Montluçon 1940 - 1944 la mémoire retrouvée de André Touret
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire
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Maréchal te voilà sans alliés dans l'Allier
Voilà un ouvrage qui est plus qu’une chronique d’une ville durant quasiment toute la période de la Seconde Guerre mondiale. En effet le récit historique couvre la période qui va de mai 1940 à début octobre 1944. Le mois de mai 1940 vit à la fois l’une des hautes crues du Cher de mémoire d’homme et l’invasion des trois pays neutres qu’étaient le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. L’ouvrage se clôt non avec la libération fin août de Montluçon mais avec les hommages fin septembre et les premiers jours d’octobre aux victimes d’exactions nazies (otages de la carrière des Grises) puis aux résistants en très grande majorité montluçonnais du secteur de Mazirat.
La particularité de Montluçon est qu’elle est occupée le 21 juin mais qu’une semaine après les Allemands s’en retirent ; en effet en échange d’une bande côtière allant du Médoc au Pays basque, les armées du Reich reculent de plusieurs kilomètres sur un front allant approximativement d’Annecy, Grenoble, Clermont-Ferrand et Châteauroux). Montluçon est donc en zone libre (une situation qui dure jusqu’au 11 novembre 1942, puisque alors toute la France est occupée) et elle est même la ville la plus peuplée du département où la capitale de fait de l’état français s’installe à savoir Vichy (Moulins la préfecture de l’Allier est en zone occupée).
Sont bien développées les mesures politiques d’exclusion des juifs et des francs-maçons locaux ; on pourrait d’ailleurs rajouter que Kléber Seguin inspecteur primaire dans les années vingt à Montluçon mais en poste à Paris en 1940 est démis de ses fonctions également pour appartenance à une société secrète. Le triste sort du député-maire socialiste Marx Dormoy, mis en résidence surveillée est bien développé ; ce dernier est victime à Montélimar d’un attentat qui lui coûte la vie le 26 juillet 1941 (voir notre critique de "Max Dormy : biographie").
Tout ce qui relève des manifestations de propagande (dont la visite de ce voisin qu'est le chef de l' État) est remis à jour comme sont rappelés l’importance et le rôle des organisations collaborationnistes. Le contexte économique qui voit les restrictions s’accumuler est bien approché comme l’instauration et les conséquences du STO. Des figures de résistants armés ou non sont présentées, s’en dégage la personnalité de Pierre Kaan professeur de philosophie au lycée de Montluçon, jusqu’à ce qu’il soit démis alors qu’il était de mère catholique et avait été baptisé.
Au sortir de la Libération, 150 personnes ont laissé leur vie sous les bombardements du 15 juin 1940 et du 16 septembre 1943, 33 autres ont été tuées dans le convoi de Giat, 42 ont été martyrisées et passées par les armes à la carrière des Grises et 38 tuées aux combats de la Libération.
Cet ouvrage, qui comprend un index des personnes citées et des notes de bas de pages discrètes, se lit très facilement car il est l'œuvre d'un bon pédagogue.
Les éditions
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Montluçon, 1940-1944 [Texte imprimé], la mémoire retrouvée André Touret
de Touret, André
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ISBN : 9782909797717 ; 23,00 € ; 01/01/1999 ; 324 p. p. ; Broché
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