Les miscellanées de la chanson française de Bertrand Dicale

Les miscellanées de la chanson française de Bertrand Dicale

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Musique

Critiqué par AmauryWatremez, le 21 mai 2013 (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans)
La note : 7 étoiles
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« Zisse isse ze french songue »

...."aze sède" Maurice Chevalier qui était parti à Holywood au début de la Seconde Guerre

Comment sont nés des classiques hors d'âge comme "Ne me quitte pas" de Brel, qui je trouve tombe souvent dans le mélo, je le préfère sarcastique, "Les feuilles mortes" de Prévert et Cosma, et Montand, et Gainsbourg, et Romain Didier, "Göttingen" de Barbara ou "Toulouse" de Nougaro ? Combien de fois a été adapté "Comme d'habitude" dont on découvre le véritable auteur avec stupéfaction, il est moins "glamour" que Sinatra ? L'appréciation de la chanson française c'est à la fois subjectif et objectif, révérant et impertinent. On a pas le droit de déboulonner les idoles, y compris celles, cocaïnomanes des jeunes, et quand on ose toucher quand même à l'icône, on finit anathèmisé par une espèce répandue dans la musique française, les fans

Bertrand Dicale, un amateur fou de Gainsbourg et ses chansons, vient de sortir cet ouvrage que, personnellement, je trouve moins prétentieux et pédago-pouèt pouèt à la mord-moi le noeud (mais pas trop fort) que ses leçons sur justement le laid Serge (ses oreilles maxifeuillues, son pif pour nostalgique du bon temps de l'Occupation, quand les français déjà modestes, ils ne signaient pas, c'était avant le Net, c'était plus pratique -même pas besoin d'un pseudo pour décharger sa bile- adoraient écrire à la kommandantur). Le talent de Gréco lui vient certainement en l’occurrence des souffrances qu'elle vécut pendant la guerre, elle transforme le charbon en diamant, Juliette, et d'autres comme Brassens. Ils habitaient le Quartier Latin avant sa colonisation par les mècheux et les mècheuses, le quatorzième tout comme Fallet avant que le quartier ne devienne un refuge pour vieilles dames z-aisées aux cheveux violets. On n'y buvait pas du pinard pour entrer en compétition avec ses relations, mais pour seulement être heureux entre amis. Et Dicale ne tombe pas dans l'erreur d'attribuer la cause du talent de Gainsbourg au seul antisémitisme, la haine ne donne aucun talent aux victimes, encore moins aux bourreaux, elle peut néanmoins causer la blessure originelle qui comme le péché du même, le monde il aurait pas été pareil si il avait pas existé. Un peu comme le nez de Cléopâtre.

La chanson française à textes devient de plus en plus en ce moment un truc de bobos, la méchants absolus de notre époque et de la plupart des forums du net. Certes, c'est pas bien les bobos, les bobos c'est méchant, pas bô, pas gentil et en plus c'est prétentieux et souvent pleins aux as. De plus, le bobo vote Europe Écologie parce qu'il aime bien les chtites fleurs et les gentils z-oiseaux mais cela ne l'empêche pas de prendre l'avion et de dépenser quelques milliers de tonnes d'équivalent pétrole pour aller faire son équitable chez les chtits n'enfants n'africains ou n'asiatiques. Bon, mais en quoi cela est-il suffisant pour se priver d'écouter de la chanson française avec des textes pas trop mal ficelés dont certains à tiroir (ce qui est logique, dans les tiroirs on trouve parfois de la ficelle) ?

gainsbourg005.jpgCe livre ne s'intéresse d'ailleurs pas seulement à la chanson intello ou à textes, il traite des rengaines à la mode, des yéyés (à chanter avec un groupe de chanteurs épileptiques en sous-pull derrière, "Si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit. J'y mettrais tout mon coeur. Je bâtirais une ferme, une grange et une barrière. Et j'y mettrais mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, Oh, oh, ce serait le bonheur-heur"), des charmeurs comme Roulio Iglésiasse ("Mais moi non plous yé né pas chengé"), des chanteurs en couple, Stone, et sa coupe qui revient à la mode, frange et coupe au bol, et Charden -Eric de son prénom ("C'est l'avvvènetoura ! C'est faireuh l'amoureuh avec toâ!"), Chagrin d'Amour, dont Valli qui a fini sur France Inter ("chacun fèfèfè skiluiplèplèplè !"), Peter et Sloane , Peter qui faisait la voix off de Canal au début ("Besoinderien, envie de toâââ Ah!"). C'est comme un carnet de notations amusantes, d'anecdotes pas très importantes, et d'autres plus. Il énumère toutes les chansons avec des prénoms de filles, avec les jours de la semaine.

Le problème de ce livre est que si l'on y trouve quelques grands ancêtres glorieux certainement pour les érudits de la chanson, on n'y cause pas beaucoup des autres ancêtres glorieux et un peu plus connus, comme Damla ou Fréhel. Et pourtant, sans elle la chanson française n'aurait pas pris ses marques réaliste, dérisoire, ironique, drôle parfois. Fréhel a fini sa vie comme Billie Holiday, comme une déchéance très longue et une inéluctable descente vers l'abîme, déjà alcoolique jusqu'aux yeux, elle a tourné vieille pocharde, du genre à exsuder un passé glorieux définitivement disparu. Il paraît que parfois elle se mettait à chanter « la Java bleue » a capella ("C'est la java la plus bêêêlleuh") et qu'alors les passants la reconnaissaient l'écoutant quelques minutes, au bord des larmes, le coeur battant. Parfois elle offrait des douceurs à des gamins du quartier, une grenadine ou des guimauves.

Ne perdant pas le Nord, elle se faisait remercier en tournées générales...

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Les éditions

  • Les miscellanées de la chanson française [Texte imprimé] Bertrand Dicale [présenté par] Gilles Verlant
    de Dicale, Bertrand Verlant, Gilles (Editeur scientifique)
    Fetjaine
    ISBN : 9782354251314 ; 0,99 € ; 11/03/2010 ; 400 p. ; Broché
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