La France doit choisir de Jean-Louis Beffa
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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Précis de mondialisation économique et financière à l’usage de la France
Après avoir démontré sa capacité de redressement pendant les Trente Glorieuses, la France trop sensible aux sirènes du libéralisme a basculé pendant les quarante années suivantes dans le laissez-faire au point de perdre une bonne part de ses ressources industrielles et de pénaliser lourdement sa balance commerciale. En privilégiant l’art de vivre, en soutenant la protection du consommateur et son pouvoir d’achat, en favorisant les industries de loisirs, la création culturelle, le tourisme, les gouvernements successifs ont laissé s’instaurer un décalage rendant plus difficile l’adaptation aux contraintes de la mondialisation. Le résultat en est connu de tous : montée de la dette publique, creusement des déficits sociaux malgré le poids des prélèvements obligatoires, perte de compétitivité, chômage endémique, divergence accrue avec l’Allemagne notre premier partenaire économique. L’explosion de la zone euro serait une catastrophe avec une perte estimée du PIB européen supérieure à 5%. Un choix clair était donc proposé, objet de la publication de ce livre, en s’inspirant des stratégies à portée de la main des pays qui réussissent et en les maintenant sur la durée. Qu’en est-il advenu après le changement de majorité de 2012 ?
Ancien haut dirigeant d’un des plus beaux fleurons de l’industrie française, doté de surcroît d’un solide bagage économique, Jean-Louis Beffa est bien placé pour nous guider dans le labyrinthe de la mondialisation. Plusieurs modèles de développement coexistent selon les histoires, les situations démographiques et culturelles des pays. Les anglo-saxons prônent le chacun pour soi. Leur modèle dit libéral-financier s’exprime au détriment d’un rôle collectif de l’entreprise dans la société. Leur credo est centré sur moins d’Etat, moins de régulation, privilège donné au court terme, rémunération prioritaire des actionnaires. Parallèlement aucune limite n’est fixée aux gains faramineux accordés aux plus talentueux dans quelque domaine que ce soit. L’échec de ce modèle révélé par les crises récentes n’a pas entamé les certitudes de ses partisans dont la puissance de lobbying déjà en œuvre au FMI ou à l’OMC a en quelque sorte contaminé la Commission Européenne.
Des monographies synthétiques sont consacrées aux modèles de développement des « poids lourds » avec leurs atouts, leurs faiblesses et leurs chances dans la course mondiale. La Russie assise sur la rente de ses réserves gazières s’en sert d’abord comme soutien de sa politique étrangère. Les Etats-Unis champions du libéralisme qui ont laissé leurs grandes banques d’investissement jouer avec le feu n’en ont pas retenu la leçon. Leurs priorités heureusement pour eux vont aussi au soutien massif du complexe militaro-industriel et aux start-up porteuses d’innovation. La Chine ambitionne de regagner le premier rang mondial qui a été le sien pendant 2000 ans. Elle étonne le monde entier par ses exploits, une croissance forte mais équilibrée, la capacité à avoir sorti 350 millions d’habitants de la pauvreté en un temps record, la formation de 600 000 ingénieurs par an pour évoluer vers la production technologique à valeur ajoutée. L’Allemagne, le Brésil, le Japon, l’Inde sont également passés en revue, de même que le Royaume-Uni dont la City est en passe de perdre son hégémonie d’opérateur financier au profit du triangle asiatique Hong Kong-Singapour-Shanghai.
Les éditions
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La France doit choisir [Texte imprimé] Jean-Louis Beffa
de Beffa, Jean-Louis
Seuil
ISBN : 9782021064995 ; 18,30 € ; 05/01/2012 ; 285 p. ; Broché
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