La dernière licorne de Peter Soyer Beagle

La dernière licorne de Peter Soyer Beagle

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Folfaerie, le 2 novembre 2003 (Inscrite le 4 novembre 2002, 56 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 251ème position).
Visites : 4 813  (depuis Novembre 2007)

Un grand classique de l'heroïc-fantasy

Cela faisait logtemps que j'entendais parler de cette licorne, qui a d'ailleurs été adaptée sous forme de dessin animé il y a plusieurs années, considérée comme un classique anglo-saxon. Et puis j'ai enfin réussi à la dénicher cet été et je dois avouer que sa réputation n'est pas usurpée. Cela tient sans doute à la personnalité de l'auteur. C'est en fait la préface du roman qui m'a donné envie de lire la suite, et ¨Peter Bayle est quelqu'un qui me plaît bien. Comme quoi, ça n'a l'air de rien mais c'est important les préfaces.
Or donc, la licorne vivait dans une forêt de lilas, désespérément seule. C'est pourquoi elle décide de quitter un beau jour sa forêt pour aller rencontrer ses semblables, bien que tout porte à croire qu'elle soit la dernière de sa race. Mais voilà, dès qu'on s'aventure dans le vaste monde, peuplé d'humains, les dangers surgissent aussitôt. La licorne est capturée par des gens sans scrupules et transformée en bête de foire. Fort heureusement, elle est libérée par un sympathique magicien, du nom de Schmendrick, pas très efficace, qui décide de l'aider dans sa quête. Un papillon leur révèle alors que c'est le Taureau Rouge qui est responsable de la disparition des licornes aussi nos deux héros se mettent en route pour le royaume maudit de Haggard où demeure le Taureau. Chemin faisant,et après bien des péripéties, ils rencontrent une femme, Molly, qui abandonne la compagnie des outlaws pour les suivre. Aux portes du royaume, nos trois compagnons seront confrontés à d'étranges événements, qui scelleront leur destin.
C'est donc un beau roman, empreint tout à la fois de poésie, du merveilleux Moyen-Age et des mythes anglo-saxons, le tout saupoudré d'un peu d'humour. Beagle se moque en effet gentiment des contes traditionnels, des princesses amoureuses, des magiciens et des princes héroïques mais sans jamais égratigner les thèmes qui lui sont chers et qui sont propres à toute aventure magique : le courage et la loyauté, l'amour pur, l'orgueil et la lutte conter le mal...
La licorne et le magicien forment un tandem subtil et nuancé qui nous entraîne dans un monde nostalgique, car le message de Peter Beagle est là : comment retrouver ce qui était beau, le pouvoir de la magie, et comment apaiser le regret et le désir qui tenaille toute personne ayant pénétré au moins une fois dans le monde de Féérie ?

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Les éditions

  • La dernière licorne [Texte imprimé], roman Peter S. Beagle trad. de l'anglais, US, par Brigitte Mariot
    de Beagle, Peter Soyer Mariot, Brigitte (Traducteur)
    Denoël / Lunes d'encre.
    ISBN : 9782207249598 ; 109,17 € ; 19/10/1999 ; 316 p. ; Broché
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un conte subtil...

8 étoiles

Critique de Xa4 (Bruxelles, Inscrit le 5 mars 2001, 44 ans) - 27 avril 2004

Nous sommes ici en présence d'un conte qu'on pourrait dire « philosophique », mais que je ne dirai pas, n'ayant jamais vraiment compris ce qui rendait une histoire « philosophique ».

Si le texte est étudié dans certaines écoles anglaises, les francophones ne sont pour la plupart familiers du récit que grâce au film d'animation éponyme. Fort bien fait et étonnammant fidèle au livre, il a su garder beaucoup du potentiel enchanteur que recèlent les pages que je me propose ici de commenter.

L'histoire, bien que contenant une foule de détails inventifs, suit un schéma des plus classique : une quête (partir à la recherche des autres licornes), la rencontre avec des personnages tantôt bienveillants, tantôt peu sympathiques, l'affrontement final avec l'ennemi.

Là où l'on s'éloigne grandement du traditionalisme des contes de fées, c'est dans le refus total du manichéisme. Aucun des personnages n'est foncièrement bon ou mauvais (du moins, pas à 100 pourcents) et chacun possède un historique complexe qui le motive à aider ou entraver la licorne dans sa quête. Même si cette motivation n'est pas toujours clairement établie dans le texte : nombreuses sont les interrogations qui restent sans réponse une fois la dernière page tournée. La licorne, en particulier, étant un personnage fantastique dont la psychologie est impossible à appréhender de manière satisfaisante pour un mortel. Les personnages, ainsi que le lecteur, doivent se contenter d'en apercevoir des bribes. Certains événements sont eux aussi difficiles à aborder par la logique et en cela, le pays de la locorne de Peter S. Beagle peut parfois rappeler le pays des merveilles de Lewis Caroll. Sauf que l'illogique inspire ici plus la fatalité que la joyeuse naïveté.

En fait, toute la force de l'histoire se trouve dans cette double perplexité. Le style est lui aussi pensé autour de ces psychologies et événements complexes. Certaines phrases du livre relèvent de la contradiction, voire du non-sens. Erreur de traduction ou piège volontaire ? En tous cas, cette pratique souligne un certain sentiment d'irréalité et d'incompréhension.

Je conseille donc chaudement ce livre, d'autant plus que la présentation adoptée chez Denöel pour la collection Lunes d'Encre est loin d'être désagréable, ce qui ne gâche rien.

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