Un opuscule hargneux

Souvent, je me suis demandé d'où venait cet aphorisme "ni Dieu ni maître", employé le plus souvent de façon méprisante et péjorative. C'est donc par curiosité que ce livret (78 pages) tombe entre mes mains. Et, effectivement, dans son introduction, Maurice Dommanget apporte une explication sur l'origine et la signification de la formule. Satisfaction. Le reste du fascicule se compose d'extraits plutôt courts d'Auguste Blanqui sur sa pensée radicalement anticléricale. Consternation. Certes nous ne pouvions attendre autre chose de ce révolutionnaire socialiste (on dirait ultra gauche aujourd'hui) qui ne croit qu'à une révolution violente conduite par un petit groupe de personnes imposant une dictature temporaire. C'est donc dans un style plein de rage, de hargne que ce tyrannique s'en prend à la religion, principalement le clergé et l'église catholique. Bien entendu resituons le contexte. L'église et le clergé avaient à cette époque et depuis longtemps une position dominante considérable. Mais tous les extraits réunis sur ce thème reprennent toujours les mêmes arguments. On a vite compris et cela devient lassant. Enragé, Blanqui passa une grande partie de sa vie en prison (dont le Mont St Michel, c'est plutôt ironique !) et fut surnommé "l'enfermé". Enfermé, il le fut physiquement mais aussi intellectuellement, en atteste ces extraits virulents, lancinants et finalement rébarbatifs. Car cet anticléricalisme primaire n'apporte rien en terme de débat sur la place des religions dans une société (il est vrai aussi que Blanqui se motivait plus pour la révolution que pour le devenir de la société!). Le petit livre montre très bien la férocité de Blanqui ainsi que son intolérance et aveuglement. Un vrai enfermé.

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  Ni dieu ni maître [Texte imprimé] [textes de] Blanqui [introduction de Maurice Dommanget]

  de Blanqui, Auguste Dommanget, Maurice (Préfacier)
  Éd. Aden / Opium du peuple
  ISBN : 9782930402772 ; 134,72 € ; 05/02/2009 ; 78 p. ; Broché

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