Toujours de qualité... du Léo pur jus !

Dans le premier volume de cycle Antarès, nous n’avions découvert que quelques premiers éléments sur cette planète, en compagnie des trois précurseurs et éclaireurs de la colonisation. Kim et ses amis, plus ou moins bien accompagnés par un premier groupe de colons, après plusieurs semaines de voyage, arrivent enfin à proximité d’Antarès…

L’arrivée sur la planète sera rude car rien ne va se passer comme prévu. Il faut dire que toutes les informations nécessaires n’ont pas été diffusées car, visiblement, les enjeux financiers sont tels que la mission doit avoir lieu quelles qu’en soient les conséquences… pour le matériel, pour l’équipage, pour l’écosystème d’Antarès…

Mais, avant d’arriver sur la planète objet de toutes les convoitises ou envies malsaines, un épisode à bord du vaisseau spatial a retenu mon attention car il montre bien les visées humaines, humanistes et éthiques de Léo. La jeune Maï Lann est agressée par trois hommes qui lui reprochent de se promener trop dévêtue dans les couloirs du vaisseau quand elle va prendre la douche. Ils sont sur le point de la violer quand Alexa la sort de ce mauvais pas... L’affaire est jugée par le grand prêtre de la secte, que dis-je, par le commandant de la mission et la plus sévèrement punie est Alexa qui aurait dû attendre la police, puis Maï Lann qui n’aurait pas dû provoquer les trois jeunes hommes, enfin, les trois hommes en question sont les moins sanctionnés…

Oui, depuis toujours, Léo dénonce deux fléaux dans la société : la dictature politique et l’emprise des sectes. Une fois encore, on sent bien que les thèmes ne vont pas changer même si on migre vers une nouvelle planète. On peut le comprendre car finalement, on tient bien là deux moteurs majeurs des actions malsaines humaines. Il faut toujours dominer l’autre par le pouvoir, par le sexe, par l’argent et c’est bien ce que nous montre Léo avec ces exemples pétris d’expériences durement acquises lors de sa vie, à commencer dans son Brésil natal !

Ce second volet du cycle Antarès, va aussi permettre de prendre contact avec une forêt étonnante qui ressemble, par certains côtés, à l’Amazonie, avec une faune et une flore à la hauteur. Encore une fois, Léo est plus qu’un créateur car il met en place un véritable écosystème complet que vient déstabiliser l’être humain… Il transforme sa science-fiction en fable écologique, en conte éco-philosophique, et tout cela avec une logique implacable… Fascinant, tout simplement !

Léo est aussi devenu au fil des ans, bande dessinée après bande dessinée, un des maîtres de la ligne claire. Hergé pensait et disait que la ligne claire, du moins que sa façon de raconter en bande dessinée, c’était mettre dans le dessin tout ce qui était indispensable à la narration, mais rien de plus. Le dessin doit être narratif et efficace avant d’être esthétique et artistique… Ce qui n’empêche pas de faire une belle bande dessinée et Léo illustre parfaitement cette logique qui me convient parfaitement en tant que lecteur…

Les aventures s’enchaînent, les drames aussi, et tout se confirme : vivre sur Antarès ne va pas être une sinécure ! Kim qui fait partie du premier voyage entre le vaisseau et la planète va avoir bien du mal à retrouver sa fille et ses amis qui sont du second : en effet, la navette se crashe à près de 7000 kilomètre du point visé, en pleine forêt, au milieu des bêtes sauvages…

Quand on arrive à ce stade de lecture… une seule solution, lire le cycle entier, sans interruption !

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  Antarès [Texte imprimé] Leo

  de Leo,
  Dargaud
  ISBN : 9782205061857 ; 13,00 € ; 20/02/2009 ; 48 p. ; Album

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