J'ai tué - François-Ferdinand, Archiduc d'Autriche de Michaël Le Galli (Scénario), Héloret (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire
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Pas mal mais un peu anecdotique
Belgrade, mars 2014. L’archiduc d’Autriche annonce sa venue en Bosnie le jour même de la défaite serbe. C’en est trop pour le nationaliste serbe Gavrilo Princip qui voit cela comme une provocation. Dès lors, son seul but sera d’assassiner le souverain, événement funeste qui entraînera le monde dans la Première guerre mondiale.
La collection « J’ai tué » de Vent d’Ouest est consacrée aux meurtriers célèbres dont le geste a eu des répercussions notables dans l’Histoire. Ce volume nous propose de suivre l’auteur de l’assassinat de l’héritier du trône austro-hongrois, l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, et de son épouse, quelques mois avant l’événement aux conséquences dramatiques que l’on connaît.
Si l’initiative de Vent d’Ouest est passionnante, que retenir de cette bande dessinée dédié à Gavrilo Princip ? Au fond pas grand-chose par rapport au souvenir que le commun des mortels aura gardé de ses leçons d’Histoire au lycée. Elle consiste à retracer le parcours de l’étudiant nationaliste, depuis le jour où il apprend la venue de l’héritier du trône austro-hongrois en Bosnie jusqu’à l’assassinat de ce dernier. Patriote convaincu, le personnage apparaît plus falot que déterminé, et l’exploration de sa personnalité demeure très superficielle, au même titre que ses complices dont le plus marquant est juste présenté comme le gaffeur de service... De la même façon, la narration, certes objective, consiste en une succession froide et un peu ennuyeuse des allers et venues des protagonistes, matinée d’anecdotes sans grand intérêt.
Le dessin d’Héloret est quant à lui très sage, se bornant à dépeindre un environnement propret, presque idéal, à mille lieux des horreurs de la « grande boucherie » qui allait bientôt ensanglanter l’Europe et le monde. Dans la lignée d’un académisme réaliste, il demeure agréable à l’œil et bénéficie d’une jolie mise en couleurs avec une utilisation réussie de l’aquarelle notamment pour les paysages.
L’autre qualité du récit, c’est qu’il évite tout parti pris (Gavrilo Princip a toujours été considéré comme un héros dans son pays), mais rien de mémorable n’en ressort réellement pour en faire une lecture hautement recommandable. Un ouvrage qui plaira probablement aux amateurs d’Histoire, mais reste en deçà de ce que l’on aurait pu en attendre.
Les éditions
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J'ai tué [Texte imprimé], François-Ferdinand, Archiduc d'Autriche
de Le Galli, Michaël Héloret,
Vents d'ouest / J'ai tué
ISBN : 9782749307497 ; 14,50 € ; 02/09/2015 ; 56 p. ; Album
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Les critiques éclairs (1)
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une BD didactique sans doute trop académique
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 19 janvier 2019
Cette bande dessinée est d'un intérêt certain car elle concerne un crime qui aura les conséquences que l'on sait. Etre éclairé sur cet épisode reste le point fort de cet album. Les artistes nous plongent dans une atmosphère bien rendue qui permet de mesurer l'organisation de ce meurtre. Ils sont parvenus à retranscrire ce climat tendu, les arrangements secrets, les désaccords parfois ... Les attentats ont ce pouvoir d'interroger, de faire peur, d'intriguer. L'homme a besoin de comprendre ces actes d'une violence extrême qui bouleversent l'ordre des choses. Celui-là en particulier. Entrer dans cette bande dessinée c'est pénétrer dans un épisode qui a meurtri notre Europe. Ce besoin de comprendre trouve une certaine résonance dans cet album.
Comme Blue Boy, je me suis ennuyé parfois et ai trouvé que la bande dessinée était trop académique, ce qui accentue le caractère reportage. Le traitement de cet épisode aurait peut-être permis plus d'originalité dans la forme. La bande dessinée est récente et j'ai souvent eu l'impression de lire un album très ancien. Les dessins sont beaux, réussis. Les textes sont riches et laissent le temps au lecteur de s'immerger dans cet univers. Il n'empêche que l'ennui a prédominé et la forme ne m'a pas séduit. Elle a même été un obstacle.
Si l'enjeu premier est d'informer le lecteur, c'est réussi. S'il faut considérer cet album comme une oeuvre artistique, cela reste sans doute de facture trop classique.
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