarer qu’une infime partie de leur patrimoine sans être inquiétés le moins du monde. Même si cette recension honnête et sans pitié date un peu (elle s’arrête en 2015), la lire aujourd’hui révolte toujours, d’autant plus que la situation est loin de s’être améliorée aujourd’hui. Euphémisme…

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