Bon pour la casse ! Les déraisons de l'obsolescence programmée de Serge Latouche
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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Des vertus de la décroissance
Notre système économique cherche en permanence la croissance et l'augmentation des profits. Pour ce faire, il faut vendre plus, et donc fabriquer plus. L'ère industrielle a permis cet accroissement de la production grâce aux machines, à l'automatisation sans cesse plus poussée, aux progrès dus à la recherche.
Mais la machine se substituant à l'homme, celui-ci se trouve de fait en concurrence (défavorable) avec elle. D'où les économies de personnel, les limitations de salaire, les licenciements, l'achat dans des pays à bas coûts. Conséquence immédiate : une contraction du pouvoir d'achat, puisqu'un salarié licencié consomme beaucoup moins. Comment augmenter malgré tout la consommation ?
- En octroyant des crédits aux ménages ne pouvant pas payer comptant. Cela revient à faire acheter avec de l'argent qui n'existe pas. Portée à son paroxysme, cette méthode conduit à l'explosion du système financier. C'est ce qui s'est passé.
- En incitant par tous les moyens le consommateur à acheter. D'où l'obsolescence programmée des produits, afin qu'ils soient remplacés bien avant que cela ne soit nécessaire. On crée une obsolescence technique, en lançant de nouveaux produits plus performants que les anciens, mais aussi une obsolescence purement commerciale, par la publicité, en créant une envie, une « fièvre acheteuse » d'un produit que l'on n'utilisera peut-être jamais ou très peu. Mais la pire des méthodes consiste à introduire dans un objet une pièce à durée de vie limitée, non réparable, qui obligera à changer la totalité de l'objet à une date prématurée. Conséquence non négligeable : utilisation de matières premières, de ressources que nous fournit la terre, mais qui ne sont pas inépuisables, cette terre à laquelle on fournit en échange des déchets polluants. Terre nourricière et terre poubelle...
On le comprend, ce système va à sa perte. La croissance comme finalité est une aberration qui détruit tout, et donc détruit l'homme. Quand nos dirigeants espèrent régler le problème du chômage en « relançant la croissance », en allant la chercher « avec les dents », ils nous conduisent en fait à une situation encore plus mauvaise que celle d'aujourd'hui. C'est bien ce que l'on constate... Les promesses ne peuvent évidemment pas être tenues, puisque la méthode choisie produit exactement l'effet inverse de celui escompté.
Un livre court, agréable à lire, pas pessimiste malgré le thème. L'idée maîtresse exposée est illustrée d'exemples, fait référence à de nombreux auteurs et ouvrages. De ce fait, il y a des redites. Peut-être sont-elles nécessaires le temps que nous puissions être convaincus par ce que nous dit Serge Latouche, et qui est tout de même sans nuances, et surtout ne propose aucune solution. Mais y en a-t-il une, la décroissance programmée, seule hypothèse rationnelle, n'étant pas, loin s'en faut, à l'ordre du jour.
Les éditions
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Bon pour la casse : les déraisons de l'obsolescence programmée
de Latouche, Serge
les Liens qui libèrent
ISBN : 9791020900142 ; 24,99 € ; 03/10/2012 ; 100 p. ; Broché
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