Dolorès de Villafranca de Marijac (Scénario), Gloesner (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire , Enfants => 10-12 ans , Enfants => 12-15 ans
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Viva la muerte ! (surtout quand les héros survivent)
"Dolorès de Villafranca" traite de Guerre civile espagnole vingt ans après son déclenchement et Salamanque où siège l'état-major franquiste donne lieu à un épisode du récit qui couvre plusieurs pages.
Cette bande dessinée paraît dans "Mireille" (de 1956 à 1957) puis en album aux éditions de Chateaudun, dans la collection Frimousse numéro 1 en 1962. À l’époque il est présenté avec simplement du rouge, du rose et du noir en plus du blanc. En 2012 la BD est recolorisée par Sibylline Meynet et la page de couverture du livre est dessinée par Félix Meynet.
Son dessinateur Noël Gloesner et son scénariste Marijac font partie des grands de la bande dessinée pour les jeunes des Trente Glorieuses (1945-1974), d’ailleurs la revue "Hop" publiée par l’Association d’étude du mode d’expression graphique de la bande dessinée (AEMEGBD (http://dumonteil.marc-andre.perso.sfr.fr/hop.htm) leur a consacré à chacun plusieurs numéros.
Depuis le Belle Époque jusqu’à la fin des années 1960 lorsque la presse pour enfants aborde en France le sujet d’une guerre civile (quel que soit le pays où elle se déroule), il y a deux possibilités. Soit le journal où paraît l’histoire appartient à un groupe de presse catholique ou est très marqué à gauche (on assimile ici des titres sous patronage communiste et d’autres proche de la Ligue de l'enseignement ou du Syndicat national des instituteurs) et dans ce cas le discours prend franchement position pour un camp et en l’occurrence l’un de ces journaux sera par exemple pour les contre-révolutionnaires et l’autre pour les jacobins, soit le journal appartient à la presse commerciale non marquée idéologiquement. Dans ce cas il y a toujours des héros et des salauds dans chaque camp ; l’histoire se termine très souvent par un mariage où l’homme engagé dans le camp progressiste épouse la femme issue du milieu religieux et conservateur. On est clairement avec Juan et Dolorès dans ce schéma pour "Dolorès de Villafranca".
Les histoires de Résistance durant la période 1940-44 font bien entendu exception (là la presse pour les jeunes est unanime) mais la milice est rarement présente, on préfère évidemment e couple FFI (ou FTP) / Allemands pour la mise en scène de combats.
Le dessin de "Dolorès de Villafranca"est d’un trait très élégant, le récit est moins porté par la dimension de Guerre civile que par l’amour des taureaux du héros toréador et les relations séduction/répulsion entre Juan et Dolorès. Le prénom de cette dernière (douleur en espagnol) est bien trouvé car elle souffre psychologiquement de façon assez intense. Si les lectrices accrocheront spontanément à ce récit, les garçons goûteront les obstacles rencontrés par le héros.
On ne peut que se réjouir que cet éditeur permette aux jeunes et aux adultes d’accéder à un des classiques de la BD pour les filles qui est paru à une époque où la publication dans un des nombreux titres de la presse pour les jeunes (à très fort tirage) était rarement suivie d’une publication en album et lorsque c’était le cas elle se faisait par un tirage très modeste d’ouvrages.
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