Médecin-brancardier en 14-18 de Frédéric Massonnet

Médecin-brancardier en 14-18 de Frédéric Massonnet

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par JulesRomans, le 7 juillet 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 8 étoiles
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Un médecin charentais dans la Première Guerre mondiale

"Médecin-brancardier en 14-18" est le récit des années de guerre qu’a vécues le docteur Frédéric Massonnet, il est natif du département de Charente où il se pourrait qu’il ait exercé avant le printemps 1914. On se demande pourquoi François Pairault qui, dans sa préface nous donne tous ses titres, n’a pas pris la peine de faire la moindre recherche sur la biographie de Frédéric Massonnet.

La prochaine fois, l’éditeur aura peut-être intérêt à confier la préface non à universitaire depuis longtemps retraité mais à un jeune historien prêt à consulter des archives pour rendre son texte vraiment très intéressant en évoquant ce qu’un personnage a fait en dehors de ce que ce dernier dit.

François Pairault a quand même le mérite de nous expliquer le sens du titre de l’ouvrage et d’attirer notre attention sur le fait que le général Mangin (celui partisan dès avant 1914 de mobiliser les populations coloniales et donc auteur de "La force noire") que lors de l’offensive du Chemin des dames, afin de ne pas retarder l’avance des troupes, il avait interdit la circulation des voitures sanitaires près du front (voir page 161 le récit de plusieurs anecdotes à son sujet). Ses notes explicatives sont fort éclairantes pour le commun des mortels et permettent en particulier de nuancer les propos dans le feu de l’action et avec une vision parcellaire du narrateur.

D’abord mobilisé à l’hôpital provisoire dans les locaux de l’École normale d’instituteurs, le docteur Frédéric Massonnet est nommé au printemps 1915 médecin aide-major du Groupe des brancardiers divisionnaire de la 153e division (GBD). C’est durant tout le conflit que Frédéric Massonnet sera assistant du médecin-major qui dirige le (GBD) et il aura pour chefs une série de militaires de carrière dont il dresse un portrait sévère.

On apprécie la trentaine de documents d’époque qui sont reproduits au milieu de l’ouvrage et en particulier on appréciera cette vue en légère plongée d’une tranchée remplie seulement d’une demi-douzaine d’hommes (ce qui permet d’en voir certains détails et d’évaluer sa largeur et sa hauteur). Notre médecin parcourt le front d’Ypres à Verdun, en passant par l’Artois, la Somme et la Champagne ; s’il est vers Nancy fin 1917 c’est pour du repos.

Les informations sur la vie des poilus sont précieuses et le docteur Frédéric Massonnet ne manquent pas de relever la dramatique dépendance des soldats français vis-à-vis du tabac et de l’alcool (page 100). Son regard sur les mutineries de 1917 est compréhensif sur les raison de leur apparition, mais ils ne les approuvent pas (page 161-162). Des détails significatifs permettent de situer l’apparition de certains phénomènes, comme les permissions qui arrivent durant l’été 1915. L’auteur trouve très conséquente la formation d’infirmier donné aux brancardiers (page 79) mais nous dit quasiment rien de leurs actions ainsi que des soins ou du triage des blessés auxquels il procédait.

A-t-il été appelé à juger si certaines blessures relevaient de l’automutilation ou a-t-il été face à des soldats en proie à l’obusite (choc psychologique) ? On ne le sait. Sur ces points, on se reportera aux ouvrages que nous avons critiqués sur ce site "Du front à l'asile, 1914-1918" de Hervé Guillemain et Stéphane Tison et de Laurent Tatu et Julien Bogousslavsky "La Folie au front: la grande bataille des névroses de guerre (1914-1918)".

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