Le couloir de la mort de John Grisham

Le couloir de la mort de John Grisham
( The chamber)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Nothingman, le 19 janvier 2004 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 704ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 8 552  (depuis Novembre 2007)

L'héritage de la haine

Mississipi, début des années 90. Un vieillard attend dans le couloir de la mort qu'on l'installe dans la chambre à gaz. Cet homme s'appelle Sam Cayhall et est un ancien membre actif du Ku Klux Klan. 28 ans plus tôt, il s'est rendu coupable d'avoir placé une bombe au domicile d'un avocat juif. Fomenté par deux de ses comparses, l'attentat ne devait pas faire de victimes, seulement marquer les esprits. Mais l'attentat va tourner au drame. Dans les décombres de la maison, on retrouvera les corps sans vie des deux petits garçons de l'avocat. Sam, véritable bouc-émissaire, va payer pour ses deux complices qui se sont enfuis . Acquitté en 1967 par un jury blanc, il est rattrapé par la justice dans les années 80 et condamné à la chambre à gaz.
Sam Cayhall est un homme bourru qui, durant sa détention, va mener la vie dure à ses différents avocats, les renvoyant les uns après les autres. Quand, quelques jours avant le jour fatidique, un jeune avocat de Chicago frappe à la porte du pénitencier de Parchman. Il s'agit de Adam Hall, jeune avocat fraîchement dîplomé, et fermement opposé à la peine de mort. Il cache en outre un terrible secret: il n'est autre que le petit-fils du condamné.
Les deux hommes, aux caractères et aux valeurs totalement opposées vont se rapprocher au fur et à mesure, se connaître et finalement s'apprécier malgré la douleur d'un passé familial nauséabond. Adam découvrira que, dans ces états du Sud américain, baignés au début du vingtième siècle par le racisme et les lynchages du Ku Klux Klan, il était difficile pour son grand père d'éviter l'héritage de la haine. Comment éviter l'endoctrinement quand ces valeurs abjectes sont partagées par toute une famille?
De recours en recours, le jeune homme tentera néanmoins tout pour sauver son grand-père du bras séculier.
On connaît bien sûr John Grisham, le spécialiste du roman judicaire. Il s'attaque ici à un sujet résolument polémique : la peine de mort aux Etats-Unis. Il nous décrit tout de manière quasi documentaire. Les différents recours qui sont effectués jusqu'au dernier moment, les heures d'attente en cellule, la douleur des victimes comme celle de la famille du condamné. Cependant, avec Grisham, on a toujours l'impression que ses romans sont avant tout destinés à être adaptés au cinéma. C'est une littérature efficace, qui se lit comme un scénario. Je crois d'ailleurs qu'il a été adapté, sous le titre "l'héritage de la haine", avec Gene Hackman dans le rôle de Sam mais cela demande confirmation....

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L'homme que vous aimerez hair...

8 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 29 octobre 2011

Des bruits sourds étouffés, des éclats de voix, des pleurs, des cris. Des pots d'honneur que des fous tendent. Des voisins bruyants, parfois emmitouflés, inexistants, distants et irraisonnés, ou bien tentant de se réchauffer l'un l'autre; mi-figues mi-raisins. Au loin dans l'ombre un homme en T-Shirt qui fume, et bien trop. Puis soudain un bruit de pas, une vraie gueule de brute première vêtue d'un uniforme strict, un visage tendu, des clés: Vous êtes dans le couloir de la mort. Et celui dont on ne réchappe pas, à moins d'être... surhumain.

Par une atmosphère diffuse Grisham n'échappe à aucun cliché du genre au sujet de la peine de mort, toutefois si on est abasourdi par le thème on poursuit pourtant la lecture pour découvrir un autre monde sinon des constructions sérieuses avec une narration étudiée. En effet, si celui-ci n'oublie pas les sarcasmes de la satire dans laquelle on vit tous, il parvient à nous interroger sur le sort de ce Sam Cayhall; tueur du KKK ayant semble-t-il un beau jour déposé une bombe dans d'importants bureaux d'une grande ville. En fait l'opération-commando d'une minorité, où les vrais coupables, ceux qui tirent les ficelles, ne seront par ailleurs jamais condamnés: Car le rusé auteur ne fait pas que décrire, il dénonce aussi d'autres haines et dictatures obligatoires, bien sûr celle de la laideur, d'autres guerres déclenchées pour satisfaire les lobbies, la tyrannie très acceptée du népotisme, la complaisance très aidée de la cupidité des médias, et surtout, plus que jamais, les nombreuses violations des droits de l'homme, la barbarie du capitalisme. Une matière à débattre très ambiguë, mais le suspense se délitant au bout de la seconde partie on se surprend en fait à débattre avec Grisham, et ce tout simplement parce que les questions qu'il soulève sont universelles et placent, d'autre part, dans une position plutôt bancale une société toute entière.


P 148:

- Aimez-vous quelqu'un ?

- Question stupide.

- Parce que tu es assis de l'autre côté du mur. Tu peux sortir par cette porte et partir. Ce soir, tu peux dîner dans un bon restaurant, dormir dans un bon lit. De mon côté, ma vie est légèrement différente. On me traite comme un animal. Je suis en cage. [...]

P 386:

Le quartier des condamnés à mort est plongé dans la pénombre, il y règne un silence sépulcral. Les autres sont suspendus à leur poste de télévision, ou bien se tiennent par la main à travers les barreaux pour prier.

P 534:

- Mais je n'ai pas tué les petits Kramer, dit Sam d'une voix tremblotante. J'ai eu tort de participer à cette horreur. Je l'ai regretté, et je le regrette encore. [...]

NB: Une critique de ce livre peut être obtenue sur le site Ciao. com, par Sheli et dont voici un extrait:

Dead Man Moving

[...] Grisham parvient extrêmement bien à nous faire sentir l'absurdité d'exécuter 30 ans après les faits un être humain qui ne représente plus aucun danger pour la société, qui de toutes manières est à quelques années de sa mort naturelle, et dont en aucun cas la mort ne réparera l'abomination dont il s'est rendu coupable, sauf peut-être dans les coeurs meurtris des familles des victimes. De plus, l'horreur de la chambre à gaz est bien expliquée et qu'elle puisse encore exister et être utilisée dans certains Etats semble absolument inimaginable, bien que de plus en plus l'injection létale soit préférée pour des raisons "humanistes". On en apprend également beaucoup sur les conditions de détention dans le couloir de la mort, le rôle des gardiens, les petits chefs qui rêvent d'assister à une exécution...

Dialogues efficaces

8 étoiles

Critique de Arnaud (Andenne, Inscrit le 29 novembre 2004, 44 ans) - 13 janvier 2010

J'ai lu ce livre voici quelques années et j'en garde un excellent souvenir. Il s'agissait de mon premier Grisham et cela m'a donné envie d'en lire d'autres. L'histoire est prenante et les dialogues entre les personnages sont diablement efficaces. Un bon moment de lecture.

Décevant...

4 étoiles

Critique de Olivier Michael Kim (Nantes, Inscrit le 24 août 2004, 48 ans) - 26 juillet 2005

Franchement décevant. Le sujet traité est pourtant grave. Un jeune avocat décide de défendre le grand-père qu'il n'a jamais connu, un vieillard ancien membre du KKK.
On reconnait les thèmes de prédilection de Grisham, l'ambiance pesante du thriller, l'affaire judiciaire, le racisme dans le sud des USA...
L'histoire est plutôt celle d'un jeune homme à la recherche de ses racines, troublées par les actes racistes des ses aïeuls. Il ne s'agit pas vraiment d'un roman thriller ou policier. A ce titre, je trouve que l'émotion est laissée en surface. C'est superficiel, narration et dialogues ne nous plongent pas assez dans la tête du personnage.
Côté intrigue, on ne peut pas vraiment dire que ce soit réussi. On attend des choses, des rebondissements... De l'aventure que diable ! Rien, il ne se passe rien.
Il s'agit d'un livre qui relate les technicités et les frasques de l'administration pénitentiaire et judiciaire.
Reste le style, bon pour un policier, mais pas assez poussé pour l'introspection.
Je ressens plus cela comme un document qu'un roman... Dommage.

Je confirme

8 étoiles

Critique de Usdyc (Bruxelles, Inscrit le 27 août 2004, 68 ans) - 27 août 2004

Bien sûr, un livre 100% détente, mais livre quand même, avec une histoire et un fond certainement bateau mais qui aborde aussi les aspects relationnels. A lire sans mal.

Sujet bateau mais bien traité

4 étoiles

Critique de Lela (Bruxelles, Inscrit(e) le 3 mars 2001, 53 ans) - 20 janvier 2004

Je dois dire que je ne suis pas une fan de Grisham dans le sens où il s'agit, en ce qui me concerne, plutôt de littérature de détente ... littérature de parasol ... Mais je dois avouer que le livre est bien ficelé et puis surtout il s'agit d'un livre contre la peine de mort. Et il est important que des auteurs comme Grisham (G. qui bénéficie d'un diffusion énooorme de par le monde) prennent position contre cette horreur. Et cela est d'autant plus important quand on est, comme lui, originaire d'un pays qui se prétend la plus grande démocratie mondiale (sans commentaires).

Absolument... exact!

8 étoiles

Critique de Rosenblum Petit (Marcinelle, Inscrite le 22 novembre 2001, 50 ans) - 20 janvier 2004

Ce livre est le deuxième de J. Grisham que j'ai lu (le premier étant "La Firme") et j'en ai gardé un souvenir très précis, malgré les quelques années qui se sont écoulées depuis cette lecture. L'histoire m'avait profondément touchée et, pour ceux qui n'aiment pas Grisham, c'est sans doute CELUI qu'il faut lire même si, comme le signale Nothingman, le sujet est plutôt "bateau" et fait parfois penser à un quelconque rabattage politique! Mais, la relation qui s'installe entre ce petit-fils et ce vieillard détestable est troublante... A vivre!

En ce qui concerne le film "L'héritage de la haine" (de James Foley), il est tout à fait exact qu'il est tiré de ce roman de John Grisham. Avec dans le rôle du grand-père, un Gene Hackman au sommet (rôle qui, au départ, avait été envisagé pour Marlon Brando!) et dans le rôle du petit-fils, Chris O'Donnell, le Robin (de Batman, pas des bois) le plus sexy de l'histoire du cinéma... Pour l'anecdote, l'auteur avait cédé les droits de son livre avant même de l'avoir écrit!!!

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  Littérature de détente et littérature sérieuse ? 35 Le petit K.V.Q. 7 janvier 2005 @ 22:14
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