No steak de Aymeric Caron
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Scientifiques
menu lyonnais : Boudin, Saucisson, Tripes, Andouillette et Tête de veau
La quatrième de couverture annonce qu’un jour la consommation de viande disparaitra et Aymeric Caron va nous expliquer pourquoi.
Sur une trame assez scolaire, l’auteur commence page 15 par les définitions de tous ces Veg : végétariens, végans, végétaliens, flexitariens, pescetariens…Puis il liste combien y a-t-il de végétariens dans le monde et d’où viennent-ils, par exemple seulement 40% de la communauté indienne est végétarienne (j’avais pensé plus). Proportionnellement, en France, vivent entre 1 et 2 Millions de végétariens et seulement 1,2 Millions de chasseurs.
Ensuite, il retrace toutes les raisons de son végétarisme et les transpose en argumentation pour meubler sa thèse : pourquoi l’humanité abandonnera la consommation d’animaux ?
Chapitre 1 : parce que la viande détruit la planète.
Cinq arguments principaux : Plus il y a d’êtres humains, moins la viande constitue un régime alimentaire adapté ; la viande renforce l’épuisement des sols et l’utilisation abusive des ressources d’eau ; le réchauffement climatique est augmenté à cause des émissions de carbone pour l’importation ; la terre manque de surface agricole : les suites de la déforestation sont connues ; l’élevage de masse augmente la pollution des nappes phréatiques (1 kg de viande= 1 année de douche). Dans ce chapitre, je déplore pour un végétarien, qu’il ne traite que la viande et oublie les poissons et ne parle que des élevages en masse mais oublie le commerce régional.
Le problème social est aussi traité : les nations émergentes, où le niveau de vie augmente et la consommation de viande explose. La Chine représente 29% de la consommation mondiale de viande, c’est un fait qui n’est pas analysé plus en détail : ce chiffre doit à mon avis être comparé au fait que la Chine représente aussi 20 % de la population mondiale.
Il note page 39 que « les cultures nécessaires aux biocarburants entrent en concurrence avec les produits agroalimentaires. Les biocarburants sont responsables de 70% de l’augmentation du prix du maïs, et de 40% de celle des prix du soja. »
On est surpris d’apprendre que sur 1 hectare on peut nourrir 30 personnes un an avec des légumes ou moins de 10 personnes avec de la viande rouge.
Ce chapitre liste tous les arguments déjà entendus dans un contexte de réchauffement de la planète, il est appuyé de chiffres et de recherches, il est convaincant.
Chapitre 2 : parce que nous sommes incohérents avec les animaux
Dans ce chapitre l’auteur traite la différence entre aimer les animaux comme les chiens et chats, animaux domestiques et de compagnie ou apprivoisés, et le « délit de faciès » pour les insectes, araignées, pigeons et serpents, qui sont évités pour raison de phobies ou de méconnaissances. Pourquoi un koala est mignon et pas un boa constrictor ?
Malheureusement entre trouver un animal mignon ou/et le manger, l’auteur n’a aucun point valable ou scientifique pour argumenter. Cette approche sentimentaliste du thème ne me correspond pas.
Chapitre 3 : Parce que l’on n’assume pas la mort de l’animal que l’on mange
Ici l’auteur retrace les systèmes d’élevage et d’abattoir de masse, connus pour leur rendement et non pour leur sensibilité. Il démonte l’argument que les animaux ont été conçus pour être mangé en disant « si des parents concevaient un enfant pour le prostituer »… Il en appelle encore aux sentiments du lecteur sans données concrètes.
Chapitre 4 : Parce que l’amour de la viande est culturel et pas naturel
Là, l’auteur redevient concret et professionnel. Il retrace le racisme de nos sociétés envers les végétariens et les moquages courants. La non-acceptante est souvent liée au fait que la consommation de viande est associée aux muscles et à la santé, alors que certaines études (page 137) ont prouvé que la femme tout en étant omnivore fait souvent un blocage naturel sur la viande lors de grossesse, pour protéger le bébé.
Les différences culturelles sont listées à partir de la page 143, tout y passe le tofu et le camembert qui pue. Page 164, les subventions calculées pour la production de viande bovine devraient être comparées aux subventions pour les légumes, colza et maïs en particulier, pour pouvoir peser cet argument.
Page 163, l’auteur retombe sur le thème du culturel en parlant de la tradition du foie gras et des maladies engendrées par une exploitation trop intense (Page 180 vache folle et grippe aviaire). On passe le chapitre sur le cannibalisme…
Ce chapitre est assez bien tourné et il a bien fait le tour, il ne manque rien.
Chapitre 5 Parce que nous n’avons pas besoin de viande pour vivre
L’auteur prouve que certains athlètes de haut niveau continuent à gagner des médailles sans manger de viande, que les exploits sexuels ne sont pas liés à une consommation de viande liée à une image testostéronée et que dans le soja il y a plus de protéines que dans la viande. Il omet de parler des champs de soja qui aussi polluent les nappes phréatiques…(Note: la production massive de soja ne se fait pas pour nourrir les végétariens, mais pour nourrir les animaux qui nourrissent les humains) Il rappelle que la grande consommation de viande est la première cause d’arrêt cardiaque aux USA et de bouchage de veine.
C’est dans ce chapitre que l’auteur nous conseille des restaurants végétariens à Montréal (le Chuchai Rue Saint Denis) ou à Paris (l’Arpège dans le VIIe et l’Aquarius dans le XIVe).
Chapitre 6 : Parce que les animaux que nous mangeons nous ressemblent
Nous apprenons ici qu’il existe depuis 1977 une déclaration universelle des droits de l’animal. L’auteur dénonce l’idée de la supériorité de l’être humain sur l’animal : est-ce qu’un homme qui court à 20km/h est supérieur au jaguar qui peut courir 100 km/h ?
Il prouve avec deux exemples unique que les animaux ont autant d’empathie que l’homme qui se fait la guerre et s’agresse sans raison.
Chapitre 7 : Parce que la morale nous commande d’arrêter la viande
Il continue à défendre les animaux devant les hommes, appelle à la sensibilité.
Les vegans semblent aussi racistes par rapport aux végétariens, à leurs yeux, ne pas manger de viande ne suffit pas, ou on est vegan ou on est rien.
Chapitre 8 : parce que le végétarisme est moderne depuis des millénaires
Dans ce chapitre, l’auteur reprend un historique des végétariens, en passant par le Rajasthan aux textes bibliques, et en citant Rousseau et Lamartine.
Pour finir, page 267, il nous propose un test ludique et philosophique. La première question est « pensez-vous qu’il faut juger une action en fonction du résultat qu’elle permet d’atteindre, ou plutôt selon les principes intrinsèques qui la définissent, indépendamment de l’efficacité du résultat ? ». Alors ?
En conclusion, ce livre est une collection incroyable de toutes les idées entendues, discutées et rassemblées autour de statistiques et preuves qui ne laissent pas insensible. La bible argumentaire pour tous végétariens ou intéressés.
Les éditions
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No steak [Texte imprimé] Aymeric Caron
de Caron, Aymeric
Fayard
ISBN : 9782213661537 ; 20,00 € ; 16/01/2013 ; 360 p. ; Broché -
No steak [Texte imprimé] Aymeric Caron
de Caron, Aymeric
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290076958 ; 7,60 € ; 08/01/2014 ; 379 p. ; Poche
Les livres liés
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Le menu lyonnais... | 35 | Shelton | 31 août 2014 @ 14:24 |