c'est déjà demain

José d’Arrigo ex journaliste du feu « Méridional » a mené une enquête dans l’univers Politico-Judicio-Social Marseillais et même si on ne peut s’empêcher de penser que d’une part il a enfoncé pas mal de portes ouvertes et que d’autre part il a une vision un peu populiste et qu’il en profite pour régler certains comptes, le résultat fait peur et on ne peut s’empêcher de penser que la situation est alarmante.
Le journaliste fait tout d’abord le procès du clientélisme des Politiciens Marseillais de Deferre à Gaudin en passant par Guerini, Menucci, Caselli, Politiciens professionnels qui n’ont aucune ambition pour leur ville et dont la seule ambition personnelle est celle d’être réélus de garder le pouvoir coûte que coûte car leurs seuls talent et compétence sont dans l’art de se faire élire. On place les amis ou les fils d’amis dans des postes des services municipaux ou au conseil régional cette opération répétée par centaines vous assure un bon matelas d’électeurs tout en privant la ville de compétences autrement plus intéressantes que des amis d’amis n’ayant pas ou peu de compétences. Deferre en prend aussi pour son grade, lui qui régnait en despote sur le monde de l’information locale, Propriétaire des 2 quotidiens les plus tirés à son époque qu’étaient « Le Provençal » (Socialiste) et « le Méridional » (de droite), il pouvait à son gré mettre un veto sur toute information qui lui aurait déplu. Mais au-delà de cette censure Deferre a mis en place avec le syndicat F.O. ce qu’on appelle le Fini-Parti qui consiste, pour les éboueurs à faire leur tournée et être libres une fois celle-ci terminée leur laissant le loisir d’une deuxième emploi, ce qui entraîne d’une part des tournées pour le moins bâclées et d’autre part un pouvoir incroyable au Syndicat F.O. qui règne en maître sur la municipalité Marseillaise depuis 40 ans et comme la Municipalité a laissé les clés du Port à la C.G.T. on comprend bien que d’une part l’action politique à Marseille est fortement encadrée et que d’autre part pour faire des propositions novatrices lorsqu’on est en face de 2 monstres qui n’ont pas de visées politiques mais qui défendent leurs avantages acquis, à coups de grèves, de menaces et dans quelques cas d’agressions, on comprend bien que Marseille aura du mal à trouver une voie la ramenant à la normale. Marseille est donc une ville abandonnée aux syndicats sur le plan politique.
Mais, il y a plus grave, Marseille est une ville coupée en 2 où vivent 900 000 habitants dont 400 000 Musulmans (une bombe à retardement) les quartiers sud, riches et les quartiers nord où 40% de la population est au chômage, la cité a comme barrière la Canebière qui la sépare en 2. Les populations de ces 2 ensembles n’ayant finalement que peu ou pas d’interaction l’une avec l’autre. Pour que Marseille reprenne vie on ne peut pas accepter ce mur.
Les quartiers Nord sont une zone de non droit, on ne peut même dire sont « devenus » car cet état dure depuis si longtemps maintenant, où chaque cité a développé son réseau et où le trafic de toutes sortes de drogues se fait au vu et au su de tout le monde sans que la police n’ait la possibilité d’intervenir, faute de volonté politique et de moyens tant humains que logistiques. Cette économie parallèle génère des millions d’Euros de profit et est la source des différents conflits et règlements de comptes.
Quand on a lu ce livre, on ne peut qu’être enclin au plus grand désarroi, les années passent et Marseille s’enlise dans un « no future » duquel il va être bien difficile de la sortir, ce livre a été écrit avant les élections municipales de 2014 et dresse un tableau peu reluisant de la scène Politique Marseillaise. Il est étonnant de voir le nombre de personnes qui ont des idées qui semblent intéressantes, qui ont ou qui ont eu des responsabilités Municipales mais qui n’ont jamais mis en pratique leurs idées, par manque d’ambition, par peur des réactions ou bien par pur clientélisme. La seule personne trouvant grâce aux yeux d’ARRIGO est Robert VIGOUROUX, qui n’est jamais entré dans le système mafieux qui régit la vie politique Marseillaise.
Une fois ce portrait très très noir brossé et les questions posées, n’arrive-t-on pas à la conclusion que ce qui se passe aujourd’hui à Marseille arrivera demain dans le reste de la France ? Par lâcheté de nos hommes politiques qui n’ont plus de vision politique à long terme de leur mission et de ce que devrait être notre nation ?

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  Marseille Mafias: Ce que personne n'ose dire

  de d'Arrigo, José
  L'artilleur
  ISBN : 9782810005154 ; 22,00 € ; 14/11/2012 ; 384 p. ; Broché

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