Liège de Vera Feyder
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Divers
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Fine, douce, poétique, féminine
Un bijou ! Et puis, quelle plume. Quel beau chant d’hommage à la ville de Liège ! Les Principautaires, ceux qui comptent plusieurs décennies, retrouveront, dans ces lignes magnifiques, leur Liège d’antan, du bon vieux temps comme on dit, nostalgique… Les plus jeunes auront l’œil pétillant et peut-être également un sourire un tantinet frondeur aux lèvres. Les amis, amoureux de Liège, eux, découvriront ou ré-découvriront cette ville qu’ils aiment mais, sous bien des angles, qu’ils n’ont pas connue… Autrement, on la reconnaît à chaque ligne, notre belle cité …
Un très bel hommage également de Vera Feider à son père, trahi, dénoncé par des « amis « et qui finit tragiquement sa vie dans un camp en 1942 …
Une écriture fine, douce, poétique, féminine !
« Aussi rare dans la galaxie des mots que la comète de Haley dans notre ciel « !
Une rareté !
Extraits :
- Il (le boulevard de la Sauvenière) a gardé surtout, inaliénable et dominant sa courbe proprement fluviale, ce beau navire de plein ciel qu’il semble porter vers la haute mer qu’est la basilique Saint-Martin.
- (à propos du Thiers de la Montagne – qui serait le Thiers de la Fontaine ?)
Cet escalier, au cours bancal, a toujours eu je ne sais quoi d’aventureux, voire de volcanique, dans la coulée grise et vaguement mouvante de ses marches inégales. Enfant, je ne me souviens pas de l’avoir descendu autrement qu’en courant, pour le seul plaisir, jamais épuisé, d’en faire sonner chaque marche comme les lames d’un xylophone.
- (…) Respirer Simenon, c’est cela. Et quitter Saint-Pholien pour entrer au café Toussaint, c’est y retrouver, à coup sûr les familiers, du comptoir au billard, l’un ou l’autre de ses personnages. (…)
- ( à propos de Tchantchès) (…) Malin comme Arlequin, rusé comme Figaro, crâne comme Gavroche, ayant de tout temps partagé avec le peuple, d’où il est issu, les petits bonheurs et les grandes misères de sa condition ouvrière. (…)
- (à propos du cristal du Val Saint-Lambert)
Aux pauvres, il donnait l’illusion, deux ou trois fois dans leur vie, de l’être moins, et au riche, celle de le rester toujours (…)
- L’Opéra était, à leur condition souvent modeste, un luxe de pauvre. Donc, de première nécessité.
- De Liège, Colette, au début du siècle, la dira « coquette, gourmande et astiquée … avec une gaieté, une cordialité qui tiennent à rester françaises.
- Le bois de Carmélites, bois d’amoureux, de voyeurs, d’exhibitionnistes, où l’on parle chien sur chaque banc, tandis qu’ils divaguent entre ruines et fourrés. ( …)
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