Pilleurs de tombe de Yao Fei-La

Pilleurs de tombe de Yao Fei-La

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers , Bande dessinée => Légende, contes et histoire

Critiqué par JulesRomans, le 29 mai 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 10 étoiles
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Moins palimpseste que palimptexte, ce journal d’un soldat japonais en Chine refusant la reddition de 1945

"Pilleurs de tombe" est une BD qui rappelle un peu par le thème le diptyque "L’Étoile Ming" paru en 1985, toutefois cette fois l’auteur est chinois, l’album est en couleurs et les objets archéologiques présentés remonteraient au Zhou de l’Ouest, soit 800 à 1 000 ans environ avant notre ère.

L’action démarre sous la Révolution culturelle, ce n’est pas précisé quand exactement mais l’envoi des jeunes instruits à la campagne se fait en 1968 et 1969. Le narrateur Shen arrive en compagnie de son camarade Bouli et ils logent chez la jeune Ying dans le village. On est dans une région de moyenne montagne où résident des ours. Attaqués par l’une de ces bêtes les trois personnages vont faire des rencontres extraordinaires en voulant le fuir. Est capitale et pas banale celle du squelette du soldat japonais réfugié une vingtaine d’années (et non 30 ans comme le texte l’indique page 95) dans les montagnes par crainte d’être fait prisonnier ou massacré. Un plan laissé par ce combattant de la Seconde Guerre mondiale va donc jouer un rôle important pour alimenter la dernière moitié de l’ouvrage.

Rappelons d’ailleurs que le soldat japonais qui rendit le dernier ses armes était natif de l’île de Taiwan. En décembre 1974 on retrouva, dans la jungle de l’île de Morotai en Indonésie, celui qu’on appela le dernier soldat japonais qui se soit rendu. C’était en fait un aborigène de Formose de la Tribu des Amis, incorporé sous le nom japonais de Teruo Nakamura.

On est toujours à la limite du fantastique et de l’onirique. Le héros est le petit-fils d’un personnage qui a eu déjà affaire aux démons dans les années 1920 et il a été nourri du récit des aventures de son grand-père qui fut opiomane un certain temps et géomancien ainsi que collectionneur d’antiquités chinoises par la suite. Pour comprendre certaines allusions, il est bon de ne pas rater page 78 la note sur les bonbons "white rabbit" même s’il aurait été bon de préciser qu’ils étaient composés de lait, d'amidon de maïs, de sucre de canne, de sirop, de beurre et qu’ils ont vu le jour à Shanghai en 1943. Ils ont un double emballage, l'un étant fait de papier de riz; leur nom est une allusion au Lapin blanc d'"Alice au pays des merveilles". L’humour existe ponctuellement dans les dialogues et d’ailleurs, ceux qui connaissent bien les pâtes chinoises apprécieront la dernière réplique :

« Il a le cul bordé de nouilles le salopiaud ! »

Visages et décors sont très travaillés, ils permettent une belle plongée dans l’univers culturel chinois en particulier des réalités de l'époque de la Révolution culturelle à la campagne et du monde des revenants pour l’imaginaire.

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