Brizon enfin l’insolence (…) En terre plantons la lance de notre rouge étendard! (adaptation du "Drapeau rouge")

Tous les lecteurs de livres d’historiens autour de la situation intérieure en France durant la Première Guerre mondiale on rencontré les noms de Pierre Brizon et de Paul Meunier. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce dernier au sujet de l’ouvrage "Paul-Meunier" d’Yves Charpy. André Touret dans "Les campagnes bourbonnaises il y a 100 ans" évoque longuement son rôle de défenseur des métayers et ouvriers agricoles dans l’Allier, un département où il naît et qu’il représente comme député de 1910 à 1919.

Pierre Brizon est un des trois parlementaires socialistes avec Jean-Pierre Raffin-Dugens et Alexandre Blanc à se rendre à Kiental en juin 1916 et il rédige le manifeste qui en résulte. Ce texte comprend en particulier cette phrase : « Le devoir vital du prolétariat est donc de demander dès maintenant l'armistice immédiat pour entamer les pourparlers de Paix ».

L’ouvrage de Pierre Roy est bien charpenté, il comprend des parties aux titres très parlants qui contiennent des chapitres avec divers intitulés très clairs. Citons quelques intitulés à travers un exemple pris dans la troisième partie Brizon face à la guerre : ombre et lumière, chapitre 7 Des convictions pacifistes qui se retrouvent et vont aller en se renforçant, Brizon journaliste prend ses distances avec l'Union sacrée et bientôt la récuse, Brizon un député qui cherche à utiliser le parlement pour les idées pacifistes socialistes.

L’auteur s’appuie sur un travail universitaire qui avait consisté pour beaucoup à analyser le contenu du courrier adressé par Pierre Brizon à un collègue enseignant en École normale Frantz Brunet (devenu ensuite inspecteur primaire en Saône-et-Loire) de son âge à un an près et issu du même village du bocage bourbonnais que lui. Pour ce dernier, comme pour Pierre Brizon , la consultation de leur dossier professionnel aurait été utile (ce que nous-même avons fait).

Cela aurait permis de casser la légende dorée de Pierre Brizon systématiquement déplacé pour le contenu révolutionnaire de ses cours et son soutien aux luttes ouvrières. En effet ses choix de textes et les commentaires qu’il en fait sont en effet très hétérodoxes, par rapport à ce qu’on attend d’une formation donnée à des normaliens, mais on a montré en particulier dans une revue d’histoire locale des Deux-Sèvres que la mutation à Armentières avait été demandée par Brizon avant qu'il ne fasse divers éclats à Parthenay. Par ailleurs il est bon de signaler, ce que Pierre Roy ne savait pas à l’époque où il a écrit son livre (mais que la lecture de ce même article quelques années plus tard renseigne), à savoir que la première rencontre de Brizon et Jaurès se fait à Parthenay début 1902 et que c’est donc à Passy (quartier de Paris) que la seconde rencontre se fait en mars (voici une réponse aux doutes émis page 24). C’est dans cette école normale de Parthenay que P. Brizon eut pour élève Ernest Pérochon, ce qui valut à ce dernier la publication en épisodes de son roman "Les Creux de maison" dans "L’Humanité" (divers courriers le prouvent). Ajoutons une fois encore au contenu offert par Pierre Roy que Brizon à Alençon eut pour élève-maître Paul Biard, précurseur du syndicalisme enseignant à la Belle Époque en Seine-Inférieure et militant de la pédagogie Freinet dans les Années folles.

Cet ouvrage est indispensable pour comprendre les mouvements pacifistes durant la Première Guerre mondiale et tout ce qui est avancé est le fruit d'un recoupement d'informations pertinentes. Si parfois pointent quelques opinions personnelles, elles sont bien distinguées des faits authentiques mis à la lumière.

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  Pierre Brizon, pacifiste, député socialiste de l'Allier, pèlerin de Kienthal [Texte imprimé] Pierre Roy

  de Roy, Pierre
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  ISBN : 9782848190129 ; 12,58 € ; 13/02/2004 ; 319 p. ; Broché

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