Un ouvrage qui fait feu de tout bois sur un député aubois

Dans le contenu il faudrait expliquer que "Paul-Meunier" est un nom que s'attribue tardivement "Paul Meunier" ; il est en effet anormal d’écrire le nom de ce député de l’Aube de cette manière, sans expliquer les circonstances du changement du nom. L’ouvrage est composé d’une litanie de citations non de documents d’époque mais d'études sur divers sujets.

En effet Paul Meunier est régulièrement rencontré dans des livres qui évoquent divers aspects de la Grande Guerre : comités secrets, condamnations expéditives de la justice militaire, traitement des obusés, profiteurs de guerre, censure, négociation d’une paix blanche. Si on pouvait se réjouir des apports dus à l’ouvrage sur le Bourbonnais Pierre Brizon de Pierre Roy, on est assez effaré devant le gâchis du contenu du livre sur Paul Meunier. La comparaison est d’autant pertinente que des deux personnages avancent des idées parfois proches durant la Première Guerre mondiale, avec la différence de taille que Brizon est socialiste et Paul Meunier est radical-socialiste.

Ce député de l’Aube est accusé apparemment d’intelligence avec l’ennemi pour avoir tenté de traiter pour une paix blanche en 1917. Un chapitre intitulé "Paul-Meunier et les négociations secrètes" nous livre avec d’ailleurs un parti pris évident l’idée que la paix était possible en 1917. Grâce aux initiatives autrichiennes des contacts se nouent, toutefois les dirigeants de la double-monarchie sont prêts à céder l’Alsace-Lorraine (qui ne leur appartient pas) à la France en dédommageant l’Allemagne sur la Pologne russe mais aussi à ne pas céder les régions italophones de leur état. Il faudra toutefois voir ce qui est dit de la volonté de Charles Ier d'Autriche de faire la paix dans "Le dernier empereur" de Jean Sévillia.

On n’arrive guère à savoir quel a été le rôle de Paul Meunier et celui du journaliste Judet dans les approches en Suisse destinées à conclure une paix en 1917. Il est évident que n’est pas en nous citant les articles polémiques et mal informés de "L’ Action française" que l’on arrive à comprendre quoi que ce soit. Semble légère la thèse selon laquelle notre personnage est arrêté (à la fin de la session parlementaire) sur ordre de Georges Clemenceau car il est « l’avocat de Berthold Marguiliès qui était en conflit d’intérêt avec le baron Oscar von Rosen, défendu par Maître Albert Clemenceau ». Ce dernier est le frère du Président du conseil de l’époque.

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  Paul-Meunier [Texte imprimé], un député aubois victime de la dictature de Georges Clemenceau Yves Charpy

  de Charpy, Yves
  l'Harmattan / Historiques. Série Travaux
  ISBN : 9782296137042 ; 35,00 € ; 03/01/2011 ; 392 p. ; Broché

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