Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar

Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Scientifiques

Critiqué par Sonic87, le 3 septembre 2014 (Inscrite le 28 mai 2014, 40 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 748ème position).
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Beaucoup de mensonges sur le lait contredits et démontrés

Thierry Souccar, auteur de nombreux livres sur la santé et la nutrition, nous révèle (ou confirme pour ceux qui avaient déjà des doutes) que les produits laitiers ne sont pas du tout « nos amis pour la vie ».

Dans son livre très documenté, l'auteur nous retrace l'histoire des relations entre le lait et l'Homme : redouté au XVIIe siècle, car responsable de maux de ventre, il est peu à peu donné aux très jeunes enfants à la fin du XIXe siècle pour être conseillé dès les années 1920. La Première Guerre mondiale finie, les médecins sont convaincus que les laitages donnés à tout le monde éviteront les carences.
Puis les politiciens, voyant là un futur marché, y mettent leur grain de sel. En 1934, le « Milk Act » au Royaume-Uni : dans les écoles, on distribue des échantillons de lait. « Le ministère de l'Agriculture annonce donc que les élèves des écoles élémentaires recevront chaque jour un verre de lait subventionné d'un ½ penny. » (p.38)
En 1954, en France, Pierre Mendès-France voit le lait comme l'antidote de l'alcoolisme ; tous les jours un verre de lait sucré sera donné à chaque élève.
Louis Le Pensec, ministre de l'Agriculture en 1997, avoue qu'en instaurant le lait à l'école, Mendès-France avait pour objectif « de stimuler la consommation de lait et de certains produits laitiers par les enfants en créant une habitude alimentaire de consommation. »
Eh oui, cela ne fait que 60 ans que subitement il fait manger des produits laitiers toute la journée, que l'on soit enfant ou adulte !

Puis Thierry Souccar nous démontre toutes les invraisemblances dictées par des organismes pseudo-scientifiques, tels que le PNNS : il faut diminuer les graisses saturées, les gras trans, etc. Or tout cela est contenu dans les produits laitiers, donc en nous répétant tous les jours dans les publicités qu'il faut en consommer 3 quotidiennement, on aggrave la situation, notamment pour les diabétiques car ces gras trans dégradent la sensibilité à l'insuline.
De la même façon, avec de nombreux chiffres, on apprend que les pays les plus touchés par l'ostéoporose sont les plus grands consommateurs de produits laitiers (les médecins n'en parlent pas car c'est tout le contraire de ce qu'on leur avait dit et qu'ils nous avaient répété) ; les pays producteurs de lait augmentent la dose de calcium qu'il faudrait absorber quotidiennement (en France en 1992 : 800 mg, en 2000 : 900 mg, encore plus pour la Suisse et l'Allemagne par exemple) ; certaines marques argumentent que le lait en poudre est meilleur pour les bébés que le lait maternel... Ou encore depuis quelques années, le lait a de nouveaux pouvoirs magiques : il fait maigrir (yaourts Sveltesse), il fait baisser le taux de cholestérol, etc., etc.

Vous l'aurez bien compris, tout est faux. Un des chapitres traite des différences entre les populations : seuls les Occidentaux, et quelques peuples pastoraux, continuent de boire du lait adultes. Les Japonais par exemple sont donc intolérants après le sevrage. Ont-ils les os fragiles (comme nous le rappellent si bien les pubs Yoplait) ? Non, au contraire, on apprend que ce sont eux qui vivent le plus longtemps.

Après avoir lu ce livre complet, on peut méditer dans un restaurant asiatique...

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Nos amis pour la vie…

9 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 10 septembre 2024

Les produits laitiers sont-ils vraiment nos amis pour la vie ? Sont-ils réellement indispensables à la santé de nos os ? Doit-on vraiment consommer 3, 4 voire 5 produits laitiers par jour pour mincir et garder une bonne santé comme nous le martèle la publicité faite par les cartels de l’industrie laitière ? Les anciens se souviennent du verre de lait proposé par le ministre Michel Debré aux enfants des écoles, soi-disant pour leur croissance, en réalité pour écouler la surproduction de lait. Le lait de la vache est destiné au veau et non à l’homme. Il contient des hormones de croissance qui correspondent à celle du veau et non à celle du nourrisson. On peut donc se poser bien des questions sur l’intérêt réel de cette surconsommation de laitages. Par exemple : « Pourquoi l’ostéoporose ne diminue-t-elle pas avec la consommation de lait et pourquoi progresse-t-elle au contraire ? » ou « Pourquoi les amateurs de laitages ont tendance à avoir plus de cancers de la prostate que les autres ? » ou encore « Pourquoi les chercheurs soupçonnent le lait de favoriser le diabète de l’enfant ? » On peut aussi avoir une densité osseuse importante et être sujet à la fracture, tout comme une densité faible et un risque minime… Paradoxal, n’est-il pas ?
« Lait, mensonges et propagande » est une enquête journalistique de grande qualité sur le lobby laitier et sur les effets réels des laitages sur la santé. Cet essai rigoureux et bien documenté montre comment l’industrie a réussi à faire d’un aliment marginal et mal considéré un pilier incontournable de l’alimentation moderne à grands renforts de publicité, de lobbying et de propagande. Le lecteur découvrira bien des choses dans cet ouvrage comme le fait que les Suédois détiennent à la fois le record mondial de la consommation de lait et celui des fractures du col du fémur. Le calcium du lait ne leur ferait-il pas un squelette en titane ? Il apprendra aussi que les populations asiatiques qui ne consomment pas ou très peu de lait souffrent moins de fractures ou de problèmes d’ostéoporose que les Occidentaux qui en consomment énormément. Et quand les Asiatiques (à Singapour, aux Etats-Unis, etc.) se mettent au régime occidental en consommant autant de produits laitiers que les Occidentaux, ils se mettent à souffrir des mêmes pathologies. Le lien de cause à effet est donc évident. L’auteur a aussi l’honnêteté de présenter toutes les études scientifiques, même celles financées par l’industrie laitière. Donc, arguments et contre arguments. Au lecteur de se bâtir une conviction. En fin d’ouvrage, comme il s’agit d’une édition revue et augmentée, Thierry Souccar répond aux questions des lecteurs d’une manière plus nuancée d’ailleurs que dans le reste du livre. Présence également d’un index très conséquent de notes et références en fin de volume. Bonne raclette quand même…

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