Le livre du bonheur de Nina Nikolaevna Berberova
( Kniga sčastʹâ)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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Titre prometteur...
Sam Adler, musicien russe, se suicide dans un hôtel à Paris, laissant le nom et l'adresse de Véra bien en vue.
Véra, prévenue par la police, est abasourdie : elle venait de recevoir une lettre de Sam, écrite, elle le comprend alors, juste avant qu’il se tire une balle dans la tête.
Il lui annonce son suicide à mots à peine voilés.
« S'il y a quelque chose à sauver, ce n'est que mon désespoir. »
Véra ne peut réprimer un retour en arrière dans son enfance, au temps où Sam était son ami, à Saint-Pétersbourg, au début du vingtième siècle.
Une amitié qui a démarré au gré d'un mini-drame.
Petite fille, elle effectuait sa promenade quotidienne au parc avec sa gouvernante, lorsqu’elles découvrirent un petit garçon couché dans la neige, face contre terre.
Le gel l’avait déjà bien paralysé.
Lorsqu’il reprend conscience, il ne peut se rappeler ni son nom ni son adresse.
Elles n’ont pas d’alternative : il faut l’emmener à la maison, le réchauffer et tenter de découvrir qui il est.
Véra, dès les premiers instants veut posséder ce petit garçon, elle le veut pour elle toute seule.
Tout à coup, la mémoire lui revient, il s'appelle Sam Adler et habite dans la même rue, juste en face !
Son père, alerté, vient le rechercher, mais Sam a eu le temps de lancer une invitation à Véra pour le lendemain.
C’est le départ d’une amitié fusionnelle, où l'un ne se distingue pas de l'autre, qui évoluera tout au long de l'adolescence, jusqu’au jour où la famille Adler, ruinée, doit déménager.
Les adieux sont déchirants (on envoie les violons !).
Tout au long de cette première partie, le lecteur a l'impression que l’histoire du livre est celle de cette amitié.
Eh non.
Il s’agit de Véra et de son difficile parcours vers le bonheur.
On n'entendra quasi plus parler de Sam.
La deuxième partie est consacrée aux trois ans de mariage que vivra Véra avec un homme malade des poumons.
Ils quittent la Russie pour Paris, fuyant la famine.
Mais Alexandre Albertovitch doit garder le lit dès leur arrivée.
Pourquoi avoir accepté d’épouser un moribond ? « Ce qui l'avait brûlée ces derniers mois et peut-être toutes ces dernières années était le désir d’être bonne envers quelqu'un. »
« La pitié l'avait empoisonnée, transpercée, engloutie ; elle ne pouvait plus rien faire, ni vouloir, ni combattre, et il lui semblait que toute la peine du monde – pas de son monde à elle, rayonnant, éclatant, au son de la fanfare et couleur arc-en-ciel, mais de son monde à lui & se déversait en elle comme dans un récipient.
Elle assumerait tout, supporterait tout. »
Trois années de mariage, trois années de semi-renoncement et puis, enfin, la libération : son mari meurt.
C’est ici que commence la troisième partie, où Véra va se révéler.
Jeune femme libre, en bonne santé, pas moche, elle ressent un appétit de vivre, bien logique somme toute.
Ce questionnement va s’approfondir petit à petit pour porter exclusivement sur le bonheur, le bonheur simple.
Réussira-t-elle à l’atteindre ?
Fera-t-elle la rencontre qui le permettra ?
Dans ce roman au titre séduisant, Nina Berberova donne sa réponse à la problématique du bonheur, et c’est en cela qu'il est intéressant : le bonheur ne se trouve ni dans la fusion, ni dans l'effacement, ni dans une gloutonnerie indistincte, mais dans un savant équilibre, toujours à préserver.
L'héroïne veut désespérément être heureuse et en cela, tout lecteur peut s’identifier à elle.
Toutefois, j'ai trouvé certains passages peu clairs, traités trop rapidement avec des bribes de dialogue, des contextes non déterminés.
Les éditions
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Le livre du bonheur [Texte imprimé], roman Berberova trad. du russe par Cécile Térouanne
de Berberova, Nina Nikolaevna Térouanne, Cécile (Traducteur)
Actes Sud
ISBN : 9782742706631 ; 20,00 € ; 04/06/1999 ; 278 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Une superbe évocation
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 13 septembre 2006
Pour moi la première partie est la meilleure. Une fois que l'héroine se marie et quitte la Russie l'intérêt du livre faiblit. En outre j'ai trouvé le livre parfois un peu confus et inégal. Mais je lirai certainement d'autre de Berberova car sa plume m'enchante tout simplement par moment.
Bonheur de lire...
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 12 décembre 2004
C'est beau, très beau même... Je me suis laissée entrainer dans cet univers chargé d'émotions à l'état pur et de joie, de tristesse, d'attachement, de lassitude et d'abandon avec comme toile de fond la Russie si froide et austère et puis Paris et son romantisme... Un livre comme je les aime que j'ai découvert par hasard sur les rayons de la biblio municipale et qui est un beau cadeau que la vie me fait...
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