Le casse du siècle de Michael Lewis

Le casse du siècle de Michael Lewis
(The Big Short: Inside the Doomsday Machine)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Faonta, le 4 novembre 2014 (Etterbeek, Inscrit le 30 avril 2012, 89 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 202ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 2 985 

Un pouvoir invisible

Travail soigné et très documenté doublé d'un réel agrément de lecture

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Mais VENDEZ je vous dis !

10 étoiles

Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 27 octobre 2016

Présentation de l'éditeur :

Des banquiers crédules, des spéculateurs corrompus, de naïves agences de notation... manipulant des fortunes dont les ordres de grandeur dépassent l'entendement. Bienvenue dans le monde de la finance! Le "casse du siècle" ou le vrai roman de la crise saisie depuis son origine: Les subprimes, ces produits financiers qui ont servi à l'enrichissement de quelques-uns... et causé la ruine de beaucoup.

Mon avis :

En tant que financier, il est vrai davantage du côté "corporate finance" que "finance de marché", j'ai tout simplement adoré ce livre. Adoré ce livre parce qu'il entre véritablement dans les détails techniques de ce qui a pu se passer en juillet 2007 lors de la terrible crise des subprimes. Mais ce qui est important n'est pas tant cette date de juillet 2007 mais tout ce qui a pu en être à l'origine car une crise financière de cette ampleur n'arrive pas du jour au lendemain. En effet, celle-ci est née quelques années auparavant, en 2005, quand certaines banques ont commencé à accorder des crédits immobiliers beaucoup trop facilement, à des gens qui ne pouvaient décemment pas les rembourser. Le but de ces banques? Et bien c'est tout simple et peu novateur : s'enrichir. Comment? En proposant des taux d'intérêt d'appel très bas mais à taux variables et qui doublaient voire triplaient après 2 ou 3 ans, rendant les emprunteurs tout simplement incapables de rembourser. Les banques se rémunéraient sur le rachat/revente de crédit avec entre autres tous les frais annexes que cela induit. Il faut savoir qu'à cette époque, un crédit pouvait être réalisé grâce à la valeur du bien immobilier et non sur des engagements financiers précis. Ainsi, les banques hypothéquaient les biens immobiliers pensant que le prix allait grimper et que si l'emprunteur se retrouvait en défaut de paiement elles se rembourseraient en vendant le bien (à une valeur plus haute que le prix d'achat). Les banques regardaient peu (voire pas du tout) la capacité d'emprunt du demandeur. Ainsi, certains prêts que les grandes banques appelaient des no-docs loans ne requéraient pas de la part de l'emprunteur de fournir une quelconque fiche de paie ni un quelconque apport. Ainsi, certains américains gagnant 15000$ par an pouvaient emprunter des sommes jusqu'à 800 000 ou 1M de dollars !!!!
Bref, pardonnez moi pour ce passage un peu technique mais tout cela est expliqué de façon beaucoup plus précise dans le livre. Ce livre-réalité en quelque sorte nous explique, étape par étape, comment les banques ont empilé les mauvais crédit pour ensuite les revendre sur le marché, ce sont les subprimes loans. L'auteur dénonce à la fois ces banques des vendaient des produits pourris, sans en évaluer correctement les risques, mais surtout les agences de notation, complètement perdues et incapables d'évaluer elles-mêmes les risques, sans parler de la Fed et du Trésor qui étaient à mille lieues de se douter de ce qui se passait. L'auteur nous retrace donc cette crise au travers des quelques profils d'investisseurs qui, eux, avaient compris dès le début qu'une crise majeure allait arriver sur les marchés financiers. Il nous explique comment ces quelques traders ont été visionnaires, gagnant au passage beaucoup d'argent (plusieurs dizaines de millions de dollars) grâce à l'achat de CDS (qui sont une assurance sur la baisse du marché des prêts hypothécaires subprimes) et surtout à quel point les banques et les agences de notation sont restées sourdes aux nombreuses alertes qu'ils lançaient.

Au-delà de l'impact financier que cette crise a engendré, c'est tout un système social qui reposait donc sur cette forme de "pyramide de Ponzi". Cette chute vertigineuse des marchés a détruit une certaine forme de système bancaire mais a enrichi les principaux auteurs de cette crise (tous les PDG et principaux traders des grandes banques d'affaires américaines sont partis avec des parachutes dorés et ont vite retrouvé un emploi). Les principaux perdants? Et bien vous l'aurez deviné, les pauvres américains en bout de chaîne incapables de rembourser leur crédit et qui se sont retrouvés à la rue par dizaines de milliers.

Un livre que je conseille vivement principalement aux financiers, sans vouloir bien sûr exclure les autres lecteurs mais il y vraiment beaucoup de passages assez techniques qui peuvent être un frein à la lecture.

Forums: Le casse du siècle

  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  à la relecture de ce livre Le casse du siècle 1 Faonta 6 mai 2016 @ 18:59
  Un des meilleurs livres sur la crise de 2008 2 Faonta 19 novembre 2014 @ 00:51

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