Le Cri du peuple, tome 3 : Les heures sanglantes de Jean Vautrin (Scénario), Jacques Tardi (Dessin)

Le Cri du peuple, tome 3 : Les heures sanglantes de Jean Vautrin (Scénario), Jacques Tardi (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire

Critiqué par Jules, le 14 septembre 2003 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 597ème position).
Visites : 6 340  (depuis Novembre 2007)

Quel dessin ! Une terrible période de l'Histoire de France

Ce volume est le troisième de l'adaptation BD par Tardi du roman de Vautrin « Le cri du peuple »
Il nous dit, à la fin du livre, qu’il espérait que ce serait le dernier tome mais qu’il n'était pas arrivé à terminer son histoire. Il y en aura donc un quatrième.
Si le dessin de Tardi reste toujours aussi magistral, j’avoue avoir été un peu moins passionné à la lecture de ce tome que je ne l'avais été pour les deux premiers. Il me semble qu'il s’attarde beaucoup plus en détail sur des scènes de combats, des proclamations et des citations de l'un ou l'autre politique ou militaire de la commune.
Nous avançons moins dans l'intrigue et cela nous donne une petite sensation de rester sur notre faim.
Par contre, par la dernière page et le rappel de toutes les questions qui restent ouvertes, Tardi ne nous donne qu’une seule envie : pouvoir rapidement lire le dernier volume qu'il nous prépare.
Je n'ai en tout cas pas un seul instant regretté mon achat ! Cette série est vraiment superbe sur une période de l'histoire de France que beaucoup connaissent moins bien que d’autres.

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Les éditions

  • Les heures sanglantes [Texte imprimé] adapt. et dessin de Tardi d'après le roman de Jean Vautrin
    de Tardi, Jacques (Illustrateur) Vautrin, Jean (Scénariste)
    Casterman
    ISBN : 9782203399303 ; 18,50 € ; 24/09/2004 ; 78 p. ; Cartonné
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Rien ne va plus !

8 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 2 janvier 2020

Ce 3ème tome permet - notamment - d'appréhender l'âpreté des combats, leur violence mais aussi les limites de cette révolution dont l'inorganisation (normal pour une révolte, non ?) et l'isolement (le reste de la France regarde cela de loin) ont causé la perte.
C'est un volet intéressant de cette saga passionnante.

Le début de la fin

9 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 15 décembre 2010

Dans ce volet, les Versaillais semblent reprendre le contrôle de Paris, quartier après quartier, par une répression féroce et sanglante, en utilisant les canons plus facilement que face à l’envahisseur prussien.

Les scènes de combat sont impressionnantes et parfois très dures, on réalise que cette « Semaine sanglante » a été une véritable guerre menée contre le peuple, une guerre ignoble, aussi lâche que violente, frappant indistinctement les civils, hommes, femmes, vieillards, enfants, nourrissons… On découvre aussi que Paris était véritablement à feu et à sang, comme il ne l’a jamais été par la suite durant les deux guerres mondiales…

Ce que nous n'avons pas dit...

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 20 septembre 2003

Ce que ni Nothingman ni moi-même n'avons souligné c'est l'anarchie que Tardi, lui, ne nous cache pas.
Bien sûr, rien n'excuse les massacres innombrables commis par les Versaillais. Au passage je souligne que le fameux mur des fusillés communards lors de l'effondrement de la révolte est toujours bien visible au fond du cimetière du Père Lachaise, pas très loin de la tombe de Modigliani et de Piaf. Je m'y suis recueilli un moment après avoir été voir une exposition extraordinaire sur la commune à la nouvelle Bibliothèque de France. On y voyait un paquet de photos d'époque.
Mais revenons à nos moutons ! Les communards ont péché beaucoup par désorganisation et au sein de celle-ci l'anarchie a aussi joué un très grand rôle. Il suffit de voir dans la BD les gradés qui sont contestés, à qui le peuple dit qu'ils peuvent oublier leurs "sardines" et tout simplement combattre comme les autres. Le peuple était déjà inexpérimenté, mais en plus il ne prétendait pas suivre l'avis de ceux qui avaient une expérience du combat et pouvaient deviner une tactique de l'adversaire et éventuellement la contrecarrer. Tous les mouvements de révolte qui en sont arrivés là ont toujours fini par échouer. C'était inévitable ! En outre, un mouvement typiquement parisien, non relayé par la province, n'avait aucune chance.

La commune ou la mort

8 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 19 septembre 2003

Voici enfin le troisième tome de la transposition en bande dessinée du roman de Vautrin consacré à la Commune. Quelques jours pendant lesquels le petit peuple parisien s'est battu pour faire émerger des idées empreintes d'égalité, de justice et d'humanité. Quelques jours qui ont vu la résistance héroïque et illusoire d'une foule déchaînée contre les troupes versaillaises de Thiers. Armés de maigres moyens, de bric et de broc, de quelques canons, les Communards vont ériger des barricades faites de pavés pour tenter d'endiguer l'irrépressible avancée des Versaillais. Une résistance d'autant plus belle et cruelle qu'elle s'avérera vaine. Les révolutionnaires seront fusillés la fleur au fusil par des soldats, qui bien que de l'autre camp, n'en étaient pas moins leurs frères.
Le troisième tome donc de cette fresque qui initialement était prévue comme triptyque et qui verra la parution d'un quatrième et dernier tome. Le dessinateur Tardi, devant l'ampleur de cette sanglante répression, a pris le parti de raconter la dernière journée de lutte sur deux volumes. Comme le disait Jules, ce parti pris de vouloir tout expliquer dans le détail fait que ce tome est un peu moins passionnant que les précédents.
Cependant, au milieu de l'Histoire qui évolue, les personnages déjà connus se débattent dans cette débâcle annoncée. Horace Grondin, le sous-chef de la sûreté, ne rêve que de vengeance sur la personne de Tarpagnan, le jeune capitaine rallié à la cause des Communards, dont il pense intimement qu'il est coupable du meurtre sauvage de la fille dont il avait la garde. Tarpagnan, lui, lutte sur le front pour oublier son amour déchu avec Gabriella Pucci,....
Personne d'autre que Tardi n'aurait pu restituer à ce point la noirceur de cette époque troublée. Des planches absolument somptueuses nous montrent l'horreur des barricades, les lieux d'une boucherie sans nom. Tardi est aussi capable de créer un véritable climat, un véritable univers grâce auquel on comprend mieux les enjeux historiques de l'époque. Capable également de créer de véritables "gueules" à ses personnages nous les rendant plus crédibles et plus familiers. Son dessin me fait souvent penser à la force qui émane des fresques d'Eugène Delacroix.
Magnifique une fois de plus!

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