La fin du monde de Pierre Wazem (Scénario), Tom Tirabosco (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire

Critiqué par DomPerro, le 17 juillet 2013 (Inscrit le 4 juillet 2006, - ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 835ème position).
Visites : 3 448 

Faire la paix avec ses démons

Dans cette bande dessinée, le dessin et couleur de Tom Tirabosco m'apparaissent supérieurs au récit trop précipité de Pierre Wazem.

Dès les premières pages, la personnages principale se plaint, complètement inerte, allongée sur le plancher d'une pièce. Elle dit : ''Je suis aussi étrangère à moi qu'aux autres.''

Le ton est... trop didactique, et verse toujours dans la sensiblerie, page après page.

Des éléments fantastiques et merveilleux viennent ponctuer ces jérémiades: chat parlant, cauchemars étranges, des voix qui émergent de nulle part, une vieille dame aux allures de sorcière et des médias qui traitent des fortes pluies comme un signe de la fin du monde.

Comme je l'ai mentionné, chaque élément est trop rapidement amené, si bien que le lecteur ne peut réellement s'attacher à l'histoire.

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Le mystère de la chambre bleue

8 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 3 avril 2020

Dix ans avant « Femme sauvage », Tom Tirabosco publiait « La Fin du monde », en collaboration avec Pierre Wazem au scénario. L’an dernier, Futuropolis a eu la bonne idée de rééditer ce bel album, dont l’action se situait déjà dans un contexte apocalyptique. A la différence qu’ici, on est davantage dans le symbolisme et l’intériorité.

Le récit, assez prenant, commence par un accident. Malgré la tempête qui fait rage, un homme, accompagné de son jeune garçon, emmène son épouse à la clinique dans le but d’accoucher… Dans la forêt qu’ils traversent, un arbre s’écrase subitement sur la voiture… Quinze ans plus tard, une jeune femme, déprimée et cloîtrée dans son appartement, pense à sa mère qu’elle n’a pas connue, et dont la mort lui a été cachée. La réponse ne se trouverait-elle pas dans la chambre du haut de la maison familiale, que son père a mise sous clé depuis des années ?

D’emblée, le lecteur est happé par l’étrange atmosphère de ce récit crépusculaire, où la fin du monde est annoncée, avec son lot d’inondations et de pluies diluviennes. La bichromie bleue confère une ambiance nocturne renforçant le mystère d’une narration qui nous fait constamment douter de la réalité des choses. Tout d’abord, il y a ce dialogue entre la jeune femme et sa voix intérieure, qui semble être la voix de la raison l’empêchant de sombrer dans la folie. Toujours pour lui rappeler que sa mère n’est plus de ce monde, et que la tempête en cours et cette histoire de fin du monde ne sont peut-être que le produit de son imagination… Il y a ensuite ce huis-clos réunissant les trois protagonistes (la jeune fille, la vieille dame et le chat) dans cette grande bâtisse vide, son propriétaire, père de la jeune fille, ayant dû être hospitalisé à la suite d’un infarctus. Une demeure digne d’un film d’Hitchcock, avec cette vieille dame un peu inquiétante venue y chercher refuge. Lorsque cette-ci entame une conversation avec Capsule, le chat de la maison, l’histoire basculera un peu plus dans une dimension parallèle. Car cette dame — dont l’identité et la fonction nous seront vite révélées — va pousser notre jeune héroïne à franchir la porte de cette « chambre du haut », cette pièce fermée depuis des lustres, dont la clé est perdue, mais qui semble contenir de lourds secrets… C’est un peu à son insu qu’elle comprendra que pour renaître, il est parfois nécessaire de précipiter la fin du monde que l’on connaît, d’une certaine façon de « mourir »…

Bien élaboré, ce récit intimiste, empreint d’un onirisme subtil, va prendre la forme d’une quête, celle d’une jeune femme à la recherche de son passé, seul remède à sa souffrance psychique. Si par ailleurs on apprécie le dessin singulier de Tom Tirabosco et les dialogues très écrits de Pierre Wazen, on pourrait juste regretter que l’émotion, quelque peu absente, ne parvienne pas à s’imposer comme point d’orgue du récit, ce qui est un peu dommage au vu de la thématique choisie.

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