Les miscellanées des Bleus, chroniques dérangées de l'Équipe de France de Ronan Boscher, Thomas Pitrel
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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Et à la fin, ce sont les allemands qui gagnent
La Coupe du Monde au Brésil est finie. On repart pour quatre ans d’attente avant la prochaine. Il y aurait pas mal de choses à dire sur cette Coupe mais tous les journaux et magazines de la presse écrite, radio et télé se sont relayés pour analyser tous les gestes, tous les joueurs, tous les faits. Je ne vais pas en remettre une couche.
Juste que malgré sa sortie face à l’Allemagne, la France apparaît rétrospectivement comme l’une des équipes à suivre, une équipe qui aura réussi son tournoi, une équipe pleine de promesses pour l’avenir.
Mais pour avoir un avenir, il faut déjà avoir un passé. Cette Coupe du monde a permis au Bleus de faire oublier leur tournoi 2010 et son bus maudit. C’est déjà pas si mal. Et l’équipe de France ne se résume, heureusement, pas à ça.
Le foot, ça reste du sport. Plein de pognon et de mauvais gestes parfois mais ça reste un sport ! J’insiste là-dessus et pour ceux qui ne comprendraient pas, je leur conseille de lire l’avant-propos absolument glaçant de ce petit livre : l’avant-propos d’adresse à Jean-Pierre Adams, ancien international français, dans le coma depuis 32 ans suite à une erreur d’anesthésie pour une opération bénigne ! 32 ans et qui le sait ?
Je l’ignorais, je ne connaissais pas ce joueur mais si avec une histoire pareille on ne relativise pas la portée d’une victoire lors d’un match de foot, faut se poser des questions…
Bref, l’équipe de France naît entre 1895 et 1904. Je sais, c’est bizarre mais tout dépend de ce que l’on entend par « équipe de France ». Ce qui est sûr, c’est que le premier but officiellement enregistré date du Belgique-France du 1er mai 1904 à 17h07. C’est ce match qui est considéré comme le premier match officiel de le France, et de la Belgique. Le buteur, Louis Mesnier, a pris un pseudo pour éviter que son employeur apprenne la façon dont il utilise son jour chômé. Comme quoi, il n’y a pas que les brésiliens et les portugais qui ont droit aux pseudos.
Le principe de ce petit bouquin au format bien pratique est, comme d’autres portant le même intitulé « Miscellanées », de pouvoir piocher dans le livre sans avoir à suivre un fil directeur. Pas de milieu, de début ni de fin véritable, encore que dans le cas présent, une logique chronologique soit respectée.
Plus que les joueurs qui la composent, une équipe c’est un ensemble d’anecdotes plus ou moins savoureuses, de faits apparemment anodins qui éclairent finalement tout un parcours.
De l’aveu des auteurs, qui ont écumé les rayonnages de la Bibliothèque nationale, ce qui a le plus changé en 100 ans, ce sont les rapports des joueurs avec la presse. En gros, jusqu’en 1950, le foot et la presse sportive sont dans l’amateurisme, au sens propre pour les footballeurs, au sens figuré pour la presse en ce sens que les articles sont rédigés par des joueurs, des dirigeants de clubs. Ce n’est qu’à partir de 1978 que l’argent commence à arriver dans les poches des joueurs mais sans commune mesure avec notre époque. C’est aussi à partir de là que commencent à émerger en France des stars du ballon, avec à leur tête Michel Platini, qui sera le premier à faire de la publicité à grande échelle (Fruité, c’est plus musclé, lecteur, si tu connais ce slogan, tu commences à avoir de l’expérience…).
Depuis 1950, le foot est passé dans une ère professionnelle, tout comme la presse, qui commence à écrire différemment, d’autant plus que la télévision commence à entrer en jeu.
Évidemment, c’est aussi une certaine idée du foot qui change.
Si l’on conserve 1904 comme le premier match officiel de l’équipe de France, il aura fallu 94 ans pour gagner enfin la Coupe du monde. Une vie d’homme. J’ai de la chance, je l’ai vécu.
Comme l’a dit justement Thierry Roland, après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Mais, je ne suis pas contre une nouvelle victoire. Avant 2092…
Les éditions
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Les miscellanées des Bleus [Texte imprimé], chroniques dérangées de l'Équipe de France Ronan Boscher, Thomas Pitrel [sous la direction de Florian Sanchez]
de Boscher, Ronan Pitrel, Thomas Sanchez, Florian (Directeur de publication)
Hugo & Cie
ISBN : 9782755609707 ; 3,40 € ; 07/06/2012 ; 130 p. ; Broché
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