BD à papa

Si l'amateur de bande dessinée connaît William Vance, c'est surtout pour les séries phares: XIII (dont le scénariste est van Hamme), Bruno Brazil (avec Greg) et Bob Morane (Vernes). On sait moins qu'il a développé d'autres séries que Dargaud a eu la très bonne idée de rééditer en intégrale.
Les aventures de Ramiro ont ainsi fait l'objet de quatre volumes de ces "oeuvres complètes" de Vance (n°10, 11, 12 et 13). Dans le premier, on y trouve les , le Bâtard et Ramiro et le Charlatan agrémentés des pages didactiques sur l'histoire de l'Espagne publiées dans Femmes d'Aujourd'hui. En effet, avant de connaître une édition traditionnelle en albums (respectivement 1975 et 1981), ces deux histoires ont été originalement publiées en feuilletons dans ce magazine.
En pleine Reconquista, un jeune sujet du Roi de Castille, Alphonse VIII, se retrouve prisonnier du Sultan Yacub à la suite de la bataille d'Alarcos qui voit les armées chrétiennes être sévèrement battues. Si Yacub a épargné Ramiro, c'est qu'il a remarqué que ce dernier faisait l'objet d'une étroite surveillance de la part d'une dizaine de caballeros castillans sur le champ de bataille alors que tout le désigne comme l'un de ces gueux qui servent d'auxiliaire aux armées de chevaliers. Il s'avère que Ramiro est en fait le bâtard du Roi de Castille lui-même...
Doué d'un courage et d'un ingéniosité à la mesure de son véritable rang, Ramiro parvient à la suite de nombreuses péripéties à s'évader des geôles de Dona Ines à qui il avait été vendu pour le compte du Roi de Leon, rival de la Castille.
C'est sans compter sans la ténacité de cette Dona Ines et de l'aide d'un médecin charlatan qui tentent de remettre la main sur cet otage de choix afin de regagner les faveurs d'Alphonse IX, le Roi de Leon, rendu furieux après la première évasion de Ramiro.

Soyons clair, cette série est vraiment démodée... dans le scénario tout d'abord: Quoique le sujet est original (l'Espagne de la Reconquista) et plonge le lecteur dans un environnement peu commun, les aventures de Ramiro sont extrêmement scriptées: pauvre gentilhomme qui se découvre une lignée extraordinaire, péripéties rocambolesques, retournements de situations burlesques... ces aventures sont destinées à un jeune public qui n'est pas exigeant. Dans le genre, le scénariste de ces deux albums "fait le boulot" et on ne s'ennuie pas du tout si l'on est amateur du genre.
Quant à Vance, son style qu'on retrouve dans XIII par exemple est déjà là, et qu'on aime ou qu'on rejette cette fausse ligne claire, il lui est propre, et ceci est déjà beaucoup. Il y a dans ces albums de très belles cases mais la plupart du temps, le découpage est assez mal pensé rendant le récit assez difficile à suivre dans les scènes d'action notamment. Enfin, la colorisation faite par Petra (la femme de Vance) est assez improbable, mais caractéristique de cette période de la bande dessinée.
Un bon moment de divertissement pour les amateurs du genre épique-historique (comme Jugurtha ou Vae Victis par exemple) ou les nostalgiques de la BD à papa.

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  Tout W. Vance [Texte imprimé] [dessins de] W. Vance [scénario de J. Stoquart]

  de Vance, William Stoquart, Jacques
  Dargaud
  ISBN : 9782871298557 ; 19,99 € ; 03/06/2005 ; 128 p. ; Album

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