Marie-Henriette : Une amazone face à un géant de Mia Kerckvoorde

Marie-Henriette : Une amazone face à un géant de Mia Kerckvoorde

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par VLEROY, le 17 août 2013 (Inscrit le 9 janvier 2006, 45 ans)
La note : 8 étoiles
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Une biographie intéressante mais incomplète

J'ai lu les deux biographies sur la deuxième reine des Belges : "Marie-Henriette, reine des Belges : la lionne blessée" (par Jo Gérard) et "Marie-Henriette : une amazone face à un géant" (par Mia Kerckvoorde). Née le 23 août 1836, Marie-Henriette est la fille de l'archiduc Joseph d'Autriche, palatin de Hongrie, et de Marie-Dorothée de Wurtemberg. Elle passe une enfance heureuse en Hongrie, loin du protocole de la Cour de Vienne. A 16 ans, elle participe, pour la première fois, à un bal de la Cour.

Afin de préserver l'indépendance de la Belgique face à l'impérialisme français de Napoléon III, le roi Léopold Ier imagine un mariage politique entre son fils le prince héritier Léopold et l'archiduchesse Marie-Henriette d'Autriche. La reine Victoria d'Angleterre trouve cette union prématurée et incite en vain son oncle à le reporter d'un an. Après l'accord de l'empereur François-Joseph, Marie-Henriette quitte avec regret sa famille en août 1853 pour prendre la direction de la Belgique.

Mais le courant ne passe pas entre les jeunes époux. Contrairement à son mari, Marie-Henriette aime l'équitation, la peinture, la musique et la littérature. On parle de "l'union d'un palefrenier et d'une religieuse, étant entendu que la religieuse est le duc de Brabant". En octobre, ils se rendent chez la reine Victoria qui constate leurs différences et pense que leur mariage n'a pas encore été consumé.

Préoccupé par la situation du jeune couple, le roi Léopold Ier leur offre un long voyage en Orient de novembre 1854 à août 1855. Ils visitent notamment Vienne, Venise, Trieste, Corfou, Alexandrie, Le Caire, Jérusalem, Beyrouth, Damas, la Crête, Rhodes, Athènes, la Sicile, le Vatican et la Suisse. Ce voyage s'avère positif pour le couple qui s'est un peu rapproché. Ils ont ensuite trois enfants : Louise en 1858, Léopold en 1859 et Stéphanie en 1864.

En 1865, Léopold Ier meurt, la main dans celle de sa belle-fille Marie-Henriette qui devient reine des Belges. L'année suivante, le nouveau couple royal effectue des Joyeuses Entrées à Gand, Bruges, Ostende, Mons, Tournai, Liège, Charleroi et Namur.

L'auteur Jo Gérard compare Marie-Henriette et Louise-Marie : "Ce qui rapproche les deux premières souveraines? L'échec de leur vie sentimentale et, osons le mot, sexuelle. Louise-Marie ne le dissimule pas dans une lettre pathétique qu'à la fin de son existence elle adressera à son mari. Celui-ci, comme Léopold II plus tard, entendra bien limiter le rôle officiel de sa femme. Il ne cherchera jamais à lui confier d'importantes missions politiques ou diplomatiques. Nos deux premiers rois ne feront pas de leurs épouses de véritables collaboratrices ainsi qu'on le verra au temps d'Albert Ier pourvu, il est vrai, d'une femme dotée d'une forte et originale personnalité".

Suite à la mort du prince héritier Léopold, victime d'une pneumonie, Marie-Henriette est obligée de reprendre ses devoirs conjugaux pour assurer l'avenir de la dynastie. Elle tombe enceinte mais c'est la déception : c'est une fille, prénommée Clémentine. Ses deux filles aînées les princesses Louise et Stéphanie font des mariages arrangés malheureux.

La princesse Stéphanie écrira plus tard : "Mes parents ne se sont pas compris. Leurs chemins se sont croisés un seul instant, pour s'écarter aussitôt et à jamais. Il choisit celui de l'indifférence et de l'infidélité ; elle dut accepter celui de la résignation, de la solitude et de la douleur".

Outre des actions de charité, la reine Marie-Henriette part chercher à Miramar en 1867 sa belle-soeur Charlotte, éphémère impératrice du Mexique, et soigne des blessés au palais royal durant la guerre franco-prusienne de 1870. A partir de 1895, elle fuit la Cour, laissant le rôle de Première Dame à sa fille cadette Clémentine, et s'installe à Spa où elle exhausse en 1896 son vœu de réunir ses trois filles et ses deux petites-filles Erzi et Dora. Elle décède en 1902.

Jo Gérard est un bon conteur mais il a le défaut de s'étendre sur des sujets historiques qui n'ont rien à voir avec le sujet du livre. La biographie de Mia Kerckvoorde est meilleure mais est incomplète (il n'y a, p.ex., aucun chapitre sur son enfance).

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