Diana, cette nuit-là de Daniel Bourdon

Diana, cette nuit-là de Daniel Bourdon

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Incertitudes, le 16 octobre 2014 (Inscrit le 4 décembre 2008, 39 ans)
La note : 9 étoiles
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Une princesse des temps modernes

La mort de la princesse Diana fait partie de ces événements à ce point tragique qu'on se souvient avec précision où on était et ce que l'on faisait à ce moment là.

En titre, je parlais d'une princesse des temps modernes parce qu'elle en avait véritablement tous les attributs : la sensibilité, la bonté et la beauté. Cette beauté qu'elle gardera pour l'éternité.

L'auteur du livre est Daniel Bourdon, un policier qui fut chargé de veiller sur elle durant l'opération de la dernière chance à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et dans la chambre mortuaire une fois le décès constaté.

Il revient largement sur la chronologie de l'accident. Du départ du Ritz jusqu'à l'accident fatal sous le pont de l'Alma.

Tout d'abord, le Ritz où Dodi Al-Fayed, le compagnon de Diana, scelle leurs arrêts de mort. Au dernier moment, il décide, pour berner les paparazzis, que c'est le chef de la sécurité de l'hôtel, Henri Paul, qui les conduira à leur appartement rue Arsène-Houssaye près de l’Étoile. Un trajet de cinq minutes qui ne devait présenter aucune difficulté.

Sauf qu'Henri Paul était sous l'emprise des médicaments et de l'alcool. Il présente un taux d'alcoolémie s'élevant à 1,87 gramme par litre de sang qu'il se gardera bien de dévoiler. Que la vitesse de la Mercedes noire était largement supérieure aux 50 km/h autorisés (jusqu'à 180 voire 200 km/h, elle aurait heurté le pilier de béton à 100 km/h). Et surtout, surtout, personne n'avait attaché sa ceinture de sécurité. Ils seraient peut-être tous encore vivants aujourd'hui. C'est ce qui me met presque en colère en écrivant ces lignes.

Passé l'accident, Daniel Bourdon s'attarde sur l'état des corps gravement endommagés. Dodi Al-Fayed et Henri Paul sont morts sur le coup. Le garde du corps Trevor Rees-Jones sera le seul survivant. Quant à la princesse, elle sera soignée sur place puis dans l'ambulance où elle fera plusieurs arrêts cardiaques et enfin à l'hôpital où elle décédera à la fin de l'opération. Le chirurgien n'arrivera jamais à faire repartir son cœur.

Enfin, Daniel Bourdon dresse le parallèle entre la mort de Diana, à la fois décédée dans un accident de la route mais peut-être aussi morte d'avoir été mal aimée, trahie, par son ancien époux, et sa propre vie. En effet, sa première femme est également morte dans un accident de voiture. Au delà de la triste coïncidence, il insiste sur la tristesse du moment, sur la princesse encore vivante quand elle arrive sur une civière à l'hôpital, sur son visage, ses cheveux blonds. Et en même temps sa joie d'être encore en vie et de pouvoir embrasser sa deuxième femme et ses enfants en rentrant de sa nuit de travail.

C'est un récit que j'ai trouvé émouvant, poignant sur une femme qui aura souffert jusqu'au bout. Même si je me serai passé de certains détails morbides de l'accident. Non seulement ce livre instruit sur le déroulement des événements mais il rend hommage à la princesse défunte.

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