Le premier exode : La Grande guerre des réfugiés belges en France de Jean-Pierre Popelier
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire
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1914 UNE FOIS, 1940 DEUX FOIS
Cet ouvrage va à l’essentiel pour rappeler qu'on atteignait le chiffre global de 1 500 000 Belges réfugiés (soit 20% de la population) durant la Grande Guerre et que parmi ceux-ci 300 000 se trouvaient en France. Les deux autres grands pays d’accueil furent les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
On notera qu’aussi bien Machaël Bourlet dans "La Belgique dans la Grande Guerre" que Michel Amara dans "Des Belges à l'épreuve de l'Exil ; Les réfugiés de la Première Guerre mondiale : France, Grande-Bretagne, Pays-Bas" donnent des chiffres plus modestes. Pour le premier l’évaluation se fait à 1 200 000 et pour le second à 600 000. Pour Michel Amara la présence maximum de réfugiés belges dans l’hexagone est de 325 000. L’on voit donc qu’il y a un consensus sur la présence de Belges en France. Paradoxalement ce n’est qu’à la fin de l’ouvrage que Jean-Pierre Popelier nous permet de comprendre que ses chiffres ne sont pas fantaisistes, en effet il explique page 110 qui si 1 000 000 de Belges (civils ou militaires) sont sur le sol néerlandais à la fin de 1914, ils ne sont plus que 150 000 à partir de mars 1915.
D’ailleurs le chiffre de nationaux belges ne correspond pas exactement au chiffre des résidents en Belgique au printemps 1914. En effet comme le rappelle le second chapitre, sans mesurer vraiment l’importance numérique et de façon plus développée ouvriers et fermiers belges (ainsi que leur famille) sont dans l’hexagone de l’ordre de 323 000 environ au recensement de 1911. Sur le sujet, on consultera du même Jean-Pierre Popelier "L’immigration oubliée : l’histoire des Belges en France".
Le premier chapitre permet de faire le point sur l’armée belge en 1914 et comment se développèrent les opérations militaires allemandes outre-quiévrain d’août à novembre 1914 et rend compte du phénomène dit des "atrocités" qui voient de nombreux civils massacrés, sous prétexte que leur commune a donné asile à des francs-tireurs. Sainte-Adresse (près du Havre) devient le lieu où siège le gouvernement en exil.
Le reste de l’ouvrage traite des conditions de la présence des réfugiés belges en France, le nombre de flamingants étant d’ailleurs supérieur à celui des francophones. Jean-Pierre Popelier parle du retour de 500 000 Belges dans leur pays fin 1918 et en 1919. Ceci amènent donc à s’interroger (comme il le fait justement) sur le maintien en France (parfois en changeant de région et après un court séjour en Belgique) d’exilés du fait de la Grande Guerre. Il semblerait, vue l’hécatombe dans la paysannerie française, que la Normandie et le département de l’Oise gagnèrent des habitants flamands.
Le dernier chapitre ouvre tant sur l’Exode des Belges en 1940 que sur le fait que le XXe siècle a été le siècle des réfugiés. Voilà un ouvrage, rigoureux dans son approche historique, mais facile à lire ; on commencera par lui et on poursuivra avec les trois autres que nous avons cités précédemment. Il contient une iconographie fort intéressante et on regrette que l’ouvrage "La guerre 14-18 en Belgique" d’Alain Le Clercq et David P. n’ait pas utilisé par exemple l’une des deux cartes postales montrant l’arrivée par bateau de civils et blessés belges au port de La Rochelle.
Les éditions
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Le premier exode [Texte imprimé], la Grande guerre des réfugiés belges en France Jean-Pierre Popelier
de Popelier, Jean-Pierre
Vendémiaire / Enquêtes (Vendémiaire)
ISBN : 9782363581242 ; 18,00 € ; 22/05/2014 ; 157 p. ; Broché
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