Toujours une bonne série aéronautique et une histoire profondément humaine...

Attention, parfois, une histoire peut en cacher une autre ! En effet, certains lecteurs du premier tome de la série Le Faucon du désert ont pu croire qu’ils étaient dans une série entièrement consacrée à la guerre aérienne durant le second conflit mondial, confinés peut-être à l’Afrique du Nord. Il faut dire que la grande vedette était Marseille, un pilote de grande classe de l’Afrika Korps. Le jeune Ali, qui devenait pilote sous la protection de Marseille, ne semblait tenir là qu’un rôle de faire-valoir… Et pourtant…

A partir de là, on va faire un peu plus connaissance avec Ali. Il se nomme, en fait, Alessandro. Il est d’origine germano-italienne et il a été adopté par une famille libyenne. Il est bien devenu pilote de guerre sous les couleurs allemandes mais il ne se sent pas trop intéressé par la guerre. Il est plus motivé par la recherche de ses origines, mais en temps de guerre…

Dès que l’occasion va se présenter, il part escorter un vol de personnalités vers l’Allemagne, histoire de comprendre qui pouvait bien être sa mère allemande. Abattu au-dessus de l’Italie, mais récupéré vivant, il pilote un temps pour l’allié de l’Allemagne… Se prépare alors un grand raid vers Malte…

Pourquoi donner tous ces détails ? Pour vous montrer que la partie aérienne, si elle est bien présente, est très rapidement limitée à la toile de fond de la série. Ce n’est pas l’essentiel, juste le cadre ! Ali – continuons à l’appeler ainsi entre nous – est amoureux d’Aïcha. On le sait depuis le début, le lecteur sait même qu’elle est enceinte d’Ali, mais, lui, l’ignore encore quand il accepte de partir pour l’Allemagne… Aïcha attendra-t-elle paisiblement dans sa famille ? En fait, c’est parce qu’elle ne va pas rester telle la Pénélope en train de tricoter que l’histoire va prendre de l’épaisseur et de la saveur.

Ce second volet de la série va nous donner les clefs du projet de l’auteur, le Suisse Franz Zumstein : un homme aime tellement la troisième dimension qu’il va devenir pilote. Il est plutôt non violent et se retrouve en pleine guerre : il fera donc tout pour éviter la mort des autres pilotes et ne s’attachera pas spécifiquement à un camp. Un avion c’est fait pour voler, le fait qu’il porte les couleurs de l’Allemagne, de l’Italie ou de la Grande-Bretagne est tout à fait secondaire…

Ali voudrait connaitre ses origines. Là aussi, c’est bien une certitude, cette quête est même un des mécanismes centraux du scénario. Donc tout ce qui pourrait lui permettre d’en savoir plus sur son passé, sa famille, son père, sa mère… sera positif, recherché, motivant, stimulant… et parfois dangereux !

Enfin, Aïcha, une jeune femme très moderne dans son esprit, est décidée à retrouver rapidement le père de son enfant pour en faire son mari pour la vie. Cela semble un peu idyllique et construit à l’eau de rose. Mais comme Aïcha sait piloter, elle-aussi, la voilà partie en chasse…

Une très belle série pour ceux qui au-delà des histoires d’avions aiment les destins profondément humains. L’auteur – complet car il fait tout du scénario aux couleurs – nous livre ici une série aboutie d’une très grande qualité historique, aéronautique, humaniste… Du grand, du solide, du comme on aime !

Très bonne lecture donc…

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  Hal Far [Texte imprimé] scénario, dessin, couleur, Franz Zumstein

  de Zumstein, Franz
  Delcourt
  ISBN : 9782756020884 ; 14,50 € ; 08/09/2010 ; 48 p. ; Relié

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