Le Musée Marmottan-Monet vous dit merci pour votre visite

"Lune et l’ombre" est un roman avec une forte dose de fantastique, il nous projette dans l’univers de la peinture. Une jeune fille Lune a treize ans, elle vivait avec seulement sa mère jusqu’à ce que cette dernière ne décide d’accueillir chez eux un homme qu’elle venait de rencontrer.

Ce dernier Malco se dit écrivain et travaille sur les chantiers pour gagner sa vie. Peu après sa venue, Lune perd la vision des couleurs ; cela semble un problème psychologique mais au fur et à mesure sue l’on progresse dans le récit, on se dit que Malco pourrait bien avoir utilisé un de ses pouvoirs maléfiques à son encontre. Un heureux hasard de circonstances fait que Lune acquiert la certitude qu’en se rendant voir au moins un tableau d’une exposition temporaire intitulée "Femmes peintres des XIXe et XXe siècles : les génies oubliés", elle pourra retrouver la perception de tout le cercle chromatique.

Durant le trajet de sa ville de banlieue à Paris, elle tente d’échapper à Malco qui veut l’empêcher d’atteindre le musée Marmottant. Divers personnages marginaux l’aident à lui échapper, toutefois comme il a deviné le but de sa sortie il la retrouve au musée. Pour le fuir de nouveau elle se jette en direction d’un tableau dont le nom n’est pas donné et qu’avec rien que les éléments donnés dans le texte on ne peut raccrocher à un de la liste de façon certaine. Il semblerait qu’elle saute ensuite d’un univers pictural à l’autre en compagnie de Léo, personnage rencontré dans le premier tableau (et qui change d’apparence en passant d’une œuvre à l’autre), toujours pour éviter d’être rejointe par son poursuivant. Elle en apprend un peu plus sur ses ascendants :

« Quand à la petite, enfant de peinture et de sang, elle reçut le don de vivre entre les mondes, de donner chair à ce qui n’en avait pas. Elle se maria à son tour, et eut plusieurs enfants. Toi, petite étincelle, tu es sa descendante. Et quand tes dons seront entièrement réveillés, tu seras probablement bien plus puissante qu’elle ». (page 173)

La liste des principaux tableaux rencontrés par l’héroïne est à la fin, toutefois leur nom n’apparaît généralement pas dans le texte, ce qui est extrêmement regrettable. Autant on pouvait penser que le jeune lecteur, trouvant le nom du tableau dans lequel Lune évolue, mis de façon évidente, allait l’inciter à regarder sur internet sa composition, autant est-on à peu près certain que mettre en fin d’ouvrage dix-neuf noms de tableau sans indiquer dans quel chapitre ils apparaissent, va se traduire par une recherche a minima de ces tableaux. En plus pour bien aider l’adolescent à se perdre, tous les noms de tableaux ne sont ni cités dans le récit, ni dans la liste (comme on l’a vu) et bien entendu les deux ensembles n’ont pas les mêmes éléments. Une amie à moi disait quand tu fais quelque chose tu le fais complètement ou alors ce n’est pas utile…

Les tableaux qui sont cités dans l’histoire, ont droit à des italiques comme certains morceaux de phrases. "C’est la réalité" page 90 peut passer difficilement pour un nom de tableau, et si c’est le cas il mérite d’être signalé au moins dans les pages où est imprimée la liste ; plus sérieusement l’usage des italiques a un sens confus. Bref j’ai été mis en échec par le récit de ce livre pour une histoire d’italiques et ce n’est pas le peu d’indices dans le texte fournis qui m’aident à imaginer vraiment les univers successifs rencontrés par l’héroïne des chapitres 9 à 17. Deux des peintres, parmi les plus présents, ont droit à 5 pages documentaires chacun.

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  Fuir Malco [Texte imprimé] Charlotte Bousquet

  de Bousquet, Charlotte
  Gulf Stream éd.
  ISBN : 9782354882099 ; 13,90 € ; 02/05/2014 ; 216 p. ; Broché

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