Berlin-Stasi de Jean-Paul Picaper

Berlin-Stasi de Jean-Paul Picaper

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Superhuman, le 3 février 2015 (Inscrit le 8 janvier 2014, 30 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 717ème position).
Visites : 2 794 

PLUS QUE JAMAIS D'ACTUALITE

A propos d'un système de petits bureaucrates étroits d'esprit et prétentieux, ce livre sur la STASI nous prouve qu'au contraire, ce service secret et police de la pensée de feu la RDA a hélas encore de l'avenir - puisque tous ces dossiers n'ont pas été ouverts, que beaucoup ont été "perdus", et d'autres soit-disant détruits après 1989. Sans oublier que la plupart des employés de l'ex-STASI n'ont pas été punis et que certains de ses collaborateurs occupent maintenant des postes importants !

Jean-Paul Picaper fait donc dans ce livre, d'une part, l'historique d'un esprit anti-démocratique, et d'autre part, celui d'un pays écartelé sans en omettre les faits qui fâchent ni l'histoire, puis nous explique comment ces gens sont arrivés au pouvoir...

"Berlin-Stasi" est un bon coup de boule à toute censure sinon un ouvrage indispensable.



résumé

Berlin, 9 novembre 1989... Le mur est ouvert. La République démocratique allemande ferme boutique. Son existence ne tenait qu'à un mur. Un mur qui n'était que la partie visible de l'iceberg. Dessous se cachait la Stasi, ce monstre tentaculaire de la guerre froide, cette police secrète à qui rien n'échappait. C'est dans son antre que nous emmène l'auteur.
Pendant près de trente ans, il a affronté à Berlin-Ouest et en RFA les agitateurs et désinformateurs stipendiés de la Stasi, déjouant ses traquenards à Berlin-Est et en RDA. Il a vécu aussi l'infiltration du mouvement étudiant des années 1960 et de divers organismes d'Allemagne de l'Ouest ; il a contacté à maintes reprises des dissidents est-allemands et collaboré avec eux, menant sa petite guerre personnelle contre cette dangereuse organisation tout au long de la guerre froide.
A partir de son expérience, de témoignages poignants, d'entretiens avec des espions et leurs victimes, il nous entraîne dans les arcanes du «meilleur service d'espionnage de l'histoire», et nous fait vivre le quotidien d'une dictature, mêlant à la fois l'analyse rigoureuse du politologue et la narration du journaliste.
Un document rare.


biographie de l'auteur


Né à Pau, germaniste et politologue, Jean-Paul Picaper est arrivé à Berlin deux ans avant la construction du mur, en 1959. Professeur de sciences politiques à l'université de Berlin-Ouest pendant treize ans, puis correspondant du Figaro en Allemagne pendant vingt-six ans, il collabore aujourd'hui à Valeurs actuelles, Politique internationale et à des radios et journaux allemands. Il a publié plus d'une vingtaine d'ouvrages en allemand et en français, et réside toujours dans la capitale allemande.

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Témoignages et ouverture des archives : exhumation des horreurs communistes en R.D.A. !

10 étoiles

Critique de Anonyme11 (, Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans) - 21 août 2020

Jean-Paul Picaper, professeur de sciences politiques à l’université de Berlin-Ouest pendant treize ans puis journaliste pendant 26 ans, décortique l’infâme fonctionnement de la STASI dans les entrailles du Mur de Berlin.
La STASI (descendante de la Tcheka Soviétique de Lénine et Dzerjinski) créée en 1950, était la police politique du régime Totalitaire Communiste de la R.D.A. (Allemagne de l’Est) « filiale » de l’U.R.S.S., et dont les fonctions tyranniques étaient d’appliquer contre la population Est-Allemande :
– La Terreur ;
– La surveillance, la délation, l’oppression, la répression ;
– L’espionnage ;
– L’endoctrinement Idéologique, notamment dans les Jeunesses Communistes… ;
– Le mensonge, la propagande (Agit-Prop) ;
– Des fausses accusations totalement aberrantes :
– Des rafles et arrestations arbitraires ;
– Des tortures physiques et psychologiques ;
– Les exécutions sommaires ;
– Etc..

Cette STASI comprenait des effectifs gigantesques avec 100 000 salariés officiels, plus, les non-officiels, soit un total de 300 000 agents sous ses ordres, pour une population de seulement 17 millions d’habitants en R.D.A..
Bref, le plus grand réseau d’espionnage et de répression contre sa propre population, de l’Histoire.

Le 13 août 1961, pour stopper la fuite des Allemands de l’Est (R.D.A.) vers l’Allemagne de l’Ouest (R.F.A.), Ulbricht décide de construire un MUR afin de séparer physiquement la ville de Berlin en deux.

L’auteur démontre à travers sa propre expérience de l’Allemagne, de l’ouverture des archives et de très nombreux témoignages, les innombrables forfaits et crimes perpétrés par les agents de la Stasi.
L’une des manières radicales de préserver l’Idéologie Totalitaire Communiste en R.D.A., était d’endoctriner la population Est-Allemande par le mensonge et la propagande afin de faire passer le gouvernement de Berlin-Ouest pour : néo-fasciste et néo-nazi.

De la même façon que le N.K.V.D. (la police politique Soviétique de Staline) dès 1945, a augmenté le nombre déjà pléthorique de ses propres camps de concentration du Goulag en « recyclant » pour son compte, les camps nazis de Buchenwald et de Sachsenhausen au nord de Berlin ; la R.D.A., elle, a également repris la prison nazie de Rummenlsbourg pour accroître son « parc » carcéral.

Un livre qui dénonce sans fard l’horreur des plus de : 1347 innocents abattus en tentant de s’échapper ou exécutés dans les prisons de la STASI, jusqu’à l’ouverture du Mur de Berlin le 9 novembre 1989.

Ce régime communiste de R.D.A. représentait l’une des nombreuses « succursales » à travers le monde, du régime Totalitaire Communiste fondé par : Lénine, Trotski, Staline, Dzerjinski, etc…, jusqu’aux vestiges du Communismes actuels tels que : Cuba, la Corée du Nord, la Chine, le Vietnam, etc..

D’ailleurs, je laisse la conclusion de ce commentaire à Jean-Paul Picaper, concernant l’Idéologie intrinsèquement criminelle du régime Totalitaire Communiste, page 487 :

« Marx avait prédit que le capitalisme périrait de ses propres contradictions et Lénine que le capitalisme tresserait la corde avec laquelle on allait le pendre. Cette prophétie a été démentie par l’histoire. Car c’est ce qui est arrivé à la RDA et au bloc soviétique. Les plus instruits, gavés de sociologie marxiste, ne voyaient que trop le décalage entre la doctrine et les réalités. Ce régime qui se réclamait de la paix était armé jusqu’aux dents et n’hésitait pas à tirer sur ses citoyens (et non pas sur ses prétendus adversaires) quand ils lui tournaient le dos ».

Confer également, le formidable film-documentaire tout aussi passionnant sur le même thème, de Patrick Rotman Un mur à Berlin.

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